L'OL à sa juste place

Contrairement à sa déroute à Santiago Bernabeu, l'Olympique Lyonnais n'a pas démérité hier soir face au Real Madrid mais a montré ses limites en s'inclinant sur sa pelouse (2-0). Si les lyonnais auraient peut-être mérité de faire trembler les filets de Casillas, Hugo Lloris s'est employé pour éviter d'aller chercher plus de deux ballons au fond de sa cage. Avec trois points de retard sur l'Ajax Amsterdam, l'OL peut sérieusement envisager de passer cette saison par la case Europa League.

Une heure avant le coup d'envoi du match, on sentait souffler sur Gerland comme un air de fatalisme. Peu de lyonnais s'attendaient finalement à voir l'OL réalisé ne serait-ce que l'exploit de décrocher le nul. Et une nouvelle fois, on a pu constater l'écart béant qui sépare Lyon et le Real Madrid. Dès les premières minutes du match, les Merengues ont confirmé nos craintes et nous ont fait comprendre que l'OL n'était plus une bête noire pour eux. Insolants de facilité et de décontraction, les joueurs de José Mourinho ont donné le tournis à toute l'équipe lyonnaise en quelques touches de balles. Sur la pelouse de Gerland, Özil, Ronaldo et Benzema semblaient littéralement danser avec le cuir, à en oublier de devenir tueur dans le dernier geste. Heureusement pour Lloris.

Un monde d'écart

Madrid a marché sur Lyon hier soir, particulièrement en première période. La différence était d'autant plus nette que ce Real est clairement le plus fort de ces cinq dernières années alors que l'OL, actuellement en pleine réorientation stratégique, était en plus privé de Lisandro et Bastos. En sortant du stade hier soir, j'ai entendu ici et là certains supporters minimiser la victoire du Real à deux coup de pied arrêtés de Ronaldo. Quelle erreur. C'est refuser de voir à quel point les attaquants du Real ont mis au supplice la défense lyonnaise et surtout ignorer le pressing constant infligé par les madrilènes à chaque fois que l'OL avait la chance de toucher un ballon. Devant, il suffisait d'une passe à Xavi Alonso ou Özil pour désarmer toute l'arrière-garde olympienne. Les statistiques parlent d'elles-même et font d'ailleurs presque peur... Sur l'ensemble des deux confrontations (6-0), le Real Madrid a poussé Lloris à la parade à 17 reprises et a réussi 1 021 passes quand les Gones n'en ont aligné que la moitié (516). Un monde d'écart sépare les deux équipes et l'OL est ce matin à sa juste place.

L'Ajax se détache

Avec trois points de retard sur l'Ajax Amsterdam, l'OL peut aujourd'hui craindre un printemps sans Ligue des Champions, une première depuis plus de dix ans. Alors bien sûr, j'entends depuis hier qu'il nous "suffit" de battre l'Ajax et Zagreb pour se qualifier. Mais la chose est loin d'être évidente. D'une part parce que l'OL avait subi le jeu à Amsterdam il y a quelques semaines et que depuis, l'Ajax a fait un carton plein face à Zagreb avec 6 points et autant de buts marqués. On rappellera également que lors du dernier match du groupe, le Real déjà qualifié enverra en Hollande une équipe B à trois jours de son Classico contre Barcelone. Les jeux sont encore loin d'être faits.

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