Dans un entretien accordé à L'Équipe, l'ex-portier revient sur les rencontres entre Lyonnais et Stéphanois qui l'ont marqué, avant celle de ce soir (21h).
Aujourd'hui entraîneur des gardiens dans le staff de Bruno Genesio, Grégory Coupet a disputé une quinzaine de derbies, la plupart sous le maillot de l'OL. Alors des souvenirs, l'ex-international (34 capes) en a à la pelle. « Le joueur le plus fort dans un derby ? Le premier nom qui vient à l'idée est celui de Juninho, bien sûr. Mais je dirais quand même "Gov'" (Sidney Govou), parce qu'il était toujours à fond, donnait jusqu'à son dernier souffle, et parce qu'il a marqué des buts très importants dans le derby. Il avait toujours l'attitude qu'il fallait, donnait tout pour le collectif, et se délectait de ces ambiances. Il se révélait encore plus dans les grands matches. C'était un guerrier, et on pouvait faire confiance à son coeur. L'image forte, c'est son troisième but en 2004 à Geoffroy-Guichard (3-2). L'image même de la ténacité.
Grimage et boulette
Le Lyonnais d'adoption raconte aussi qu'il a gardé en mémoire la confrontation d'avril 2006, au moment où les Rhodaniens étaient déjà champions et s'étaient maquillés pour l'occasion : "le 4-0, en avril 2006, quand on s'était grimés, c'était fort, parce que je n'étais pas à l'aise avec cette idée. C'était s'ajouter une vraie pression, je pensais qu'on ne pouvait pas mieux les motiver, et je m'attendais à un match houleux. Quand je nous ai vus entrer sur le terrain, je me suis dit : ouh là, ça va loin... Je ne sais pas qui avait eu l'idée, sûrement Rémy Vercoutre et “Nino“ (Sylvain Wiltord), peut-être Gov'. C'était complètement fou. Il valait mieux que ça marche... [...] ce soir-là, à Gerland, cela avait été énorme. On venait d'être champions, les trois points ne comptaient pas mais, dans le derby, c'est toujours autre chose qui compte. Cela avait été la folie."
Et au rayon des souvenirs à oublier, l'ancien gardien cite le derby de janvier 2008 (1-1), durant lequel sa bourde avait offert l'ouverture du score à Bafétimbi Gomis, alors à l'ASSE : "On est toujours seul quand on fait une erreur, mais dans un derby, on n'a pas le droit... C'est pour ça que je continue de remercier Karim Benzema d'avoir égalisé sur coup franc en fin de match. Je revois son regard de tueur, après avoir posé son ballon. Grâce à lui, ce derby reste celui où Benzema a égalisé, et pas celui où Coupet a fait une erreur. Vu mon passé stéphanois, j'avais encore moins le droit que l'on perde un derby à cause de moi. Je revois très bien l'action, le ballon m'arrive, je vois Fabio Grosso sur ma gauche, je sais que c'est le geste à faire, mais je le rate, ce geste, et le ballon arrive sur la tête de Bafé. Une semaine après, j'ai fait la même chose, mais je l'ai réussi, et ma mère m'avait téléphoné immédiatement : “Mais pourquoi tu as recommencé ?“ Parce que le jeu demandait ça..."
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