Elle n’est pas une révélation, mais sur cette première partie de saison, Selma Bacha a livré des performances de très haut niveau. Meilleure passeuse du championnat et appelée chez les Bleues pour la première fois, la jeune joueuse est "fière" de ses prestations, mais elle en veut toujours plus.
Olympique-et-Lyonnais : A titre personnel, quel regard portez-vous sur vos performances lors de cette première partie de saison ?
Selma Bacha : C’est très bien, j’en suis fière, mais maintenant, ce n’est que le début. Il faut garder la tête sur les épaules, ce n’est encore rien. Les trophées que j’ai remportés ne sont pas qu'individuels, ils sont aussi collectifs car si j’en suis là aujourd’hui c’est aussi grâce à mes coéquipières et à la confiance de mon entraîneuse donc je ne peux que les remercier.
Vous êtes meilleure passeuse de D1 et vous avez reçu 2 fois de suite le titre de meilleure joueuse du mois, selon vous, cela récompense-t-il vos progrès sur cette première moitié de saison ?
J’en suis très contente car cette année, j’ai de très beaux objectifs à atteindre et je suis fière de mes statistiques actuelles. Mais encore une fois, ce n’est que le début. Cela me donne plus de confiance et il faut poursuivre sur cette voie.
"Je suis quelqu’un qui mouille le maillot pour l’équipe"
Votre polyvalence vous permet d’évoluer sur tout le flanc gauche, avez-vous une préférence entre le rôle de défenseure et celui d’attaquante, voire de milieu ?
Je n’ai aucune préférence. Tant que je suis sur le terrain, que je peux apporter mes qualités au groupe, ça me va. Je suis quelqu’un qui mouille le maillot pour l’équipe. L’OL, c’est mon club de cœur, ma deuxième famille, et si je suis sur la pelouse, je vais tout donner peu importe le poste. On a vu aussi que je pouvais jouer numéro 10, ça fait longtemps que je n’avais pas évolué dans cette position. Il n’y a pas de si je préfère défendre ou attaquer, si je peux faire les deux, c’est très bien.
On note certaines ressemblances sur votre début de carrière avec celui d’Amel Majri, qui a débuté comme latérale avant d’être repositionnée plus haut sur le terrain…
C’est vrai qu’il y a certaines ressemblances avec Amel (Majri), après lorsque tu joues défenseure à l’OL, tu es très haut sur le terrain. Cela dépend des matches, mais en tant que latérale, je touche beaucoup de ballons. Pourquoi pas vers la fin de ma carrière, me positionner comme milieu mais pour l’instant, je me sens bien en tant que latérale, c’est mon poste de base, je le connais bien. J’aime bien défendre et attaquer, j’ai la capacité de faire des allers-retours.
"Cette prolongation me fait du bien"
Vous avez récemment prolongé avec l’OL, cela signifie-t-il que vous souhaitez vous inscrire dans la durée avec le club ?
Cette prolongation me fait du bien, ça prouve que le club a confiance en moi. J’ai signé jusqu’en 2025, j’ai de très gros objectifs, je veux marquer l’histoire du club et ramener un maximum de trophées. Maintenant, je ne pourrai pas vous dire si je vais rester ici jusqu'à la fin de ma carrière. Pour l’instant, je suis à Lyon et j’en suis très heureuse. Je tiens énormément à ce club, il est dans mon cœur. Il y a de la marge jusqu’à 2025 donc on verra bien. Mais je suis très bien à l’OL et je ferai tout pour cette équipe.
Pour vous, cette année 2021 reste également marquée par des premières sélections et un but, on imagine que tout ça est gravé pour toujours dans votre mémoire…
Après le match contre Issy, j’ai été interviewée par OLTV qui me disait que je n’avais pas été prise en sélection. J’ai répondu que cela restait un objectif. En montant dans le bus, Sonia Bompastor vient me voir et me dit que Corinne Diacre m’a sélectionné. Franchement, au début je n’y croyais pas trop, je me disais que c’était une blague. Arrivée là-bas, j’étais réservée, un peu timide, car je ne m’y attendais pas. La sélectionneuse m’a bien intégré, elle était très gentille, elle a parlé avec moi, mes coéquipières aussi, donc ça s’est bien passé. Quand j’étais petite, je regardais le château (de Clairefontaine) et je me disais que j’allais y aller et là d’y être, c'est un rêve d’enfant. En équipe de France, c'est un groupe qui vit très bien. Il y a une bonne cohésion, tout le monde parle avec tout le monde, on joue toutes ensemble, franchement, ça m’a surpris.
Lors de ma première sélection, j’avais les larmes aux yeux car je chantais vraiment pour mon pays et j’en ai toujours rêvé. Ensuite, il y a eu ce but… Mon premier match avec les Bleues, je m’en souviendrai toute ma vie.
"L'Euro ? J'y crois"
Maintenant que vous y avez goûté, il serait logique de vouloir y revenir, avec pourquoi pas l’Euro en fin de saison, vous y pensez ?
Maintenant que j’ai connu cette première sélection, je me dis que je suis prête à tout. J’avais cet objectif, et ce n’est pas que je n’y croyais pas, mais je n’avais aucune cape. Maintenant que j’ai débuté chez les Bleues, j’y crois et je vais tout donner pour défendre les couleurs de mon pays.
Selon vous, votre polyvalence est-elle un frein ou un atout lorsqu’on postule pour intégrer l’équipe de France ?
Je pense que c’est un atout. Une joueuse polyvalente, l’entraîneuse peut la positionner “de partout” et se dire qu’elle peut compter sur elle à n’importe quelle place. Je suis polyvalente, mais c’est Corinne Diacre qui choisit au final.
"On a un groupe pour aller très loin"
Finalement, cette année 2021 pour Selma Bacha, elle aura été plutôt positive ou négative sportivement ?
Un peu des deux. Négative puisque la saison passée, on a perdu des trophées, mais vu comment nous sommes reparties avec Sonia, qui est une très bonne coach qui a su nous inculquer ses principes et ses valeurs, je suis très contente de la première partie sur cet exercice 2021-2022. J’espère que ça va continuer comme ça. Après les vacances, il faudra revenir avec le même caractère et les mêmes forces pour aller très, très loin, car je pense qu’on a un groupe pour le faire.
Vous pouvez retrouver la 1re partie de notre entretien avec Selma Bacha ici.
Elle commence déjà !