Julie Gayet : "Je suis attachée aux joueuses de l'OL"

Le 9 septembre dernier, le film documentaire "Les Joueuses" est sorti au cinéma. Il retrace la saison 2018-2019 des Fenottes, l'occasion de découvrir le quotidien des championnes d'Europe en titre. Il a été réalisé par Stéphanie Gillard et produit par Julie Gayet. L'actrice et productrice se confie à Olympique-et-lyonnais.com.

Olympique-et-lyonnais.com : Pourquoi avez-vous accepté de produire ce film documentaire ?

Julie Gayet : J’avais envie de parler de la place de la femme dans la société. Ce film permet de le faire tout en parlant d’un club (l'OL) et du football car je suis passionnée par ce sport depuis toujours.

Par le football masculin ou féminin ?

Par le football masculin car je ne connaissais pas le football féminin, on ne le voyait pas à la télévision. A l'époque, j’aurais adoré regarder des matchs. Aujourd’hui, je suis l’équipe de France féminine et je suis une supportrice de l’OL féminin. Je vibre pour elles, je suis attachée à elles. Avant, on me demandait quelle équipe je supportais mais je ne connaissais pas les joueuses. C’était donc important pour moi de les faire connaître.

Comment a été perçu le film par les critiques de cinéma ? 

Le documentaire cinéma doit être universel, transmettre des messages à la société pour faire évoluer un peu les choses. Lorsque l’on a montré le film au marché du Festival de Cannes, on a eu de très bonnes critiques dans des journaux de cinéma internationaux. C’est-à-dire que ça a touché beaucoup de personnes. C’est la force de l’Olympique lyonnais, il a plusieurs joueuses étrangères donc ça dépasse nos frontières.

"Je suis passionnée de football depuis toujours"

Vous avez été agacée par la "Une" de l’Equipe du 31 août après la victoire* des Fenottes en Ligue des champions... 

Je ne veux pas non plus être trop dure avec L'Equipe car ils sortent d’une période compliquée avec la Covid. Mais c’était tout de même historique ce qu’elles ont fait, c’est incroyable. Tous les fans de football le disent, les hommes comme les femmes. C’était le moment de les mettre en "Une". Il faut donc faire toujours plus lorsque l’on est une femme ? Ça aussi, ça dit quelque chose sur la société. On nous demande plus, on nous juge plus. J’ai trouvé que ce n’était pas bien.

Comment jugez-vous l'attitude des Fenottes au quotidien ?

On voit et on sent qu’elles sont respectueuses dans tout ce qu’elles font et dans la manière dont elles s’engagent. On le voit dans le film, elles ont une sorte d’humilité avec une grande confiance car ce sont des championnes.

Pensez-vous qu’une fille qui va voir votre film va se dire : « moi aussi je peux, si j'ai envie, de jouer au football » ?

Il faut aussi qu’il y ait un club pour l'accueillir. J’espère que la Coupe du monde féminine et les matchs des Lyonnaises vont faire augmenter le nombre de licenciées. Et que le film aussi va permettre cela. Je suis devenue marraine d’un club mythique qui s’appelle l’ASJ Soyaux car ils sont en train de passer une étape, ils deviennent une SASP (Société anonyme sportive professionnelle), ils se professionnalisent et font des contrats professionnels. Je crois que maintenant, il faut passer l’étape du football féminin amateur. C’est comme cela que les choses vont changer donc soyons dans une harmonisation à ce niveau-là. Ce sont des sportives de haut niveau et il faut leur donner les moyens.

"Ce sont des championnes"

Peut-on comparer le football masculin et féminin ?

Non, on ne peut pas les comparer. Ce n’est pas un autre sport, mais c’est comme le tennis féminin et le tennis masculin, c’est différent.

Y aura-t-il une suite au film ?

J’adorerais continuer à les suivre. Je n’ai pas dit mon dernier mot (rires). Qui sait, on verra.

*7e titre, 5e de rang.

Recueilli par R.Brikh (avec G.C)