Prêté depuis le mois de février à l’Impact de Montréal, Zachary Brault-Guillard s’épanouit dans son pays natal. Sous les ordres de Rémi Garde, le latéral droit lyonnais de 20 ans enchaîne les apparitions, et a récemment été sélectionné pour disputer la Gold Cup avec la sélection canadienne. Pour Olympique-et-lyonnais.com, il a accepté de se confier sur cette expérience enrichissante outre-Atlantique, mais également sur son avenir et sa vision de l’actualité récente de l’OL.
Olympique-et-lyonnais.com : Comment se déroule votre saison à l’Impact, et comment s’est passée votre adaptation là-bas lors de votre arrivée, en février dernier ?
Zachary Brault-Guillard : Dans l’ensemble, j’estime avoir fait un très bon début de saison avec l’Impact. Les anciens m’ont très rapidement pris sous leur aile, comme Bacary Sagna, Samuel Piette, Zakaria Diallo et d'autres. J’ai reçu beaucoup de conseils de la part du coach et du staff technique, mais également de Bacary Sagna avec qui j'entretiens un lien très fort, que ce soit sur ou en dehors du terrain. J’ai pu bénéficier de pas mal de temps de jeu en tant que second dans la hiérarchie à mon poste, avec 6 titularisations et 3 entrées en jeu. Mes prestations m’ont semblé dans leur globalité bonnes, sans vouloir me vanter. Hélas, il me manque encore la finition sur certaines occasions, mais la saison est encore longue.
Par l’intermédiaire de ce prêt, vous étiez venu chercher du temps de jeu dans un championnat de haut niveau. Comment jugez-vous la Major League Soccer, et quelles sont selon vous ses spécificités par rapport au championnat de National 2, auquel vous avez pu participé avec l’OL ?
Au niveau du jeu, cela dépend des équipes. Certaines jouent plus au ballon avec des circuits de passes courts et beaucoup de mouvements, d’autres privilégient les longs ballons et les duels... Il y a véritablement plusieurs styles de football ici ! Cela me permet de progresser d’un point de vue footballistique et mental. De mon côté, le fait d’évoluer sous les ordres de Rémi Garde et de plusieurs anciens membres du staff de l'OL m’a énormément simplifié les choses au niveau de mon intégration. J’ai pu retrouver mes marques par rapport à ma formation à l’Olympique lyonnais, que ce soit au niveau du jeu proposé, de mon placement ou de ma prise de décision.
L’Amérique du Nord est souvent présentée comme une région où le football passe au second plan par rapport à d’autres sports, contrairement à l’Europe. Qu’en est-il de l’engouement autour de l’Impact et de la MLS à Montréal et au Canada ?
Ici, c’est plutôt le hockey qui est considéré comme le sport national. Le soccer n’est pas le sport favori, mais il se développe de plus en plus, notamment grâce à la grande communauté européenne. On reçoit de plus en plus de soutien, que ce soit à Montréal ou en sélection canadienne. À l’Impact, on bénéficie d’un très grand suivi sur les réseaux sociaux, avec des fans et des médias qui se passionnent pour le soccer. Pour ce qui est de la MLS, on y trouve de très grands stades et de très bonnes ambiance. C’est un championnat qui est lui aussi en plein développement, et qui espère atteindre prochainement le top 5 des ligues de haut niveau en vue de la Coupe du monde 2026 (le Canada, les États-Unis et le Mexique en seront les pays hôtes, ndlr). Le niveau de jeu s’améliore d’année en année, c’est pour cela que l’on voit de plus en plus de joueurs argentins, panaméens ou mexicains rejoindre l’Europe après être passés par la MLS.
La durée de votre prêt à l’Impact a récemment été prolongée, passant de six mois à un an. Était-ce votre volonté de poursuivre votre progression à Montréal, et en avez-vous personnellement informé l'OL ?
