Outre le processus de recrutement, l’OL a également mis l’accent sur la patience avec ses jeunes joueuses de l’académie. La division en deux groupes des effectifs, de U18 à U20 et de U16 à U17, va dans ce sens.
En remportant le championnat U19 en avril dernier, les Fenottes ont validé le projet imaginé par leurs entraîneurs au fur et à mesure de la saison (lire ici). Mais cela part également d’un long processus, qui débute avec la venue des joueuses à l’académie. Dans ce long chemin, il existe plusieurs étapes qui ont toutes pour but d’apporter une plus-value à la footballeuse en devenir qui s’engage à l’OL.
Concernant le recrutement, il existe des liens entre la cellule féminine et celle des garçons comme nous l’a expliqué Joé Labiani. Outre le talent intrinsèque, la capacité d’adaptation à ce nouvel environnement est un élément extrêmement important. Pour cela, les filles sont testées à certaines occasions. “Le recrutement varie selon l’âge de la joueuse. Il est limité à moins de 50 km pour les moins de 16 ans. Donc sur les années de U9 jusqu’à U12, U13, ça va être de l’identification de potentiels à Lyon, aux alentours, mais aussi un petit peu plus loin. A partir de 12-13 ans, on va pouvoir commencer à inviter les meilleurs espoirs de toute la France sur des tournois et des matches amicaux. Cela leur donne une idée de ce que l’on propose, explique l’entraîneur du pôle U17 féminin. Pour nous, cela permet d’évaluer leur capacité à s’intégrer dans un modèle de jeu un peu plus propre.”
L'OL attire toujours les meilleures jeunes joueuses
Dans ce domaine, l’Olympique lyonnais a tout de même des facilités à convaincre les futures pépites. “On est attirant sur les petites catégories, de par le logo et l’institution, on a donc un recrutement qui est plutôt intéressant, juge Antoine Capinielli, dirigeant du groupe U18 à U20. Dernièrement, on s'aperçoit que les tops profils français sont encore intéressés par le projet.”
Une fois arrivées en U16, là où le recrutement est plus élargi (régional, en plus des dérogations qui permettent d’avoir trois profils au niveau national), ces joueuses intègrent le groupe U16. Et là, une nouvelle étape du processus démarre. “Le challenge que l’on a sur cette catégorie, c’est de réussir à rapidement incorporer des filles qui évoluaient avec les garçons ou dans des structures féminines un peu moins développées. Il y a un travail d’acclimatation sur les premiers mois et la première année. C’est primordial car on doit vite les faire rentrer dans le rythme de travail que l’on a à l’académie. Il y a beaucoup d’exigence, un environnement aussi parfois un peu stressant pour elles”, nous confie Joé Labiani.
Le coach poursuit. “Elles viennent de toute la France donc elles sont pour certaines en internat. Tout cela, on le prend en compte lorsqu’elles arrivent ici. Notre objectif est de les faire adhérer au projet qui est le nôtre à l’académie”, appuie-t-il.
Laisser à la joueuse le temps de progresser
Mais contrairement aux garçons, il n’existe pas de championnat U17 national pour les plus filles, ni une réserve pour s'acquérir au monde pro. Si la réflexion est lancée dans les instances pour voir ce qu’il pourrait être fait à ce sujet, l’OL aussi travaille sur le dossier. Mais pour l’instant, cela provoque des contraintes supplémentaires pour les techniciens rhodaniens dans les catégories de jeunes, qui s’adaptent malgré tout. “Le football féminin U16 jusqu’aux professionnelles se cherche encore. Il y a ce championnat U19 qui peut rassembler une seule équipe de U16 à U19, mais cela fait qu’on filtre à 5-6 joueuses maximum par génération. Or, je ne suis pas certain qu'à 16 ans, on puisse dire si une footballeuse atteindra le haut niveau ou pas, estime Antoine Capinielli. L’autre problématique de ce fonctionnement, c’est que les gamines à 18 ans doivent être prêtes à basculer vers le groupe pro, ce qui à l’OL est difficile.”
Alors apparaît le maître mot de l’académie lyonnaise : la patience. Il faut laisser à la joueuse le temps de progresser en grimpant progressivement les échelons sans une pression démesurée de devoir trop vite arriver chez les professionnelles. “Il faut arriver à être patient, à donner la possibilité aux filles de gagner en maturité et de continuer à se former, insiste l’entraîneur. C’est pour cela qu’on a divisé en deux groupes (U18 à U20 et U16-U17, ce qui n’était pas le cas avant). L’objectif final de tout ça est de permettre à chacune de trouver une porte de sortie, soit chez nous, soit en D1 ou en D2.” En effet, toutes ne réussiront pas au club, mais l’important est avant tout de former des footballeuses capables de performer haut au niveau et de trouver leur voie en leur offrant les outils nécessaires à cela. L’OL semble s’engager sur ce chemin-là.
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