Article rédigé par Florent, un blogger passionné de ballon rond à découvrir sur https://www.e-foot.eu.
Le début de saison tonitruant de Lisandro sous le maillot lyonnais ne devrait pas masquer l’intégration réussie des autres recrues dans l’ex-champion de France en titre. Outre Gomis déjà buteur et Cissokho qui s’approche des Bleus, Michel Bastos a réussi un début de championnat plus qu’intéressant. Pour ajouter du crédit à ses performances, le gaucher brésilien les a réalisées dans le couloir droit. La nouvelle manière choisie par Claude Puel pour utiliser un joueur qu’il a fait venir dans le Nord en juin 2006.
Et pourtant, avant de finir ailier droit à l’OL, Bastos a dû en parcourir du chemin sur les pelouses de Ligue 1. A l’instar du Bordelais Wendel, arrivé en L1 durant le même été, il débarque de Santos avec une formation d’arrière latéral. Les deux clichés du Brésilien, technique mais oubliant parfois de défendre, lui collant à la peau, il se retrouve propulsé d’entrée sur le côté gauche du milieu de terrain lillois. De là, il commence à se faire un nom en Ligue 1 grâce à ses qualités de passes (centres et coups de pied arrêtés) et de débordements. En deux saisons, il devient l’un des spécialistes du poste d’ailier gauche du championnat. Vient alors Rudi Garcia et une première révolution dans son jeu. Beaucoup plus libre, Bastos est désormais visible sur toute la largeur du terrain, bilan : 14 buts et un statut rehaussé à celui de membre du Top 10 des joueurs du championnat.
La suite, on la connaît. Débarrassé de Juninho, Puel fait transférer celui qui fut son artilleur préféré pour en faire l’un des cadres du Nouveau Lyon. Comparé à son arrivée à Lille trois ans plus tôt, il récupère un joueur qui a mûri sur tous les plans surtout et en pleine confiance après une très grosse saison. Histoire de ne pas être dépaysé, Bastos occupe le flanc gauche pendant une bonne partie de la préparation ; il en profite pour laisser entrevoir une entente prometteuse avec Aly Cissokho. Ses débuts contrastés en Ligue 1 face au Mans et l’énième blessure musculaire de Sidney Govou vont transformer son début de saison. Au lieu de faire confiance à Delgado, habituelle doublure de l’international français, Puel décide d’offrir l’aile droite à Bastos face à Valenciennes, Lisandro prenant la gauche. Le Brésilien ne va pas manquer sa chance et réalise une belle prestation, ponctuée d’une superbe passe décisive pour la tête de Gomis.
Trois jours plus tard, il explose face à Anderlecht, marquant un but et en offrant deux autres en profitant de cette nouvelle position « d’ailier inversé» qui lui ouvre tout le terrain. Jusqu’alors dédiée aux centres ou aux passes dans la latéralité, la qualité de son pied gauche associée à sa nouvelle zone d’influence lui offrent désormais la profondeur du terrain. Revoyez le ballon qu’il donne à Lisandro à l’origine du penalty du deuxième but et celui qu’il offre à Gomis pour le quatrième pour illustrer mes propos. Ses facilités techniques mêlées à sa frappe de balle lui permettent désormais de rentrer sur son meilleur pied et de frapper directement au but. Pour cela, il suffit de jeter un oeil au troisième inscrit face aux Belges. Dernier point, les montées de Reveillère lui offrent des possibilités de dédoublement tout en lui ouvrant parfois quelques portes pour rentrer dans l’axe. En bref, il a peut-être trouvé son meilleur poste : celui qui lui offre le plus d’opportunités pour utiliser son pied gauche, son plus bel atout.
Reste à savoir s’il n’est qu’une solution de secours en attendant le retour de Sidney Govou. Au vu des résultats face à Anderlecht, j’espère continuer à le voir côté droit. Avec deux vrais attaquants sachant prendre la profondeur à sa gauche (Lisandro et Gomis contre Anderlecht), il va avoir plusieurs caviars à distribuer dans les prochaines semaines. Et, qui sait, (attention provocation !) si la Seleçao ne bouge pas d’ici là, l’équipe de France pourrait bien se trouver un ailier droit de fort belle facture pour l’Euro 2012. A vous de voir !
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