Wolfsburg – OL : marquer l’histoire

Les Lyonnaises ont rendez-vous avec l’histoire jeudi face à Wolfsburg, en finale de la Ligue des champions (18h). Avec une cinquième C1, l’OL a l’occasion de s'installer en tête de la hiérarchie continentale.

Quand il a créé une section féminine à l’Olympique lyonnais, en 2004, Jean-Michel Aulas n’avait qu’une idée en tête : que son équipe joue le premier rôle sur le plan national, d’abord, puis européen, après. Quatorze ans plus tard, alors que ses garçons courent toujours après une première finale de Coupe d’Europe, ses filles ont l’occasion de s’installer en tête de la hiérarchie continentale avec cinq sacres, devant les quatre couronnes de Francfort. Pour ça, il faudra battre Wolfsburg en finale de la Ligue des champions, ce jeudi (18h). Fervent défenseur et VRP du football féminin, le président lyonnais fait preuve d’un investissement de chaque instant pour ses joueuses. « On fait le point toutes les semaines, que ce soit Championnat, Coupe de France ou Ligue des champions. Sur le groupe aussi, je lui donne l’équipe qui va jouer, je lui explique comment on va jouer, raconte son entraîneur Reynald Pedros. Il est omniprésent, il va voyager encore avec nous. C’est un président que toutes les filles adorent, c’est un président rêvé pour nous, pour une section féminine notamment. Il est à l’écoute, il nous met dans les meilleures conditions. C’est aussi pour ça que l’OL a de tels résultats, ça n’a pas changé cette année. » Seule différence par rapport aux saisons précédentes : Lyon a donc l’occasion de s’attribuer un nouveau record.

Sans se focaliser là-dessus, les Lyonnaises ont conscience qu’elles peuvent marquer l’histoire avec une cinquième C1, la troisième d’affilée. « Ça serait beau, mais cela ne rajoute pas de la pression. Il faut se dire que l’on est à deux doigts de marquer encore plus l’histoire. On est capables de faire de grandes choses, on peut faire entrer l’Olympique lyonnais dans l’histoire de cette Ligue des champions », glisse l’attaquante rhodanienne Eugénie Le Sommer. Pour y arriver, l’OL peut s’appuyer sur son expérience dans ce genre de rendez-vous. Face à Wolfsburg, Lyon jouera sa septième finale de Ligue des champions en neuf ans, la troisième entre les deux clubs.

Lyon face à ses difficultés offensives et son destin

Pour se hisser en finale, l’OL a dû sortir Barcelone (2-1, 1-0) puis Manchester City (0-0, 1-0), lors des deux tours précédents. Des rencontres marquées par le manque de réussite des Lyonnaises face au but. « Lors des derniers tours nous avons eu l’emprise sur le jeu, même si nous avons manqué d’efficacité. Ce qui nous a mis en difficulté, c’est de ne pas marquer rapidement », avoue Eugénie Le Sommer. Pour ne pas douter, les filles de Reynald Pedros savent donc ce qu’il leur reste à faire. A l’aube d’une page qui peut marquer son histoire, l’Olympique lyonnais fait face à ses difficultés offensives et son destin. Mais le Fenottes sont des besogneuses. « A courir pendant que d’autres sont en vacances, à courir pendant qu’il y en a qui boivent un petit cocktail sur la plage, nous, on travaille, on transpire, souligne la capitaine lyonnaise Wendie Renard. On transpire pour ça : pour aller en finale, pour remporter des trophées, pour se faire mal. C’est pour ça qu’on aime ça, qu’on aime ce foot. Jeudi soir, cela sera pareil. On sera déterminées à gagner ce trophée pour rentrer un peu plus dans l’histoire. »

Au stade Dynamo Lobanovski, situé à trois kilomètres à peine du stade Olympique de Kiev, où se déroulera samedi la finale de C1 entre le Real Madrid et Liverpool, Lyon peut montrer la voie à l’équipe qui lui ressemble le plus. « On a l’impression d’avoir le Real Madrid chez les garçons, qui chaque année sait remettre en cause sa suprématie », indiquait Jean-Michel Aulas après la demie remportée contre Manchester City. Comme les Merengues, l’OL peut confirmer encore un peu plus sa suprématie. Comme les Merengues, qui ont traversé une disette de quatorze ans en Ligue des champions, les Lyonnaises savent que rien n’est éternel. « Oui, ça va peut-être s’arrêter un jour. C’est pour ça qu’il faut en profiter, qu’il faut se donner les moyens quand on a l’occasion de pouvoir gagner des titres, rappelle Wendie Renard. On est conscientes qu’un jour cela va s’arrêter. Mais pour l’instant, on a l’équipe pour et le potentiel pour. » Les pages blanches, ce n'est pas pour aujourd'hui.