OL - ASSE : « Ne pas pouvoir assister au derby est un crève-cœur »

Pour la première fois de l’histoire, le match entre l’Olympique lyonnais et St-Etienne se jouera sans aucun supporteur, huis clos oblige. Pour Olympique-et-lyonnais.com, plusieurs abonnés ont exprimé leur déception de ne pas pouvoir assister à ce derby.

Dimanche, les 22 acteurs de la rencontre entre l’Olympique lyonnais et St-Etienne entreront sur la pelouse devant des tribunes vides. En raison de la situation sanitaire, les matchs se jouent désormais à huis clos. C’est la première fois de l’histoire que cette affiche tant attendue se disputera sans aucun spectateur. « C’est un crève-cœur. J’ai assisté à mon premier derby à Lyon le 25 février 1990, depuis je n’en ai raté aucun », se souvient Stéphane, plus connu sous le pseudonyme de Phanou Herko sur Twitter. Les autres supporteurs que nous avons interrogés partagent cette déception, même s’ils comprennent les besoins de ces mesures. « C’est une grosse frustration car c’est le jour de mes 40 ans donc j’aurais aimé être au stade pour vivre ça pour mon anniversaire, confie Laurent, abonné au Virage nord depuis une quinzaine d’années. Après, nous sommes habitués depuis quelques années à voir un stade sans les fans adverses, notamment pour le derby. Un derby dans un stade vide, c’est frustrant mais quoi qu’il arrive, s’il y a victoire au bout ça n’empêchera pas d’être satisfait et de chambrer les amis du camp adverse. »

Pour une majorité, ce match entre l’OL et l’ASSE va perdre de sa singularité. « Cela perd clairement en saveur. Au-delà de l’aspect sportif, c’est la rivalité qu’il y a autour avec une ferveur très forte, chez nous comme chez eux, relate Nicolas, fidèle au Virage sud depuis plus de 20 ans. C’est assez terrible de jouer cette rencontre sans les supporteurs. Malheureusement, il faut faire avec. » Les coéquipiers de Léo Dubois devront passer outre ce contexte particulier pour aller chercher la victoire. « Depuis ces dernières années, il y a eu l'absence des fans stéphanois qui est selon moi, un élément qui fait que cette affiche a un peu perdu de sa saveur, estime Alexandre, présent lui aussi en Virage sud depuis 10 ans. Après, un derby reste un derby, c'est ancré dans tous supporteurs lyonnais, donc à huis clos ou pas, les joueurs se doivent de donner leur cœur et leur vie sur le terrain pour ramener la victoire. Et encore plus en ces temps où on ne peut plus venir au stade. » 

« Lyon c'est notre passion »

S’ils ne peuvent plus se rendre au Parc OL, ces supporteurs continuent de regarder leur équipe à la télévision, même si les conditions sont alors totalement différentes qu’au plus près du terrain. « La passion reste confinée. On extériorise moins. Quand je suis au stade, je suis acteur et je fais partie d’un collectif qui influe sur le cours des évènements, explique Stéphane. L’addition de toutes les voix et la chaleur de la foule me manquent. » Mais cela n’altère globalement pas leur amour pour l’Olympique lyonnais. « Les supporters, et plus particulièrement les groupes ultras, emmènent cette ambiance qui permet au simple spectateur d'être pris dans l'enjeu d'un match, affirme Alexandre. Cette situation ne fait que renforcer le sentiment d'attachement que j'ai pour ce club. Même si on a pu « se taper de nombreuses purges » ces dernières années au stade, finalement, on y retourne à chaque fois car Lyon c'est notre passion. »

Ces abonnés ne sont pas allés voir leur formation favorite depuis les dernières rencontres de la saison passée face à la Juventus (1-0, 26 février) et au PSG (1-5, 4 mars). Une période très longue qui crée forcément des manques. « Les rituels autour du match. C’est quelque chose qui est fait de manière innée. Vivre l’avant-match, participer à l’ambiance car lorsqu’on est en virage, on est plus spectateur que consommateur. Se retrouver en famille, entre habitués. Avant le derby, cette excitation que l’on va avoir en avant-match, l’animation en tribune, le tifo, tout cela manquent énormément car le sportif, on peut tout de même le vivre un peu par procuration à la télévision, constate Nicolas. Ce que l’on va donner de nous-même pendant la rencontre, cela n’existe plus. »

« Retrouver les gens que l’on a l’habitude de voir »

Laurent lui a hâte de retourner au Parc OL avec ses amis pour vivre pleinement les rencontres. « Retrouver les gens que l’on a l’habitude de voir. Ce sont des détails, voir l’échauffement, ressentir les odeurs de nourriture, du gazon tondu, toutes ces petites choses qui nous ramènent au football. Bien sûr, l’ambiance du stade et les chants des supporteurs me manquent aussi, souligne-t-il. On peut assister à un match pourri mais avec une belle ambiance et ça, à la télévision on ne peut pas le ressentir. Il y a toujours un partage qui est là et ça, ça manque. »

Stéphane est lui nostalgique de moments bien précis. « Les trois secondes pendant lesquelles des dizaines de milliers de personnes retiennent leur souffle avant un but, les averses de bière et chanter « Lyonnais, Lyonnais… » à en perdre haleine. » Un chant qui pour l’instant, ne résonne plus dans les travées du stade, mais qui doit habiter les partenaires d’Anthony Lopes pour les prochaines rencontres, et notamment le derby dimanche. « On sait que nos supporters voulaient mettre le feu au stade. A nous de faire le travail pour qu’ils soient fiers de notre équipe. Ils arrivent à faire passer les messages, on a reçu des lettres, elles sont affichées dans le vestiaire, révélait ce vendredi le gardien en conférence de presse. Elles nous apportent beaucoup de détermination pour gagner ce match. On était habitués à ce qu’ils nous mettent la ‘’chauffe’’ en veille de match, ce ne sera pas le cas mais c’est le contexte actuel et on doit s’adapter.” Glaner les trois points face aux Verts serait un beau message envoyé aux fans rhodaniens.