Dur retour à la réalité

Le déplacement à Paris hier soir aura une fois de plus souligné les importantes carences lyonnaises. Que ce soit au niveau de la construction du jeu ou au niveau de l'animation offensive, le constat est le même. Cette saison, l'Olympique Lyonnais ne mérite pas de remporter ce championnat et s'il a espéré jusque-là, il le doit à la faiblesse des équipes de tête.

Normalement, l'OL sait aborder ces matchs et les prendre par le bon bout, mettre l'adversaire sous pression, pousser haut et donner le rythme du match. Mais hier soir, c'est Paris qui a pris le match à son compte en étouffant les rhodaniens et en jouant de manière resserrée entre les lignes ce qui facilitait leur maîtrise des évènements. Les attaquants parisiens se sont mis au service de leur collectif en faisant des appels en profondeur, en dédoublant et en frappant. Les Lyonnais se sont contentés de défendre et de sauver les meubles à plusieurs reprises et lorsqu'ils voulaient construire et prendre le contrôle de la rencontre, la circulation du ballon n'était pas digne d'un concurrent au titre et à la Ligue des Champions. Le seul point positif, s'il faut vraiment en trouver un, est que la défense a tenu bon au cours de la première demi-heure, s'appuyant sur un solide Dejan Lovren (mis à part sur l'erreur d'appréciation qui aurait pu coûter l'ouverture du score). Le Croate s'affirme match après match comme la patron de cette défense.

Mais le comble, c'est justement que l'OL concéda l'ouverture du score lorsqu'il se sentait mieux. Les Parisiens trouvèrent l'ouverture sur... coup de pied arrêté. C'est le 16ème but encaissé cette saison sur une telle phase jeu, le 16ème sur 29, soit 55 % ! En étant davantage impliqué et présent dans ce domaine, l'Olympique Lyonnais n'en serait probablement pas là. Alors oui, il est possible sur ce but de pointer du doigt la sortie hasardeuse d'Hugo Lloris. Mais est-il vraiment permis de le lui reprocher ? C'est en effet le seul à aller au contact sur ce centre et est devancé de peu par Guillaume Hoarau. En analysant de plus près cette action de but, un fait flagrant en ressort. Au moment de s'imposer dans les airs, Maxime Gonalons, au duel avec Hoarau, rentre la tête entre ses épaules et regarde la suite de l'action se dérouler... en marchant ! Bien suffisant pour laisser le champ libre à ses adversaires.

Par la suite, alors qu'il y avait du temps pour réagir, l'OL n'a jamais été en mesure d'inquiéter des Parisiens bien tranquilles. Trop tranquilles ! Les joueurs de Claude Puel attendent souvent d'être menés au score pour jouer et être dangereux mais hier soir ils n'ont pas montré de révolte pour revenir dans la partie. Inquiétant car ils devront cravacher pour assurer cette place qualificative pour le tour préliminaire de la Ligue des Champions. Les Lyonnais auraient-ils capitulé ?

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