Ancien joueur de l'Olympique lyonnais (2003-2007), mais également de l'équipe de France chez les jeunes (notamment dans la catégorie Espoirs), Jérémy Berthod a vécu les trêves internationales de plusieurs manières différentes. Il se confie à ce sujet pour Olympique-et-lyonnais.
Olympique-et-lyonnais : Comment un joueur vit-il les trêves internationales lorsqu’il voit certains de ses coéquipiers partir en sélection ?
Jérémy Berthod : D'un côté, on est content pour ses coéquipiers car ça leur permet de partir dans leur sélection, et pour nous, ça signifie que la semaine va être plus « relaxe ». Il n'y a pas de compétition le week-end, il y a donc moins de pression. On peut travailler physiquement si on est en retard ou alors refaire un peu de fraîcheur et récupérer.
Et comment la vit-il lorsqu’il part en sélection ?
J'ai connu ça en équipe de France Espoirs. C'est vrai que lorsqu'on part, ça fait une petite bouffée d’oxygène, ça permet de sortir un peu du quotidien du club. Mais de l'autre côté, on se détache un peu de l'équipe comme on n'y est plus pendant une dizaine de jours, on ne peut pas forcément suivre l'actualité. Surtout, on ne peut pas trop récupérer car on a un objectif de compétition. Mentalement, il faut encore être concerné.
"Cela permet d'être plus sur le travail individuel"
L'entraîneur profite-t-il de cette période pour être plus dans l’individualisation du programme d’entraînement ?
Oui bien sûr. J'ai eu une période à l'OL où, lorsque je ne pouvais plus être sélectionné chez les Espoirs, on était 4 ou 5 à l'entraînement. Il y avait une vingtaine de joueurs qui partaient en sélection. Des jeunes du centre de formation venaient s’entraîner avec nous. Mais cela permet d'être plus sur le travail individuel, la musculation, la vidéo, on a plus de temps.
Diriez-vous que ce sont des périodes importantes pour les clubs dans une saison ?
Ce sont effectivement des périodes importantes car c'est toujours valorisant d'avoir des internationaux qui partent, ça veut dire que vous avez des joueurs avec de la qualité. Avec les absents, cela permet de voir des jeunes qui peuvent intégrer le groupe ensuite. Certains peuvent se révéler. Mais ce sont des semaines difficiles à gérer dans la charge de travail.
"Il faut faire avec les sélections nationales"
Les avis sont souvent partagés autour des trêves internationales, quelle est votre opinion sur la question ?
Il faut faire avec les sélections nationales. C'est vrai que le remplacement des matches amicaux par la Ligue des nations ajoute un peu plus d’intérêt, on l'a remarqué avec les rencontres de la France contre la Belgique (2-3) et l'Espagne (1-2), ce sont des oppositions alléchantes. Mais a contrario, ça remet un peu de pression car c'est une compétition, donc de l'exigence, une charge mentale supplémentaire. C'est vrai que sur une saison, il y a déjà beaucoup d'affiches, donc rajouter des rendez-vous internationaux ça pèse sur les organismes. On l'a vu lors de l'année Covid avec l'enchaînement Ligue des champions en août 2020, championnat et Euro l'été dernier, des joueurs qui d'habitude ne se blessent pas ont été blessés.