Le fonds d’investissement américain King Street s’est subitement désengagé des Girondins de Bordeaux, plaçant le club au bord de la faillite. Une telle situation pourrait-elle arriver à l’Olympique lyonnais ? Décryptage avec Vincent Chaudel, économiste du sport et fondateur de l’Observatoire du sport business.
Ce qui arrive du côté de Bordeaux pourrait-il se produire un jour dans un club comme l’OL ?
Vincent Chaudel : Je ne pense pas car ce qui arrive à Bordeaux est lié à la nature du propriétaire. King Street est un fonds d’investissement. Son objectif au départ est d’acheter bas pour revendre haut, faire une plus-value à la revente. Dans le cadre de l’OL, il y a des actionnaires, notamment Jean-Michel Aulas, mais également d’autres investisseurs (Jérôme Seydoux, patron de Pathé) qui sont là pour apporter une forme de stabilité. Au pire, la valeur boursière peut chuter, mais les actionnaires ne peuvent pas quitter comme cela le navire. De plus, l’Olympique lyonnais s’est construit des actifs (le stade, le centre d’entraînement et de loisirs) bien plus importants que les Girondins de Bordeaux. Nous ne sommes pas du tout dans la même situation. Certes, la crise économique a des répercussions sur les clubs mais l’OL est structuré pour pouvoir les surmonter.
Être coté en bourse change-t-il quelque chose dans cette situation ?
Ça change plusieurs choses. En France, on pense qu’être coté en bourse est dangereux, on vient de voir avec Bordeaux que c’est moins dangereux que d’être détenu par un fonds d’investissement, notamment dans ce contexte de crise. Cela oblige également à plus de transparence et à publier régulièrement des informations pour voir l’évolution de la situation. À Bordeaux, on se doutait que ça n’allait pas, mais on ne pouvait avoir que les informations intermédiaires via la Direction nationale du contrôle de gestion [la DNCG est une commission indépendante chargée de vérifier les comptes des clubs professionnels, NdlR]. On l’a également vu dans les négociations avec les joueurs au sujet des salaires, c’est un levier intéressant que d’autres clubs n’ont pas.
Pour proposer de changer une dette en patrimoine (action en l’occurrence ici), il faut être coté. 100 % du club n’est pas en bourse, et c’est un point important. Dans une introduction en bourse, il y a aussi ce qu’on appelle les institutionnels, des acteurs importants que peuvent être des banques ou des acteurs régionaux. Ils ont intérêt à ce que l’OL persiste, ce sont donc des points d’ancrage intéressants. Cela permet de ne pas avoir tous ses œufs dans le même panier.
L’actionnariat étranger minoritaire (chinois à hauteur de 20 %) protège-t-il l’OL ?
Tant qu’il est minoritaire oui. En cas de problème important, l’OL est capable d’aller voir différents actionnaires. Il peut donc les actionner afin qu’ils fassent crédit au club pour passer le mauvais cap. Comme l’Olympique lyonnais est en bourse, il peut aussi refaire une augmentation de capital. Les actionnaires ont donc le choix : soit remettre au compte courant, soit accepter d’être dilués.
On aimerait quand même avoir des informations sur la situation financière et sur le plan d'Aulas pour les 5 ans qui viennent. Là on est dans l'obscurité, on ne voit rien
Sans les 40M€ de la C1, c'est sûr qu'on est pas bien de toute façon.
Après je suis pour ma part persuadé qu'on peut vendre pour 100M€ de joueurs et ne pas s'affaiblir considérablement pour autant en recrutant malin.
Si au moins à ce niveau là ou pouvait avoir appris de notre saison sous Hubert Fournier ça serait pas mal !
La reprise des compétitions jeunes nous aidera aussi à valoriser le centre.
Il y a effectivement quelques ventes indolores en terme d’effectif: Aouar - Andersen - Dembele.
Les suivantes seraient Cornet (le couteau suisse) - Dubois.
JRA à Nice je n’y crois pas.
Après on enlève de la qualité.
La question part des perspectives à 3-5 ans comme dit OLV et du projet sportif
Hello Razik,
Quel est l’interêt des articles réservés aux abonnés, s’ils ne rassemblent que 3 commentaires?
Je sais que le site doit trouver des sources de revenus, mais avoir un très bon article lu par quelques uns j’ai l’impression que tout le monde est perdant.