OL : Aulas ne s’investira pas à plein temps dans la gestion du football

Depuis 33 ans, Jean-Michel Aulas est à la tête de l'Olympique lyonnais. Bien que certains comme Luis Fernandez souhaitent le voir diriger la Fédération, le président lyonnais a indiqué qu'il ne voulait pas s'investir à plein temps dans la gestion du football.

Cela fait près de trois mois que le football français s'est arrêté. Sur ce laps de temps, Jean-Michel Aulas a œuvré pour la reprise du championnat de France. Le Conseil d'Etat en a décidé autrement et l'Olympique lyonnais doit se contenter d'une septième place. Après ces semaines de lutte, le président de l'OL se tourne vers la suite et le retour du ballon rond dans l'Hexagone. "Je suis apaisé. Même si la France s'est mise à l'index de l'Europe, tout le monde a envie de rejouer. Au Parc OL, les filles ont recommencé à s'entraîner. Les garçons s'entraînent depuis une quinzaine de jours maintenant. Toutes les contraintes qui entouraient cette reprise sont en train de tomber comme elles sont tombées pour tous les pays d'Europe, raconte-t-il à France TV Sport. C'est aussi une période difficile à vivre parce que j'ai le sentiment que le football français a fait la plus grosse erreur de son histoire. Mais c'est aussi une période passionnante parce que la vie reprend, il fait beau, les pelouses sont merveilleuses et les joueurs sont tellement heureux de reprendre qu'on ne peut pas ne pas participer à cette euphorie."

Dans les autres championnats qui ont repris la compétition, on constate une augmentation des blessures. Mais pour le dirigeant, la préparation des clubs français ne sera pas forcément un atout sur le moyen terme. "On peut toujours tourner les choses positivement. Si à l'avenir nous n'avons pas plus de blessés que les autres, on pourra dire qu'on a de la fraîcheur. Il faut être réaliste. C'est un handicap majeur de ne pas pouvoir se préparer. La Juventus aura une dizaine de matchs au compteur quand elle nous affrontera, constate-t-il. Quand le PSG rencontrera son adversaire pour les quarts de finale mi-août, celui-ci aura une quinzaine de matchs de préparation là où Paris aura fait deux finales de Coupe. On peut espérer qu'il n'y aura pas beaucoup de blessés, car il ne faut jamais compter sur les blessures chez l'adversaire pour être heureux, mais aussi et surtout chez nous."

"Croisons les doigts et rêvons"

Toujours en course pour la Ligue des champions, l'OL va affronter la Juve le 7 ou le 8 août prochain. "On espère que le mauvais sort, pour ne pas dire l'injustice, qui s'est acharné sur nous fédérera à l'extrême les équipes. C'est vrai que nous ne sommes qu'à quatre matchs d'une victoire en Champions League, compte Jean-Michel Aulas. Tout le monde a le droit de rêver, même ceux qui ont été brimés par des décisions injustes. Croisons les doigts et rêvons."

Le président lyonnais s'est également exprimé sur son rôle à l'avenir dans le football français. "Je suis un serviteur du football depuis 33 ans. Je suis arrivé pour diriger l'Olympique lyonnais et, très vite, je suis entré à la Ligue où je suis resté 25 ans comme administrateur. J'ai eu à mener des combats en étant le président du G14 (regroupant les 14 plus grands clubs européens). Je suis aujourd'hui au Comex. Je participe aujourd'hui à l'avènement du football féminin à l'UEFA et à la FIFA avec la volonté d'apporter quelques solutions. Je peux aider. Je suis à la disposition de Noël Le Graët, mais je ne suis pas là pour prendre les devants, annonce-t-il. Je suis là pour apporter ma contribution, peut-être un peu d'expérience du management de moyennes et grandes entreprises en France et à l'international.  Je suis là pour participer au dialogue entre la Ligue 1 et la Ligue 2 grâce à mon rôle de président du Collège de Ligue 1, n'en déplaise à ceux qui l'ont oublié. Je suis au service de Noël Le Graët, du service du ministère des Sports et de la Haute autorité du football qui pourrait, dans cette réforme, être le chapeau qui apporte sa caution, sa contribution et sa sagesse à une organisation intégrée du football professionnel et amateur."

"Je suis un serviteur du football depuis 33 ans"

Il ne souhaite pas occuper un poste avec de grandes responsabilités dans l'univers du ballon rond. "J'ai aujourd'hui toutes les fonctions qui me permettent de jouer un rôle positif. Sauf quand un certain nombre n'entend pas mes propositions. Ma fonction n'est pas de lâcher l'Olympique lyonnais aujourd'hui mais de continuer à contribuer sur le plan européen, international et surtout sur le plan français à aider ceux qui peuvent en faire un métier, explique-t-il. Moi je ne souhaite pas en faire un métier, je ne suis ni un politique, ni quelqu'un qui veut s'investir à plein temps dans la gestion du football."

Enfin, Jean-Michel Aulas est revenu sur le choix de la Ligue de poursuivre sur un format à 20 équipes pour la Ligue 1. "C'est une décision du conseil d'administration, qui a dû convoquer une assemblée. Il faudra que l'assemblée de la Fédération du 26 juin confirme cette décision. L'UEFA recommande à ses associations d'aller le plus rapidement à 18, ce qu'a déjà fait l'Allemagne, rappelle-t-il. Quand on vise un championnat à 18, cela paraît anachronique de passer à 22. C'est vrai que le Conseil d'Etat avait pointé du doigts cette anomalie juridique de rétrogradation de Toulouse et Amiens mais c'est normal que le conseil d'administration ait pris cette position."