Supporter de l'OL depuis 1997 et les Cavéglia, Gava, Cocard, Violeau ou encore Carteron, jamais je n'avais connu pareille situation. J'ai eu la "chance" de monter dans le train au bon moment puisqu'il ne m'aura pas fallu attendre longtemps pour voir le club décrocher un trophée, que certains attendaient depuis fort longtemps (28 ans). Présent au Stade de France le soir du 5 mai 2001, j'assistais, du haut de mes 13 petites années, à la victoire lyonnaise en finale de Coupe de la Ligue face à Monaco, alors entraîné par un certain Claude Puel. Tout le monde connaît la suite, avec cette domination sans partage de l'Olympique Lyonnais sur le Championnat de France et son rôle grandissant sur la scène continentale.
J'ai donc rapidement, comme beaucoup d'entre vous, été habitué à la victoire. La victoire est une chose, mais la manière, l'état d'esprit et le dévouement des joueurs pour "leur" club en est une autre. Et celle-ci me paraît plus importante parce que c'est elle qui mène à la victoire, ou plutôt au succès. Cet "amour du maillot" dont beaucoup parlent est une chose que l'on pouvait voir chez Cavéglia, Anderson, Juninho, Govou, et j'en passe. C'est justement là que le bât blesse aujourd'hui. Les jeunes talents arrivant du côté de Gerland se servent de cette étape comme d'un simple tremplin vers l'étranger et les grands clubs européens et se reposent sur les lauriers récoltés par leurs aînés. Il semblerait que le seul fait d'évoluer à l'Olympique Lyonnais leur donne le droit de passer à l'étage supérieur et de tout voir plus haut, plus grand, sans souci de performance. Les cas de Michel Bastos et d'Aly Cissokho me semblent en être la parfaite illustration. À mon sens, et ça n'engage que moi, ces deux joueurs ont régressé depuis leur arrivée entre Rhône et Saône. Le Brésilien, virevoltant et buteur lorsqu'il était à Lille, n'est plus que l'ombre de lui-même et donne l'impression de choisir ses matchs. Cissokho paye quant à lui ses erreurs de jeunesse, de s'être sans doute vu trop fort trop vite, sans se laisser suffisamment de temps pour progresser. Suite à son transfert avorté au Milan AC, il a donc choisi l'OL "par défaut" en pensant déjà au jour où il signerait réellement en Italie ou en Angleterre.
Généralement assez mesuré et patient lorsque l'OL est en difficulté, ce laisser-aller affiché à Auxerre est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Ce vase était pourtant déjà bien plein après les désillusions face à Rennes (1-1), Nice (2-2) et Toulouse (2-0) pour ne citer que les plus récentes. Certes, le fait d'avoir été habitué à voir l'OL tout gagner pendant des années y est peut-être pour quelque chose puisqu'en soit beaucoup envieraient cette actuelle place sur la troisième marche du podium. Mais ce qui me fait mal au cœur, c'est de voir ces joueurs (qui forment probablement le meilleur effectif du championnat sur le papier) qui ne semblent pas tout donner pour leurs couleurs. J'aurais clairement préféré que l'OL termine six ou septième mais en ayant vu des battants cherchant à faire avancer le club et non leurs intérêts individuels. Le seul joueur qui me semble irréprochable, pour ne pas citer Lloris et Lisandro dont l'état d'esprit est souvent loué, est Anthony Réveillère. Exemple de régularité et d'abnégation, celui qui est au club depuis 2003 et qui a remporté cinq des sept titres nationaux semble pourtant ne pas être rassasié.
Je ne suis pas là pour tenter d'apporter des solutions, je laisse les personnes compétentes s'en charger, mais plutôt pour crier mon ras-le-bol face à la tournure que prennent les évènements. Et j'ose espérer que beaucoup d'entre vous se reconnaîtront à travers ces quelques lignes.
Les commentaires sont fermés