OL – Rennes (Photo by JEFF PACHOUD / AFP)

OL - Rennes (2-4) : les Lyonnais (re)chutent encore

Et le soufflé est retombé. Après deux succès consécutifs acquis avec la manière, l’OL déchante déjà. Battu par Rennes dimanche (2-4), l’Olympique lyonnais voit s’éloigner presque définitivement ses ambitions de podium, une punition pour son manque de régularité.

Pour suivre l’OL sur les dernières années, il ne faut pas avoir peur de l'inattendu. Cinq jours après avoir battu Porto chez lui (0-1), une première pour un club français depuis presque 52 ans, l’Olympique lyonnais est très, très vite retombé dans son côté obscur. Et c’est Rennes qui en a profité, un Stade Rennais qui pourtant avait joué et perdu jeudi à Leicester (2-0). Les Bretons ont tout simplement fait passer leur adversaire pour une équipe d’enfants pendant 20 minutes. Incapables de savoir où aller, ni ce qu’ils devaient faire avec le ballon, les coéquipiers de Thiago Mendes étaient menés 2 à 0 avant même d’avoir pu proposer quoi que ce soit. 


Rennes a très vite mis la tête de l'OL sous l'eau


Un remake presque parfait du match aller, à un détail, et il est important, près, que cette fois-ci, les joueurs de Bruno Genesio ont marqué très vite, de quoi les rendre encore plus confiants et sûrs de leurs forces. En face, seul Romain Faivre sur la première période a pu répondre techniquement et exister sur la pelouse de Décines. Et là, il faut s’interroger, comment une formation peut-elle mettre autant d’engagement, d’intensité et de rythme, pour, dans la même semaine, se retrouver mangé de la sorte par son vis-à-vis. 

A l’issue de la rencontre, Peter Bosz avait du mal à justifier cette (contre)performance. "J'ai le même sentiment qu'à l'aller, mais il faut dire que Rennes a bien joué, encore. Nous avons perdu et c'est mérité. Nous avons complètement raté le début de match. 3-0 à la pause, c'est dur. A la mi-temps, nous avons tenté de prendre des risques en jouant avec seulement trois défenseurs pour marquer vite un but et revenir, mais malheureusement la première frappe a été pour Rennes qui a porté le score à 4-0. Après, j'ai vu mon équipe courageuse mais c'était trop tard, a analysé l’entraîneur néerlandais. Je n'ai pas d'explication."


Un même 11 pour un rendu totalement différent


Il semble en effet bien difficile de comprendre que le même 11 n’ait pas eu, et de très loin, le même rendement qu’au Portugal. A moins d’une fatigue, mais Rennes a aligné 10 titulaires sur 11 de sa dernière partie. Dès lors, cette excuse devient difficilement entendable. "Il y a un sentiment de frustration, car on avait à coeur de bien faire après Porto. L'entame de match a été catastrophique, a reconnu Jeff Reine-Adélaïde, le seul à s’être arrêté en zone mixte. Ils ont su nous surprendre avec leurs pressings très intenses. Il va falloir analyser ce match et passer très vite à autre chose car on a une autre compétition qui arrive dès jeudi. Il va falloir se focaliser sur Porto et remporter ce match. On est en colère, on est ensemble là-dedans. On a été surpris et on n'a pas su rebondir."

Pourtant ces derniers jours, Bosz trouvait son groupe plus régulier dans la performance, et il avait raison puisque les résultats, et surtout le jeu, semblaient lui donner raison. Mais dès qu’il a l’opportunité de frapper un grand coup ou de revenir dans la course en championnat, l’OL se manque. Ce fut déjà le cas récemment à Monaco (2-0) et face à Lille (0-1). Ce week-end, une bonne partie des équipes devant lui avaient perdu des points, mais ce club est incorrigible. 


L'OL est à sa place


Alors maintenant, la course au podium semble devenir un rêve utopique, et de toute manière, l’Olympique lyonnais est jusqu’ici à sa place au 10e rang (8e attaque et 11e défense de Ligue 1). Accrocher une place européenne ressemblerait déjà à une solide performance sur la fin de l’exercice. "J'ai vu que mon équipe a grandi après la trêve et j'espérais vraiment que le match contre Rennes nous permettrait de confirmer. C'était très important de gagner. Nous avions plus de 24 heures de différence en notre faveur sur la récupération par rapport à notre adversaire. Un tir cadré dans cette partie, ce n'est pas bien. Pour le podium ? Que voulez-vous que je dise. Nous verrons en fin de saison, a éludé le coach rhodanien. Ce n'est pas fini mathématiquement. On ne sait jamais. Ce n'est pas ma mentalité de renoncer."

Lui non, mais ses joueurs. Dimanche, on n'a senti aucune révolte venir après l’entame cataclysmique. Même le 2e but, le penalty de Moussa Dembélé n’a rien déclenché alors qu’il restait encore 15 minutes en comptant le temps additionnel. Alors oui, les coéquipiers de Karl Toko-Ekambi sont capables de tout, mais cela est valable dans les deux sens. Aujourd’hui, la Ligue Europa apparaît comme le chemin le plus “probable” pour accrocher une coupe d’Europe l’an prochain. Cela montre la difficulté de la tâche qui attend l’OL dans les semaines à venir. Surtout que tout cela pourrait s’arrêter dès jeudi. “Il reste 10 matches, ceux qui sont devant vont perdre des points donc ça sera à nous d'aller en gagner un maximum, a clamé Reine-Adélaïde. Il ne faudra pas se louper sur les affiches qui arrivent. Si on dit que c'est fini à 10 journées de la fin, autant arrêter tout de suite. On ira à Reims pour tout tuer là-bas."


Le risque de finir dans le ventre mou


Oui les concurrents vont se prendre les pieds dans le tapis, surtout dans les confrontations directes. Mais comment croire que l’Olympique lyonnais n’en fera pas de même. Alors oui, il voyagera à Reims pour retrouver le chemin de la victoire en championnat, mais on peut se demander à quoi ça sert s’il s’incline contre Angers début avril. Aujourd’hui, l’OL se trouve dans un entre-deux, entre l’espoir d’une fin de saison avec peut-être de l’enjeu, mais le risque également de terminer dans le ventre mou, un sentiment qu’il n’a pas connu depuis très longtemps. 

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