Mort de Gérard Houllier : "Il a tout donné pour l'OL" rappelle Aulas

Conseiller de Jean-Michel Aulas depuis 2016, Gérard Houllier était aussi un ami du dirigeant rhodanien. Ce lundi, le président de l'OL lui a rendu un hommage émouvant.

Les deux hommes ont grandement participé au rayonnement de l'Olympique lyonnais. Jean-Michel Aulas et Gérard Houllier ont mené l'OL vers les sommets du football français. Le président rhodanien a rendu un hommage émouvant à son "ami" décédé ce lundi. "C'est une infinie tristesse. Gérard était un compagnon, il était devenu un ami de tous les instants. Il avait toutes les caractéristiques d'un homme extraordinaire et compétent, a-t-il déclaré. Il avait trop de qualités pour disparaître aussi vite. On avait plein de projets tous les deux, pour l'OL et en amitié. C'est dur de réagir à chaud dans un moment pareil mais je voudrais être aussi digne qu'il ne l'a été tout au long de sa vie pour aider les autres."

"Il était aimé par tout le monde"

L'ancien coach de l'équipe de France est mort le lendemain du succès d'Anthony Lopes et de ses coéquipiers face au PSG, deux clubs qui ont marqué son histoire. "Il voulait sortir absolument dimanche de l'hôpital pour voir le match chez lui. Il était très heureux et fier de cette victoire. Il a tout donné pour l'Olympique lyonnais. Il assurait son rôle avec beaucoup d'intelligence. Il était toujours disponible peu importe la mission. Il continuait d'apporter son immense talent pour essayer de conseiller les entraîneurs et les joueurs, a expliqué le dirigeant lyonnais. Il s'est éteint de manière aussi discrète qu'il était aimé par tout le monde."

Jean-Michel Aulas a donc salué la mémoire de son "compagnon", il a également eu une pensée pour sa famille. "A travailler aussi longtemps avec lui, on avait créé une relation d'amitié. J'ai peu d'amis aussi forts, a-t-il confessé. Il était un ami véritable. Je pense à Isabelle sa femme, à Serge son frère et à sa mère, Gisèle."  

12 commentaires
  1. florentdu42
    florentdu42 - lun 14 Déc 20 à 17 h 30

    Il a marqué tous les clubs ou il a été et toutes les perdsonnes qu il a côtoyé.

    C était un vrai amoureux du foot. Il l avais encore dis il y a peu, que le foot était une drogue pour lui, qu il ne pourrait pas s en passer, et que s éloigner des terrains était trop difficile, il avait besoin de ce contact, de cette tension qui se dégage des matchs, des avants matchs, des causeries, etc...
    Il a toujours été aussi du côté des formateurs et du foot amateur, il avait bcp de respect pour cela, sûrement du à sa carrière de footballeur qui était restée au niveau amateur.

    Il était comme un grand frère, un père ou un guide pour bon nombre de joueurs, entraîneurs ou dirigeants.

    Je n oublie pas non plus qu il a bcp apporté à l OL, durant les années où il en a été le coach, période où nous dominions le foot français et impressionnant niveau européens.

    Même à son retour, au club il y a quelques années, et malgré les critiques, sur son rôle (parfois justifiées), il a toujours œuvre pour le bien du club et des personnes avec qui il était.

    Mais au delà du passionné de foot c est surtout à ses proches que je pense, car, si proches des fêtes de fin d années c est cruel.

    Merci Mr Houiller, merci Coach

  2. Dede Passion 69
    Dede passion 69 - lun 14 Déc 20 à 17 h 46

    Très bel article de Duluc sur l'Équipe : "Bleu, Blanc, Red "

    Difficile de faire un meilleur portrait de GH.

    1. florentdu42
      florentdu42 - lun 14 Déc 20 à 17 h 54

      Zut je suis pas abonné, je peux pas le lire

    2. Tongariro
      tongariro - lun 14 Déc 20 à 18 h 08

      En espérant que l'Equipe fera sa Une de demain sur le décès d'un homme majeur du football français plutôt que sur les trois semaines de blessure de Neymar... J'en arrive à un point où je n'en suis même pas certain..

      1. Avatar
        cavegone - lun 14 Déc 20 à 18 h 52

        Si je crois que c'est prévu 😉

  3. OLVictory
    OLVictory - lun 14 Déc 20 à 18 h 28

    Une immense bienveillance mais il ne fallait pas trop en profiter pour lui marcher sur les pieds, il savait aussi mettre les points sur les i. Je me rappelle sa lutte de pouvoir pour devenir le conseiller de JMA. Gégé contre Nanard c'était la guerre à coup de déclarations. Les deux ont fait grandir l'OL chacun quand il fallait. Quoi qu'ils aient fait ensuite, ça on ne peut pas le leur enlever, ils auront la reconnaissance des supporters lyonnais à perpète !