Ces six premiers mois à l’Impact ont été très concluants pour moi, donc je préférais finir l'année ici. C’était une donnée importante dans ma réflexion, parce que j’ai effectué une première entame de saison avec Lyon l’été dernier, puis une autre avec l’Impact en février. Je souhaitais vraiment disputer une saison complète pour à terme avoir des vacances et récupérer de ce long exercice remplis de rebondissements. L’OL s’est montré très compréhensif envers ma requête, donc les discussions avec mes agents se sont rapidement avérées payantes.
Comment envisagez-vous la suite de votre carrière à l’issue de votre prêt ? Une signature définitive à l’Impact peut-elle être imaginée ?
Pour l’instant, je me sens bien à l’Impact de Montréal. Pourquoi pas envisager une signature définitive, mais cela reste un enjeu tripartite. Il faudrait que l’Impact, mes agents et moi trouvions un accord, mais vous savez très bien que tout va vite dans le football. Il peut aussi y avoir d’autres belles offres, l’Olympique lyonnais peut avoir besoin de moi. Je suis toujours sous contrat avec l’OL, un retour est donc possible. Après, je sais qu’il y a du monde à mon poste. Cela fait partie du football, c’est la concurrence qu’on retrouve dans les grandes équipes françaises comme Lyon. On ne sait pas ce qui peut arriver, mais quoi qu’il en soit, mon cœur reste lyonnais.
Sur le plan international, le fait d’être désormais régulièrement appelé avec la sélection canadienne doit représenter une grande satisfaction pour vous. Qu’avez-vous ressenti il y a quelques semaines, lorsque vous avez été convoqué pour disputer la Gold Cup ?
J’éprouve effectivement beaucoup de fierté d’être un jeune international canadien. Cela prouve que mon talent et mes prestations sur le terrain ont été remarqués par le sélectionneur. On entretient d’ailleurs une bonne relation. Être sélectionné pour ma première Gold Cup a également été un bel accomplissement. J’y ai disputé le plus gros match de ma sélection, contre le Mexique. J’aurais bien sûr voulu jouer plus de matchs, mais le coach a fait ses choix et a aligné la meilleure équipe selon lui. Désormais, on souhaite se qualifier pour la prochaine Coupe du monde. On a une belle génération remplie de talents, avec Alphonso Davies du Bayern Munich, ou Jonathan David qui a fait une excellente saison à Genk et qui est très suivi en Europe. Il y a aussi des bons joueurs qui évoluent en MLS, en Premier League, en Écosse ou en Turquie. Le Canada a donc une vraie carte à jouer dans les années à venir, et a à cœur de bien se préparer pour sa Coupe du monde, en 2026.
Avec ce calendrier très chargé entre la saison de MLS et la sélection canadienne, parvenez-vous malgré tout à suivre l’actualité de l’Olympique lyonnais ?
Bien sûr, je suis toujours beaucoup l’OL. Je prends un maximum de nouvelles de mes anciens partenaires, qui jouent actuellement en réserve ou avec les professionnels. J’ai mes « petits » - Rayan Cherki, Théo Ndicka, Titouan Thomas, Sofian Augarreau et Paul Devarrewaere, qui ont signé leur premier contrat professionnel, donc je suis très content. Pareil pour Hamza Rafia, qui a signé avec la Juventus. Il y a aussi mes « plus grands » qui sont partis, comme Olivier Kemen et Dylan Mboumbouni. Ce sont des jeunes que j’ai pu encadré l’année dernière en tant que capitaine de l’équipe réserve, donc je leur parle souvent et je me tiens informé.
Comment jugez-vous l’arrivée de Juninho et Sylvinho, ainsi que le mercato lyonnais jusqu’ici ?
Je vois que Juninho et Sylvinho achètent beaucoup de nouveaux joueurs et qu’ils renouvellent pas mal l’effectif, donc ce projet ne peut être que très intéressant. J’espère qu’ils auront de bons résultats, et je suivrai en tout cas leurs performances de très près.
Encore une tete bien faite sortie du CdF