Pour cette émission spéciale de "Tant qu'il y aura des Gones", il a notamment été question de la reprise des compétitions. Pour cela, plusieurs invités sont intervenus, le docteur Jean-Jacques Amprino, médecin au Football Bourg-en-Bresse Péronnas 01 (National), Jérémy Lopez, comédien et Patrick Grosperrin, préparateur mental.
Suspendue depuis le 13 mars dernier, la Ligue 1 fait beaucoup parler d'elle ces dernières semaines. Une interrogation subsiste toujours, faut-il reprendre le championnat ? Pour le comédien Jérémy Lopez, il faut dans un premier temps demander l'avis des premiers concernés. "En tant qu’amoureux de foot, on est tous en manque donc on a besoin de revoir des matchs le plus vite possible. Je pense qu'il ne faut pas parler à la place des joueurs, il faut leur demander à eux, ce qu'ils en pensent", a-t-il indiqué lors de "Tant qu'il y aura des Gones".
"Il y a des éléments qu'il va falloir clarifier pour rassurer tout le monde"
Au cours de cette émission spéciale consacrée à un éventuel redémarrage de la compétition, le préparateur mental Patrick Grosperrin est également revenu sur l'aspect mental de ce possible retour sur les terrains après presque deux mois d'arrêt. "Il y a des éléments qu'il va falloir clarifier pour rassurer tout le monde, et pas que les joueurs sur le plan de la santé. Une reprise en juillet laisserait le temps de faire tout cela. Les sportifs sont des gens exceptionnels donc à partir du moment où la crainte de la maladie est passée, ils sont capables de reprendre. Il va falloir une gestion d'effectif différente de d'habitude. Les entraîneurs vont devoir se convaincre que tous les joueurs de l'effectif peuvent être performants."
Le domaine mental a été quelque peu délaissé par les clubs ces dernières saisons, or, la période actuelle peut être difficile à vivre pour les joueurs. "Une enquête a été menée en Europe et selon celle-ci, 20 % des joueurs présentaient des signes de dépression. Il n'y a pas forcément eu un suivi psychologique et certains joueurs ont pu se trouver en difficulté. Pour ceux-là, la reprise sera compliquée car cette situation ne se résout pas en quelques jours, a annoncé le préparateur mental. Il fallait vraiment prendre au sérieux cet aspect-là."
"On ne pourra pas protéger les joueurs au maximum"
Autre sujet abordé sur le plateau, la partie médicale en cas de reprise de la Ligue 1. Comment préparer l'entraînement dans les meilleures conditions. "Si l'on veut respecter toutes les précautions, cela n'est pas possible. Ce qui est prévu, c'est de faire une reprise progressivement, par petits groupes, sur trois semaines avec des tests. Ensuite, il va falloir faire des oppositions et là, ça peut poser problème. Et autre inquiétude de ma part, comment cela va se passer pour les matchs", s'est interrogé le docteur Jean-Jacques Amprino, actuellement en poste au Football Bourg-en-Bresse Péronnas 01 en National. "Il n'y a pas de risque zéro, mais si un joueur est positif, que fait-on ? Il faut l'écarter mais dans ces cas-là, il n'y a plus d'équipe. Les instances souhaiteraient faire cela à partir de trois joueurs contaminés, ça serait de la folie."
L'ancien médecin de l'Olympique lyonnais poursuit. "A un moment donné, les joueurs, on ne pourra pas les protéger au maximum." Jérémy Lopez a réagi à ces propos. "La question que l'on se pose c'est, est-ce que l'on joue les matchs pour garder le financement car on en a besoin, quitte à donner du sous-football avec des joueurs pas bien préparés. Le business prend-il le pas sur le spectacle que l'on donne ? "
"Le business prend-il le pas sur le spectacle que l'on donne "
Le calendrier pourrait obliger les équipes à jouer tous les trois jours, un risque supplémentaire de voir les acteurs du ballon rond se blesser et même être diminués pour la saison prochaine. "Si l'on reprend, la saison prochaine va s'enchaîner sans interruption ou très peu. Disputer une dizaine de matchs dans ce laps de temps me paraît compliqué d'un point de vue physique. Mais il faudra accepter que certains joueurs se blessent", a expliqué le médecin.
Vendredi, la Ligue de football professionnel a exposé le protocole qu'elle souhaite mettre en place lors de la reprise. "On se dit que l'on va tout faire pour avoir une zone de sécurité, et c'est bien. On va tester les joueurs de partout lorsqu'ils vont revenir, et il faudra répéter ça au minimum une fois par semaine. Ça peut poser un problème de budget pour certains clubs. Si un joueur est positif, je pense qu'il faut tout arrêter", estime le docteur.
"La santé avant tout"
Si reprise il y a, elle devrait s’effectuer à huis clos. "C'est triste car à l'origine, c'est une punition, a déclaré Jérémy Lopez. Après on parle de santé depuis tout à l'heure et il me semble que l'on a pas vraiment le choix. C'est malheureux. Les joueurs seront certainement du même avis que moi." Un sentiment partagé par Nicolas Puydebois, le consultant d'Olympique-et-lyonnais.com. "On fait ce métier-là pour partager des émotions et on veut les partager avec nos coéquipiers et avec les supporteurs. Ça serait un gros manque, mais s'il faut faire l'effort durant un ou deux mois de ne pas aller au stade pour après rejouer une saison pleine, il faut le faire, la santé avant tout."