  4. Avatar
    cavegone - lun 14 Déc 20 à 18 h 43

    C'est un coup très dur pour la famille OL.
    J'espère que le président sera bien entouré dans l'épreuve de cette perte d'un soutien professionnel fort, mais surtout d'un ami.
    Déjà hier lors de l'après-match il avait l'air d'être passé sous un rouleau compresseur malgré la victoire...

  5. dugenou
    dugenou - lun 14 Déc 20 à 18 h 51

    Je découvre cette bien triste nouvelle.
    Toutes mes condoléances à la famille de Gérard Houiller.

  6. Avatar
    XUO - lun 14 Déc 20 à 19 h 21

    "Une immense bienveillance " c'est la marque des grands.
    On peut penser que Liverpool aussi va se souvenir.

  7. Junidu38
    Juninho Pernambucano - lun 14 Déc 20 à 20 h 54

    Il a marqué surtout l'histoire des Reds , un club mythique , ou il a tout remporté .
    Il est pour ce club ce que Canto est à Manchester , une légende .
    Il s'est éteint après avoir vu les gones l'emporter à paris , pour la première fois depuis 13 ans .
    Il a du en être très heureux et est parti au moins avec ce sourire la .
    Le président va être très marqué par cette perte car c'était quelqu'un de très proche pour lui.

    1. Avatar
      cavegone - lun 14 Déc 20 à 21 h 38

      Ne nous enflammons pas, Gérard n'a pas "tout" gagné, il n'est pas champions et il a gagné la C3.
      Liverpool c'est 19 titres de PL et 6 ligues des champions quand même^^.
      Comme entraineur légendaire ils te citeront d'abord King Kenny ou Bob Paisley à priori 😉

      Bon après c'est sûr qu'il a laissé un bon souvenir là-bas.
      Comme il en aura laissé à l'OL, il aura pu partir serein, satisfait du travail accompli.

  8. Avatar
    elgabacho - lun 14 Déc 20 à 23 h 00

    L'ancien sélectionneur des Bleus, entraîneur du PSG, de Liverpool et de Lyon, est décédé à l'âge de 73 ans, quelques jours après avoir subi une nouvelle opération de l'aorte. Gérard Houllier, c'était un destin, une vision, et une intelligence.

    Vincent Duluc
    mis à jour le 14 décembre 2020 à 19h20
    Cette fois non plus, il ne marchera pas seul. Mais le paradis des entraîneurs, que Michel Hidalgo et Robert Herbin avaient déjà rejoint, en cette année où s'enchaînent les tristesses, n'aurait pas dû être aussi pressé d'accueillir Gérard Houllier, décédé tôt ce lundi matin, à l'âge de 73 ans, à son domicile, à quelques pas du Parc des Princes qui avait été, pour lui, un lieu de rêves et de tourments. L'ancien sélectionneur de l'équipe de France (1992-1993) avait subi une nouvelle opération de l'aorte, il y a trois semaines environ, et son état avait été instable, depuis. Une première fois sorti de l'hôpital, il avait de nouveau dû être hospitalisé, la semaine dernière, avant d'être autorisé à regagner son domicile, dimanche.

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    Il vivait en sursis, il le savait, depuis la dissection de l'aorte qu'il avait subie le 13 octobre 2001, juste avant le match Liverpool-Leeds, à Anfield. Il avait été sauvé, ce jour-là, à quelques minutes près, par l'intervention des secours et la présence du docteur Abbas Rashid, qui l'avait opéré pendant onze heures et deviendrait un ami de la famille. Il suivait, depuis, un traitement médical assez lourd. Il avait continué d'entraîner pendant une dizaine d'années, mais les médecins le lui avaient interdit après une dernière expérience à Aston Villa, en 2010-2011, et une autre alerte cardiaque, sérieuse, qui lui avait fait passer trois jours sur un fil ténu, à l'hôpital Queen Elizabeth de Birmingham. Il s'en était sorti mais il lui avait fallu renoncer au métier d'entraîneur, et cette douleur-là avait duré plus longtemps. Face à une fragilité due au stress et à la génétique, il savait devoir subir, à terme, une nouvelle opération. C'est à celle-ci qu'il n'a pas survécu.

