A quelques heures du dernier match de 2021, les Fenottes sont en bonne position pour terminer à la première place dans leur groupe de Ligue des champions. Egalement en tête de la D1 à la moitié du parcours, l’OL s'est bien relancé après une saison 2020-2021 difficile.
L’heure du bilan approche pour les Fenottes. Ce mercredi à 18h45, elles disputent leur dernière rencontre de 2021 face à Häcken. Un duel à enjeux car il faut assurer la première place du groupe en Ligue des champions. En effet, le Bayern Munich est encore en embuscade, à deux points de l’OL avant cette ultime journée. Le travail n’est donc pas terminé et il faudra le finir avant de partir en vacances.
A l’aller, les joueuses de Sonia Bompastor avaient gagné 3 à 0. A domicile, même si la partie se jouera au centre d'entraînement, elles seront logiquement favorites. Toutefois, il faudra prendre en compte la fatigue et l'enchaînement des matches. La confiance reste de mise puisque l’Olympique lyonnais a remporté 17 affiches sur 18 au cours de cet exercice 2021-2022. “Le début de saison est globalement satisfaisant et en amélioration constante avec cette première place à la trêve en championnat et une qualification déjà acquise pour les quarts de finale de la C1, explique Rémy Goutard, trésorier du groupe de supporteurs Kop Fenottes 69. Il le serait encore plus avec une place de leader dans la poule de C1. La victoire est donc impérative.”
Une fin de saison 2020-2021 très difficile
Il sera ensuite temps de revenir sur l’année 2021 des coéquipières d’Amandine Henry. Celle-ci a d’abord plutôt bien commencé avec une série de 10 succès de rang toutes compétitions confondues, mais fin mars - début avril, tout a basculé. Touché par le Covid-19, l’OL a été éliminé en quarts de finale de la Ligue des champions par le PSG, qui lui a ensuite subtilisé sa couronne de champion de France qu’il possédait depuis 14 ans. “Avoir eu ce niveau pendant tant d’années, c’est quand même très bien. On a une méthode qui existe, qui a porté ses fruits et qui fonctionne encore, donc il faut y croire, insiste Paul Piemontese, à la tête de la section féminine jusqu’en 2014 et désormais président d’honneur. Elles sont toujours au plus haut niveau possible. Ce n’était pas une baisse de régime, mais les adversaires ont réussi à trouver le moyen de faire autant, voire mieux. Elles ont lutté jusqu’à la dernière journée, et lorsqu’on arrive à ce stade de la saison, tout peut arriver. C’est impossible de toujours gagner, surtout que les autres veulent aussi te faire tomber. Il ne fallait pas s’affoler car elles ne jouaient pas la descente non plus.”
A l’intersaison, l’Olympique lyonnais, dirigé par Sonia Bompastor à partir du mois d’avril, a modifié certaines choses. Plusieurs historiques ont rejoint en prêt les Etats-Unis et l'OL Reign (Sarah Bouhaddi, Dzsenifer Marozsán et Eugénie Le Sommer). Dans l’autre sens, des joueuses sont arrivées pour densifier le groupe, donnant un savant mélange d’expérience et de jeunesse talentueuse. “Depuis son intronisation au poste d'entraîneure, Sonia Bompastor a insisté sur le fait de retrouver l'ADN de l'OL, qui consiste à mes yeux à respecter l'adversaire en jouant à fond pendant 90 minutes et marquer le plus de buts possibles tout en ayant une force collective... chose qu'on avait effectivement perdue peu à peu ces dernières années, détaille Rémy Goutard, qui officie également comme maître tambour pour le Kop Fenottes 69. Même si le plaisir de retrouver notre équipe habituelle est revenu, tout n'est pas encore parfait, et c'était notamment lié aux absences pour une longue durée de certaines cadres. On voit qu'elles ont beaucoup manqué... “
Les retours de Mbock et Hegerberg, une donnée essentielle
Il est ici question de Griedge Mbock et Ada Hegerberg, deux taulières de cet effectif qui ont passé de très longs moments à l’infirmerie. Leur retour est un facteur de plus pour expliquer la forme étincelante des Fenottes sur ces derniers mois de l’année. A leur sujet, Paul Piemontese préfère malgré tout rester prudent. “A ce niveau-là, c’est compliqué d'être aussi longtemps loin des terrains. On voit bien qu’il y a du potentiel. Il ne faut pas pousser car cela va prendre du temps pour les voir revenir à leur meilleur niveau, confirme l’ancien dirigeant. Par contre, il faut les encourager à garder les choses fondamentales qui ont fait d’elles les joueuses qu’elles étaient. Mais c’est sûr que ce sont des arrêts très difficiles à compenser par la suite. Il faut se dire “j’étais comme ça, donc je peux le redevenir”, sans prendre en considération le temps que cela mettra. Ce qui compte, c’est profiter de leur talent pour les amener encore plus haut, et je pense qu’elles peuvent le faire.”
Rémy Goutard est lui un peu plus enthousiaste, surtout au vu des récents matches disputés par la Française et la Norvégienne. “Leur retour a fait un bien fou à nous, supporteurs, et surtout mentalement pour l'équipe, développe le fan rhodanien. On sent bien qu'elles sont encore en rodage car il est difficile de retrouver le niveau qui était le leur avant leurs graves blessures en seulement quelques semaines. Malgré tout, on constate que Griedge a rapidement retrouvé le rythme, même si elle joue à un poste inhabituel en ce moment et qu'Ada a eu son véritable déclic après son doublé face au PSG (6-1), car depuis, elle recommence à empiler les buts comme au bon vieux temps.” Avec sept réalisations sur les six dernières rencontres, l’attaquante semble effectivement être sur la bonne voie.
Il existe encore des axes de progrès
Bien parti, l’OL est cependant loin d’avoir atteint ses objectifs, à savoir reconquérir les titres perdus précédemment. Pour cela, il a encore quelques axes d'amélioration. "A mes yeux, on a un problème récurrent de réalisme malgré le fait d'avoir réinstauré un "tarif maison" notamment en championnat, avec un écart de trois buts minimum à chaque rencontre (sauf le dernier au Paris FC, 1-2). On pourrait faire encore mieux devant la cage, observe Rémy Goutard. Sinon, un autre élément que personne ne peut contrôler, ce sont les blessures dans notre milieu de terrain qui dérèglent un peu la machine. Ces absences sont peut-être l'occasion d'incorporer des jeunes joueuses afin d'élever la compétitivité et l'expérience de notre banc de touche.” Avec les retours programmés des “Américaines” au début de l’année, l’Olympique lyonnais aura de quoi voir venir, à lui de poursuivre sur sa lancée en 2022.