Deux jours après la défaite contre Rennes (2-4) et en attendant Porto, les supporters lyonnais commencent à en avoir marre des montagnes russes qui conditionnent le quotidien de l’OL aussi bien sur le terrain que dans les coulisses.
"Mouillez le maillot", "un groupe qui ne progresse pas". Les mots entendus dimanche dans les travées du Groupama Stadium sont forts mais décrivent le ras-le-bol qui est en train de toucher les supporters de l’Olympique lyonnais. Dimanche, le navire lyonnais a coulé face au Stade rennais d’un certain Bruno Genesio. La goutte de trop dans une saison qui oscille entre bon et moyen depuis 28 journées. Les promesses affichées par l’arrivée de Peter Bosz et de son jeu porté vers l’attaque n’ont désormais plus le même goût.
"Aucun coach n’arrive à influer un état d’esprit conquérant, une sorte de fighting spirit sur le moyen terme, nous confie-t-on chez les Lyondoners, groupe de supporters de l'OL basé du côté de Londres. L’objectif est de laisser du temps à Bosz pour qu’il puisse construire mais on a la sensation qu’il est spectateur plutôt d’acteur dans ses discours. Comme s’il n’a pas de levier d’action."
S’il a réussi à relever la tête après la mise sous pression de Jean-Michel Aulas courant janvier, Peter Bosz a malgré tout raté trois rendez-vous cruciaux dans la course à l’Europe en Ligue 1. Entre des choix de départs objet à discussion et une certaine incapacité à inverser la tendance en cours de match, l’entraîneur néerlandais a consommé une partie de son crédit auprès des supporters.
Un effectif mal pensé
Mais, il est loin d’être le responsable numéro 1 de cette nouvelle saison de transition. Que ce soit à Londres, dans les travées du Groupama Stadium ou comme pour Nicolas Puydebois dans l’émission Tant qu’il y aura des Gones, ce n’est que le résultat des dernières années à construire dans le flou.
"Sur la gestion sportive, on a l’impression d’être en perpétuel saison de transition, dans l’incapacité de créer un groupe qui progresse", nous confie un membre des Bad Gones, qui ont fait part de leur mécontentement lors de la défaite contre Rennes.
Même son de cloche chez les Lyondoners où on estime que Memphis était l'arbre qui cachait la forêt offensivement la saison dernière et ça se voit cette année. Dès que Paqueta baisse un peu le pied, les solutions sont tout de suite moindres. Le club ne fait que mettre des pansements sur des jambes de bois depuis trop longtemps. Il faut une vraie cohérence à tous les étages."
En revenant gagner au Groupama Stadium, Bruno Genesio s’est offert une petite victoire personnelle sur ceux qui l’ont sifflé durant son mandat lyonnais. Critiqué, l’entraîneur rennais n’était-il finalement pas le dernier rouage d’un système défectueux ? A Lyon, c'est plus le sentiment de gâchis qui prédomine quand il s’agit de parler de cette période où les stars issues du centre n’ont pas donné l’impression d’exploiter 100% de leur potentiel.
Une broncha à venir au stade ?
Qu’en est-il aujourd’hui avec Peter Bosz ? Il n’est pas si différent et c’est bien l’organigramme qui pose problème. Le duo Juninho - Bosz semblait fonctionner en harmonie avant que le Brésilien ne jette l’éponge à cause de raisons qui ne seront jamais officiellement dévoilées mais dont on imagine les dessous en interne avec des luttes d’influence. Des guerres d’ego qui ont aujourd’hui une incidence sur le terrain.
"On a du mal avec le bordel en interne. La déclaration de Ponsot avant le match contre Rennes... Juninho commençait à apporter sa personnalité, sa haine de la défaite, le retour de l’exigence. Il a finalement préféré partir avant même la fin de son contrat. On a un effectif qui est mal construit, concèdent les Lyondoners. On prend des bonnes opportunités plutôt que des profils dont on a besoin comme d'un vrai ailier. Nos trois recrues d’expérience cet été (Emerson, Boateng, Shaqiri) ne sont pas loin d’être des flops. Un est déjà parti, un autre ne joue plus et le dernier fait juste le job."
A Lyon, le mercato estival a un goût d'échec mais du côté des BG87, on note que "le mercato hivernal a permis de rectifier un peu le tir avec les arrivées de Tanguy Ndombele et Romain Faivre". Des joueurs répondant aux principes de Bosz mais qui n'empêchent pas une fin de saison qui s’annonce brûlante et pas seulement sur le terrain. S’ils continueront toujours de supporter le club, les groupes de supporters ont déjà prouvé qu’ils savaient se faire entendre. Ils ont commencé à le faire dimanche face à Rennes. Aujourd’hui, il y a urgence entre Rhône et Saône.