    Membre d'un carré magique d'entraîneurs français avec Wenger, Deschamps et Zidane
    Le football français pleure l'un de ses entraîneurs les plus connus au monde, un membre d'un carré magique où figurent également Arsène Wenger, Didier Deschamps et Zinédine Zidane. Gérard Houllier, c'était un destin, une vision, et une intelligence : pour prendre la mesure de son parcours rare, il suffit d'évaluer les chances qu'avait un jeune instituteur, footballeur amateur au Touquet, bientôt prof d'anglais dans une école de commerce, de devenir sélectionneur de l'équipe de France puis manager de Liverpool, l'un des plus grands clubs au monde.

    Il aura été un entraîneur différent et innovant, et un homme qui aura connu tous les métiers du football, sauf celui de joueur professionnel. Ancien joueur amateur, il avait débarqué dans le football pro en entraînant Noeux-les-Mines (de 1976 à 1982), en D2, avant de rejoindre Lens, en D1 (1982-1985), puis d'être consacré avec le PSG, champion de France pour la première fois de son histoire en 1986. Il avait ensuite entamé une seconde carrière à la FFF, adjoint de Michel Platini en équipe de France en 1989, avant sa nomination au poste de sélectionneur, à l'été 1992, pour une aventure de seize mois qui aura fini dans le traumatisme de France-Bulgarie (1-2), et de l'élimination à la Coupe du monde, en novembre 1993, au Parc.

    Gérard Houllier avait accusé David Ginola de« crime contre la cohésion du groupe » en marge du décisif France-Bulgarie (1-2) de novembre 1993. (D. Fèvre/L'Équipe)
    Gérard Houllier avait accusé David Ginola de« crime contre la cohésion du groupe » en marge du décisif France-Bulgarie (1-2) de novembre 1993. (D. Fèvre/L'Équipe)
    La France du football le ramènerait sans cesse à cette soirée-là, et à son accusation de « crime » portée contre David Ginola, dont le centre fatal avait amené le but de Kostadinov. Au vrai, il avait reproché au joueur parisien « un crime contre la cohésion du groupe », et parlait de ses déclarations incendiaires à Clairefontaine, dans les jours qui avaient précédé le match, pas du centre en question. Il nous dirait, un jour, de ces nuits d'insomnie, et de ces années de tourment : « Pour être franc, je trouvais cruel à vivre qu'une vie de foot soit résumée à un automne. »

    Mais il avait su retrouver le terrain, ensuite, était devenu champion d'Europe avec les juniors de la génération Henry-Trezeguet, en 1996, trouvant avec le poste de DTN une fonction à la mesure de son intelligence et de son goût du pouvoir. Ensuite, étaient venues ses plus belles années d'entraîneur. Dans toute l'histoire de l'équipe de France, et à l'exception relative de Laurent Blanc au PSG, il aura été le seul à réussir en club après avoir occupé le poste de sélectionneur, le seul à s'être vraiment réinventé.

    Il a amené Liverpool vers le XXIe siècle, modernisant le club, révélant Gerrard et Owen, développant Carragher
    Il aura vécu une histoire d'amour à Liverpool, la plus belle sans doute, de 1998 à 2004, avec une saison 2000-2001 exceptionnelle marquée par quatre trophées (FA Cup, Coupe de la Ligue, Coupe de l'UEFA et Supercoupe d'Europe), et par beaucoup plus que cela. Car il aura amené Liverpool vers le XXIe siècle, modernisant le club, révélant Steven Gerrard, développant Jamie Carragher et Michael Owen, Ballon d'Or en 2001. En 2005, un an après son départ, lorsque Liverpool avait vécu sa grande nuit d'Istanbul face à l'AC Milan (3-3, 3-2 aux t.a.b.), il avait été le premier dans le vestiaire des Reds, avant même Rafael Benitez, son successeur, pour féliciter une équipe qui était aussi la sienne, puisqu'il avait dirigé neuf des onze titulaires de ce soir-là.

    Les supporters de Liverpool ont toujours affiché leur soutien à Gérard Houllier lorsque ce dernier avait dû être opéré en urgence en 2001. (Presse Sports)
    Les supporters de Liverpool ont toujours affiché leur soutien à Gérard Houllier lorsque ce dernier avait dû être opéré en urgence en 2001. (Presse Sports)
    Le lien affectif avec Liverpool aura tenu, aussi, à son retour bouleversant sur le terrain, le 19 mars 2002, cinq mois après son opération, le soir d'un match de Ligue des champions contre l'AS Rome de Fabio Capello, qui l'avait étreint pendant de longues secondes, alors que le Kop, ému, pris par surprise, chantait son nom comme jamais. Pendant son absence, le Kop avait pris l'habitude de déployer une grande banderole « Allez », en mosaïque, pour dire que le peuple rouge pensait à lui. Mais il savait le prix de son impatience et de sa passion. « Je suis revenu trop tôt, dirait-il. J'ai eu du mal à finir la saison. »

