Face aux nombreux cas de violences sexuelles dans le monde du sport, l'Olympique lyonnais a mis en place des ateliers de formation et de sensibilisation.
Attaqué par une joueuse de son académie de l’avoir évincée après qu’elle a dénoncé un entraîneur* auteur d’harcèlement sexuel auprès d’une de ses coéquipières, l’OL s’est retrouvé sur le banc des accusés. “Dès qu’on a eu écho des agissements de cet entraîneur, on a réuni les joueuses, les parents et on a mené une enquête avec nos moyens internes, raconte Vincent Ponsot, le directeur du football du club. On a organisé des entrevues individuelles avec toutes les personnes susceptibles d’être concernées.” Une affaire complexe, car l’OL assure que la joueuse qui a lancé l’alerte n’a pas été gardée par rapport à son niveau footballistique et non pas par rapport à sa dénonciation. Par ailleurs, le statut juridique en France pour les jeunes joueuses de football est différent de celui des garçons et elles ne bénéficient pas d’un contrat pour lequel elles pourraient faire valoir une rupture abusive**. "Parmi les personnes qui nous ont remonté les informations, il y a cette joueuse (celle qui accuse l’OL) mais ce n’était pas la seule, précise Vincent Ponsot. Suite à cela, on a rédigé un dossier de 25 pages qui était le résultat de notre enquête interne. Le temps de l’enquête l’éducateur concerné est parti. On a tout même décidé de faire un signalement au procureur de la République de Lyon en lui transmettant la totalité de notre dossier."
450 personnes du club pour 27 ateliers
Dans le cadre de ce dossier, Sonia Bompastor (ancienne directrice de l’académie et actuelle entraîneur de l’OL Féminin) Vincent Ponsot et la DRH de l’OL ont été entendues durant quatre heures par la brigade des mineurs. La procédure est toujours en cours. Depuis, l’OL collabore avec Colosse aux pieds d’argile. “On explique le sujet à nos jeunes et encadrants ce qu’est une violence sexuelle avec toutes les infractions pénales associées à ça, dit Maëlle Trarieux, directrice RSE à l’OL. On les a sensibilisés au chantage à l’image avec les réseaux sociaux qui deviennent un lieu dangereux pour les jeunes qui n’ont pas les codes et ne sont pas vigilants.” Et de poursuivre : "La notion de consentement également. On a vraiment parcouru tous les sujets avec eux. On continue ce travail avec tous les nouveaux salariés et bénévoles qui intègrent le centre de formation." Toutes les catégories de jeunes, des garçons et des filles, de l’école de football jusqu’à la formation, les salariés et bénévoles ont participé. Soit 450 personnes du club pour 27 ateliers.
"Libérer la parole"
"A l’OL, il y a la partie professionnelle mais aussi la partie amateur qui est une association. On a plus de moyens pour travailler et donc à ce titre-là, on estime qu’on se doit d’être irréprochable, indique Vincent Ponsot, le directeur du football de l’Olympique lyonnais. Dans les mesures de contrôle, avant de recruter les gens, on demande systématiquement une copie du casier judiciaire et une carte professionnelle. Avant d’obtenir cette carte, il y a un fichier central qui est consulté, cela permet que l’information soit transmise entre les régions." Et de donner un exemple qui peut poser un problème sans s’en rendre compte : "Comme toute entreprise, on organise des entretiens avec nos joueurs et joueuses, eh bien, désormais, on ne doit pas faire cela la porte fermée. C’est quelque chose qu’on n’avait naturellement pas l’habitude de faire, car quand tu n’es pas malintentionné, tu te poses pas ce type de question." Par ailleurs, l’OL a mis en place sa propre charte et soutient activement le club amateur de Lyon-La Duchère. “Ils ont fait le même constat que nous que ces problèmes de violences sexuelles sont effarants et qu’il faut agir, souligne Maëlle Trarieux. On cofinance leur pôle de prévention, car ils font un travail admirable." Et de conclure : "On se doit mettre en places des garde-fous des deux côtés. Il faut libérer la parole."
* Le principal concerné a démissionné de son poste et l’OL a signalé les faits au procureur.
** Les contrats d'aspirants que la Charte du football professionnel prévoit pour les garçons n'existent pas pour les filles.
C'est une bonne initiative, même si ce n'est pas magique.
Les autorités compétentes en font le minimum. On dirait que ça les embête de s'en occuper.
Les objectifs sont assez faciles à définir. Quant aux moyens à mettre en oeuvre, c'est beaucoup plus complexe...
Boateng au premier rang?😬
Suivit de Mendy...