Ancien formateur à la Juventus Turin, Fabio Grosso n’a pas peur de s’appuyer sur les jeunes. Avec l’Italien, la hiérarchie à l'OL peut-elle vraiment être bousculée ? A Brest, il faudra encore patienter un peu.
"Tu ne me parles pas d’âge". Ce ne sont pas les propos de Fabio Grosso, mais ceux de Kylian Mbappé. Seulement, lors de sa présentation lundi, l’entraîneur italien avait assuré "ne pas regarder la date de naissance" au moment de mettre la meilleure équipe possible sur le terrain. Le meilleur collectif et non les meilleures individualités. C’est en somme ce que le nouvel entraîneur de l’OL a laissé sous-entendre dans sa manière de fonctionner.
Il n’en fallait pas plus pour voir les supporters s’emballer et croire enfin à des changements notables avec Grosso. Cela va-t-il être réellement le cas ? Il est encore trop tôt pour le dire après une semaine d’entraînement. À la question de savoir si des changements seraient déjà opérés du côté de Brest, l’entraîneur lyonnais a plutôt botté en touche. "J'ai confiance dans le groupe, je le sens. Je ne vais pas faire une révolution ou des changements juste pour changer. Je vais faire l'équipe que je pense la plus sérieuse et dont je sais qu'elle donnera tout sur le terrain."
Les cinq changements, un caractère bien trempé
À ceux qui voyaient déjà Mohamed El Arouch ou Mamadou Sarr intégrer le onze de départ avec l’arrivée de Grosso, il faudra patienter, les deux jeunes n’étant même pas dans le groupe. Les supporters ne sont pas à l’abri d’une bonne surprise à l’avenir, mais à l’instant T, la révolution aura avant tout avoir lieu dans les têtes. Fabio Grosso veut désormais voir une équipe qui joue ensemble plutôt qu’une addition d’individualités afin de retrouver une assise collective et ne plus se faire prendre sur des coups de pieds offensifs qui se transforment en but pour l’adversaire par exemple.
Néanmoins, dire qu’il ne va pas y avoir une rupture avec Laurent Blanc est faux. Quand le Cévenol n’était pas forcément un adepte des changements, son homologue italien compte bien s’appuyer sur les nouvelles règles. "Aujourd’hui, il y a cinq changements donc tu peux changer la moitié de ton équipe. Je veux que tout le monde soit concerné même si le joueur ne commence pas le match. Car en entrant, il peut apporter. C’est ce que j’essaye de faire passer comme message. Le banc, c'est comme le terrain, ils jouent, on a cinq changements. Donc c'est le groupe qui joue le match."
Quand les positions semblaient figées depuis des mois, les performances à l’entraînement devraient enfin trouver écho chez le staff technique et enfin pousser l’effectif vers le haut. "Pour moi, les choses sont très simples. On se base sur ce que les joueurs nous montrent. Et ensuite, on fait des choix. Bien sûr que si tout le monde veut gagner sa place, c'est difficile, mais tant mieux. Pour moi, le plus dur sera de laisser des joueurs à la maison. Pas de les mettre sur le banc."
La réalité sportive actuelle à l'OL pousse à l'urgence
Derrière son sourire à l’italienne et sa gentillesse, Fabio Grosso est réputé pour ne pas forcément faire dans le sentimental au moment de faire des choix. À Brescia, il a eu sous ses ordres un certain Mario Balotelli. L’attaquant est réputé pour son caractère volcanique et malgré son statut de star dans le club italien, Grosso n’y était pas allé par quatre chemins. Face au manque d’implication de "Super Mario" à l’entraînement, il l’avait tout simplement renvoyé d'une séance en 2019. C’est clairement une bonne chose pour l’OL où certains statuts empêchent toute évolution collective ou même remise en question personnelle. Il n’y aura pas de grande révolution, mais voir l’Italien faire des retouches avant ou pendant le match a bien plus de chances d’arriver que sous Laurent Blanc.