    Il régnait sur le vestiaire par le pouvoir de ses causeries
    Après l'Angleterre, il avait rejoint Lyon, agrandissant la domination de l'OL sur la L1, avec deux nouveaux titres de champion de France en 2006 et 2007, mais, aussi, d'immenses regrets en Ligue des champions (éliminations en quarts puis en huitièmes de finale). Ainsi était-il redevenu un acteur du football français, repoussant au loin l'ombre de l'automne 1993, parsemant ses conférences de presse de principes éternels (« Le talent, c'est le rebond », ou « Une grande équipe ne perd jamais deux fois de suite»), et régnant sur le vestiaire par le pouvoir de ses causeries. Même les joueurs qui ne l'aimaient guère disaient qu'ils avaient envie que le match commence tout de suite, dans la seconde, quand il avait fini de parler. Un joueur de l'OL l'avait surpris, un jour, en train de répéter ses phrases devant la glace des toilettes d'un Novotel, juste avant de se présenter à l'équipe. Le principe de la causerie, selon Gérard Houllier : « Il ne faut pas lire. Il faut parler en regardant les gens dans les yeux ».

    Il avait ensuite retrouvé son poste de DTN, qu'il aura occupé de 1989 à 1998, puis de 2007 à 2010, impulsant l'évolution du football français, par sa vision de la pré-formation, par une orientation plus technique, ou par les facilités accordées aux joueurs professionnels pour obtenir leur diplôme d'entraîneur. Aston Villa (2010-2011), ensuite, aura été un court passage. Depuis, il avait dû s'éloigner des terrains, mais jamais de l'influence, jouant un rôle dans l'émergence des clubs de la galaxie Red Bull, à partir de 2012, de Leipzig à Salzbourg, en passant par New York, au titre de « directeur mondial de la branche football », avant d'être nommé conseiller de Jean-Michel Aulas à l'Olympique Lyonnais, en septembre 2016. Resté un ami très proche du président rhodanien, il avait conquis puis consolidé un véritable pouvoir au sein de l'OL, où plusieurs décisions importantes continuaient de porter son sceau.

    Gérard Houllier avait retrouvé l'OL et son président, Jean-Michel Aulas, qui l'avait choisi comme conseiller, en septembre 2016. (F. Faugère/L'Équipe)
    Gérard Houllier avait retrouvé l'OL et son président, Jean-Michel Aulas, qui l'avait choisi comme conseiller, en septembre 2016. (F. Faugère/L'Équipe)
    Au fil de pareille carrière, il aura à la fois construit de vraies fidélités et porté quelques inimitiés, ce qui allait avec les territoires qu'il avait choisi d'arpenter, mais chacun se souviendra qu'il n'avait pas son pareil, dans tous les cas, pour demander des nouvelles et s'enquérir de la santé de tout le monde, même quand on s'inquiétait de la sienne.

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    Il était un homme de réseau, avait compris avant tout le monde la place de l'entraîneur dans la société moderne, l'importance de la communication publique et des influences souterraines. Il brillait comme peu d'autres, dans ce domaine, et n'hésitait pas à lancer, dans les formations d'entraîneurs : « Dans la vie, ce n'est pas toujours ce que tu fais, qui compte. C'est qui tu connais. » Il connaissait tout le monde, partout, entretenait ces liens. Il avait des défauts, comme tous les vivants, mais il n'y a pas de grands destins sans égoïsme, et même sa façon de faire subitement demi-tour au milieu d'une phrase, s'il avait aperçu quelqu'un de plus intéressant dans la pièce, participait à son charisme et à son charme.

    Il s'est toujours inquiété de sa trace, sans doute parce qu'il se souvenait d'où il venait, voulait que l'on considère l'oeuvre globale, et craignait qu'on le ramène sans cesse au mois de novembre 1993 et à Kostadinov. Il disait : « Je pense qu'on le passera en boucle le jour de ma mort, ce but. »

    L'émotion même qui s'est emparée de l'Europe du football, tout au long de ce lundi douloureux, et qui a parcouru en profondeur l'Angleterre, dont le sens de l'hommage est toujours aussi bouleversant, souligne à quel point il aura eu tort, pour une fois. Il y avait mille fois mieux à dire et à rappeler pour célébrer cette vie pas comme les autres

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