OL – Lille : continuer d’y croire

L’Olympique lyonnais compte sur une victoire contre Lille, dimanche soir, pour asseoir sa place sur le podium. Un succès permettrait aussi à l’OL de continuer à rêver de la seconde place.

Il y a à peine quelques semaines, ce n’est pas dans ces conditions-là que Jean-Michel Aulas imaginait la réception du LOSC. Habitué à ces sprints finaux qui finissent souvent bien pour l’OL, le boss rhodanien comptait sur une victoire du PSG à Lille pour réduire l’écart entre son équipe et son adversaire du soir. Mais rien ne s’est passé comme prévu. Le champion de France, qui a sans doute hâte d’en finir avec cette fin de saison chaotique, a explosé dans le Nord (5-1, le 14 avril), son dauphin a continué d’engranger des points, alors que l’Olympique lyonnais a tant bien que mal tenté de suivre la cadence. Pour ça il aura fallu que Bruno Genesio annonce son retrait en fin de saison. Son départ acté, son équipe s’est remise à gagner.

C’est un fait, la défaite de Paris au stade Pierre-Mauroy a compromis les plans de « JMA », qui voyait ce choc contre Lille comme une finale pour la deuxième place. Mais sans ces deux piteux revers devant Dijon (1-3, le 6 avril) puis à Nantes (1-2, le 12 avril), Lyon pourrait aujourd’hui être à égalité de points avec le LOSC. Au lieu de ça, les Dogues comptent six unités d’avance sur les Lyonnais, qui se retrouvent dans l’obligation de gagner s’ils ne veulent pas voir Saint-Etienne (en visite à Monaco, dimanche), revenir sur eux. Voilà, l’histoire de la fin de saison rhodanienne.

Bruno Genesio veut continuer d’y croire

C’est vrai, en gagnant contre le LOSC, l’OL reviendrait à trois points du visiteur du soir. Il resterait alors trois journées aux coéquipiers de Nabil Fekir pour espérer décrocher une qualification directe pour la Ligue des champions. Avec une différence de buts largement défavorable (+15 contre +31), les chances de voir ce scénario se réaliser sont très maigres. Mais Bruno Genesio veut continuer d’y croire. « C’est un choc pour le podium, et une victoire pourrait relancer la fin du Championnat pour la deuxième place même si les Lillois ont une différence de buts favorable, indiquait le technicien, vendredi. Mais c’est de la science-fiction pour le moment. On va d’abord se concentrer sur ce qu’on maîtrise. » Justement, qu’est-ce que l’OL maîtrise en ce moment ? Son destin pour la troisième place, et c’est déjà un bon point. Quoi d’autre ? Pas encore ses matches, mais les progrès sont nets. Les Lyonnais, qui se sont quand même fait peur en fin de match contre Angers (2-1, le 19 avril) et se sont imposés sur le fil à Bordeaux (3-2, le 26 avril), affichent un visage séduisant depuis deux journées, avec des séquences collectives de qualité et un état d’esprit beaucoup plus positif.

« On a retrouvé une équipe unie autour de l’objectif de fin de saison et capable de réagir dans la difficulté, se satisfaisait Bruno Genesio, vendredi. Ce dimanche, on affronte une équipe en pleine confiance. On va voir si on est complètement guéris. » L’entraîneur rhodanien, ne s’y trompe pas, c’est aussi l’enjeu de ce match. S’il n’est « pas capital » pour les Lillois, dixit Christophe Galtier, il permettra aux Lyonnais de vérifier que ses supporteurs sont à nouveau pleinement derrière eux, même s’ils ont déjà pu s’en apercevoir il y a deux semaines contre Angers. Evidemment, ce choc n’a pas la saveur d’un OL-Monaco cru 2015-2016 (6-1) qui avait permis aux coéquipiers d’Alexandre Lacazette de coiffer l’ASM au poteau. Mais c’est un de ces soirs de printemps qui fait partie de l’ADN de l’OL. Un de ces soirs où tout un peuple, toutes époques confondues, des tribunes jusqu’au terrain, sait se transcender et tisser des histoires que l’on contera encore des années après. Dix-sept ans et un jour après le succès de leurs aînés contre un autre club nordiste, les Lyonnais savent ce qu'il leur reste à faire. La récompense au bout est bien moins appétissante, mais il s'agit là d'honneur. Après tout, l'OL n'est pas habitué à lâcher son dernier mot dès la 35e journée.