Bien évidemment, tout n’est pas tout rose et les déclarations de l’entraîneur restent soumises à la réalité de ce qu’il se passera sur le terrain. Car le constat est clair aussi à l’OL. Au moment de rejoindre Brest, le club lyonnais n’affiche que deux points au compteur. Il y a une urgence sportive qui peut pousser Grosso à s’appuyer sur les plus expérimentés pour redresser la barre. Une stratégie utilisée par Laurent Blanc à son arrivée également, mais sans réel succès jusqu’à la trêve hivernale. La rédemption n’était intervenue qu’avec l’émergence des jeunes comme Barcola et Cherki. "Un club de foot ne peut pas se permettre de ne pas faire jouer par moment des joueurs qui font rentrer de l’argent, qui te coûtent cher, a avancé Nicolas Puydebois dans Tant qu'il y aura des Gones. C’est un monde idéal, la méritocratie. Oui, on devrait faire jouer les joueurs méritants, mais dans un ensemble de foot business, on doit gagner des matchs, mais aussi de l’argent. "
À Lyon, la patte Grosso est forcément attendue, mais ne devrait vraiment intervenir qu’une fois la trêve d’octobre passée. D’ici là, le champion du monde 2006 va avant tout chercher à concerner tout son groupe par touche. Car la concurrence est de mise.
"Néanmoins, dire qu’il ne va pas y avoir une rupture avec Laurent Blanc est fausse" : relecture, David.
"Les cinq changements, un caractère bien trempé" : on ne saisit pas l'idée de ce sous-titre.
Le paragraphe se résumerait plutôt en "Cinq changements pour maintenir l'équipe concernée".
Et il faut une rupture. Fabio me décevrait s'il alignait Rayan sur une aile, et Maxence, Johann et Corentin au milieu.
Utiliser les mêmes, ou les joueurs à statut est "Une stratégie utilisée par Laurent Blanc à son arrivée également, mais sans réel succès". On prend les même et on recommence comme avant ?
Je ne dis pas qu'il ne faut plus faire jouer Corentin par exemple, mais qu'il rentre en seconde mi-temps. J'espère que Fabio à bien vu qu'il n'en pouvait plus et qu'il n'avait même plus le bon état d'esprit, cf sa sortie durant le match face au Havre où il n'a pas salué le staff.
Quand j'y repense, deux points en cinq matches, "quelle indignité"...
"J'espère que Fabio à bien vu qu'il n'en pouvait plus et qu'il n'avait même plus le bon état d'esprit, cf sa sortie durant le match face au Havre où il n'a pas salué le staff."
Ces comportements de diva m'exaspèrent au plus haut point.
Il se prend pour un titulaire inamovible ?
Comme l'a très bien dit Fabio , il n'y a plus des titulaires et des remplaçants ( on parle même de finisseurs dans le rugby ) , mais des joueurs qui commencent et d'autres qui finissent. C'est un groupe un collectif et tout le monde est concerné et a autant d'importance.
Courbis a été le premier a s'insurger sur le terme titulaire alors qu'une équipe c'est 16 joueurs qui vont jouer.
J’ai comme l’impression que beaucoup de supporters et observateurs oublient la deuxième partie de saison de l’OL sous Laurent Blanc. Il a fait un beau parcours qui est négligé semble-t-il par l’échec en coupe de France et l’incapacité de l’équipe à être décisif dans les matchs clés qui auraient permis à l’OL d’être européen. Est-ce que cela suffit à oublier le travail réalisé et qui était de qualité ? Selon moi, non. C’est juste pour remettre l’église au milieu du village. Maintenant, il faut passer à autre chose.
La fin des statuts ? Il n’y a pas à l’OL de joueurs qui réalisent de mauvaises prestations et jouent continuellement. Ça n’a jamais existé. Maxence a fait son tour au banc. Diomandé aussi. Cherki également. Les autres ayant un « statut » le doivent à leurs performances : Lacazette, Lopes, Lovren.
Grosso va s’appuyer sur les joueurs performants dans son système et les joueurs cadres pour que son message passe au sein du vestiaire. Il n’y aura donc pas de révolution à ce niveau.
En revanche, il sera important comme déjà souligné par de nombreux suiveurs sur ce site, de voir dans quelle position jouera Cherki et de voir s’il saura lâcher la balle au bon moment pour mettre sur orbite Alex, Nuamah et les autres.
"Un club de foot ne peut pas se permettre de ne pas faire jouer par moment des joueurs qui font rentrer de l’argent, qui te coûtent cher."
