OL - Toulouse : Baptiste Reynet, capitaine déclassé

C'est l'histoire d'un déclassement éclair : alors qu'il venait d'être promu capitaine, le gardien de Toulouse Baptiste Reynet a été désavoué par sa direction qui a préféré recruter le Croate Lovre Kalinic, lequel fera ses débuts à Lyon dans un climat étrange dimanche en Ligue 1.

Le gardien de Toulouse Baptiste Reynet a été désavoué par sa direction qui a préféré recruter le Croate Lovre Kalinic, lequel fera ses débuts à Lyon. Pourquoi ce revirement ? Sur l'aspect sportif, le débat existe. Plutôt à son avantage en début de saison, Baptiste Reynet est aujourd'hui à la tête de la plus mauvaise défense du championnat avec 44 buts encaissés en 20 matches. Pas forcément fautif mais jamais décisif non plus, sa cote a sensiblement baissé depuis son arrivée de Dijon il y a 18 mois, au point que l'arrivée surprise de Kalinic lui vaut désormais d'être rétrogradé au rang de gardien numéro 2 du club.

Une décision qui peut sembler logique dans la quête d'un électrochoc afin d'éviter la relégation promise à un club qui reste sur dix défaites de rang en L1 (3 victoires en 20 matches) et compte déjà six points de retard sur Amiens, le barragiste. Meilleur gardien du championnat belge en 2017 et 2018 avec La Gantoise, Kalinic est un international croate à l'envergure impressionnante (2,01 m sous la toise). Celui qui était remplaçant lors de la finale du Mondial-2018 perdue face aux Bleus (4-2) offre des garanties sportives, même s'il ne s'est pas imposé à Aston Villa, qui l'a prêté jusqu'en juin.

Reynet se sent "trahi"

Mais la façon de faire de la direction toulousaine interpelle, y compris à l'intérieur d'un vestiaire "désarçonné" par la nouvelle, selon une source proche du club. "On l'a accueilli (Kalinic) car il fait partie de l'équipe mais pour le reste je n'ai rien à dire", a botté en touche le milieu de terrain Quentin Boisgard, bien mal à l'aise au moment de livrer son point de vue. Personne d'autre au club n'a souhaité commenter le sort réservé à l'éphémère capitaine toulousain, "vexé" et "trahi", selon ses proches, d'avoir appris l'arrivée de Kalinic... dans la presse. "Vous dire qu'il l'a bien pris...", a commenté l'entraîneur Denis Zanko, sans achever sa phrase.

"A partir du moment où c'est quelque chose de soudain, de brutal, qu'il soit aujourd'hui dans l'émotion me semble totalement légitime", a ajouté le successeur d'Antoine Kombouaré, qui avait promu Reynet capitaine il y a quinze jours face à Brest (défaite 5-2) pour sa prise de fonction. Ébranlé, Reynet ne s'est d'ailleurs pas entraîné en début de semaine, conscient que le nouveau titulaire sera bien Kalinic, âgé comme lui de 29 ans.  "Si on va chercher quelqu'un c'est qu'on pense qu'il va apporter un plus", a souligné Zanko, contraint de se plier au choix de son président, Olivier Sadran, et qui voit son autorité entamée.

"Est-ce que c'est la bonne décision? On verra plus tard. L'autorité ? Moi j'ai une très bonne relation avec mes joueurs", a esquivé Zanko, tout en répétant deux fois ne pas regretter d'avoir confié le brassard à Reynet : "Si je devais le refaire, je referai exactement la même chose." "Je compte toujours sur Baptiste", a-t-il insisté. "Le club est dans une situation d'urgence, atypique, anormale et la volonté de l'ensemble des composantes du club, c'est d'améliorer l'équipe", a conclu Denis Zanko.  Reste à savoir si l'arrivée mouvementée de Kalinic sera un point d'inflexion pour Toulouse, ou bien un énième psychodrame dans une saison désespérante...

Avec AFP /  Julien CARRERE

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