C'est là le gros problème pour les coach .
Blanc donnait la priorité aux statuts et gros salaires , il nous a ainsi infligé Boateng malgré des performances catastrophiques.
Juni, Il aura pas joué beaucoup non plus , 8 matchs seulement la saison dernière. Bon tu me dira c'était 8 matchs de trop.
En fin de saison il l'avait encore rappelé et fait jouer , malgré des CSC qui nous avaient plombé.
Mais son dernier match fut tellement catastrophique qu'il ne pu plu décemment le remettre sur le terrain.
Décidément la direction de l'OM se prend des coups en ce moment, les prud'hommes ont rendus leur verdict, Anigo vient de gagner son procès pour licenciement abusif.
Salut Juni !
Mais Pablo reste président de l'OM. Ça aurait été la merde pour eux s'il les avait lâché.
Mc court a du refuser sa dem
Salut Toitoi. Du coup il a du réfléchir pour ses salaires, devoir les rembourser depuis 2021 ça a du lui mettre un frein pour qu'il démissionne. Je ne sais pas toi mais perso je n'aurais jamais signé un contrat avec une clause aussi débile. Après faut voir c'est peut être attaquable en justice... En tout cas il a l'air bien prisonnier de Mac machin, travailler dans des conditions aussi désagréable faut être un peu maso.
C'est clair que c'est un contrat de malade. Je n'aurais probablement pas signé ça, sachant que l'OM et comme nous depuis plusieurs années, c'est souvent le bordel en interne.
La phrase "certains statuts empêchent toute évolution collective ou même remise en question personnelle" résume parfaitement le comportement de certains joueurs et plus globalement de l'équipe depuis quelques années ...
On espère justement que Grosso mette un gros coup de pied la dedans et fasse jouer les plus impliqué en dépit de leur statut .
@Juninho 38 je l'espère aussi. Si ce qu'il dit dans sa communication, il le fera. Peut être pas instantanément pour garder des repères mais au fur et à mesure sûrement
Ce serait évidemment très bien et ça ferait passer Grosso dans une autre dimension avec ce genre de décision. Mettre des cadres sur le banc tous les entraîneurs ne se permettent pas de le faire, car si c'est mal fait ça peut engendrer beaucoup de problèmes . Va falloir qu'il agisse en toute intelligence.
@JUNi DU 36 après il me semble qu'il n'avait pas hésiter à mettre Balotelli sur le banc et même à le virer d'une ou plusieurs séances d'entrainements malgré son statut de star
thal0995, en effet sacré courage d'avoir mis Balotelli sur le banc, c'est une vraie peste ce joueur, bon mais ingérable,partout où il est passé il a foutu le bordel .
Voilà un bel article qui analyse en fonds le peu de propos de Grosso et surtout son style de management par le passé. Qui fait écho à l'article sur les choix forts que pour le coup je trouvais bien creux comparé à son à titre accrocheur.
Ce qui y est dit, c'est aussi ce que je pense. Grosso n'a pas les moyens de faire une révolution dans les joueurs à utiliser. Le contexte d'urgence est là, et le matériel à sa disposition est réduit. Il pourrait s'appuyer sur qui ? Alvero, obrien, les jeunes ? On sait que dans un contexte d'urgence c'est l'expérience qui prime. On verra bien, on n'en sait rien de ce qu'il va faire en fait, c'est ce que est dit. Même sa stratégie 442 352 on n'en sait rien car il n'est pas fixé comme un Marcelino par exemple.
Mais très intéressant de nous donner des indications sur son passé, Balotelli, les 5 remplaçants, comparativement à Laurent Blanc.
Là on parle football. Merci !
Attention à ne pas juger sur les premières compos de Fabio... N'oublions pas qu'il n'a eu qu'une petite semaine avec le groupe et que tout changer est à double tranchant. Ce n'est pas parce qu'il maintiendrait certains joueurs que c'est la preuve que ses paroles sont vides de sens...
Laissons lui au moins le temps de travailler (et ça a déjà changé en rythme, intensité et charge de travail), d'identifier avec clarté les forces et faiblesses des joueurs qu'il a sous la main, et ensuite de poser les bases de l'équipe qu'il souhaite créer.