Après dix-huit années passées au plus haut niveau, dont onze à l’OL, Camille Abily prendra sa retraite en fin de saison. Une icône du football féminin s’apprête à s’en aller.
En fin de saison, les matches ont toujours une saveur particulière. La surcharge émotionnelle est encore plus forte, en fin de carrière. Depuis la demi-finale retour de la Ligue des champions contre Manchester City (1-0, 0-0 à l’aller), chaque rencontre est une dernière pour Camille Abily. La milieu de terrain (33 ans), contre les Anglaises, jouait son ultime partie au Groupama Stadium. Quelques minutes après la qualification de l'OL en finale de la C1, elle annonçait sa retraite sportive. « J'y pensais depuis un moment mais, après mon arrêt en équipe de France l'été dernier, je voulais un an en club pour finir en douceur, expliquait-elle. J'aurai eu un an au moins pour me préparer... Je ne voulais pas faire l'année de trop, ça ne m'intéressait pas. Finir sur une finale, c'est beau mais je vais dire aux filles que je veux finir sur une victoire. » Pour son dernier match à domicile contre Marseille (7-0), dimanche dernier, c’est sur un carton que la Lyonnaise a fini. Un succès qui a permis à l’OL de soulever son douzième titre de champion de France consécutif. Le treizième en tout, pour Abily. Pour l’occasion, les supporters lyonnais déployaient des affiches de leur emblématique numéro 23. Avec Corine Petit et Elodie Thomis, qui raccrocheront aussi les crampons en fin de saison, l’ancienne internationale recevait ensuite un bouquet de fleurs de la part du groupe de supporters OL Ang’Elles.
Respectée et adorée de tous
Les fans rhodaniens avaient à cœur de rendre cet hommage à Camille Abily, avec qui ils ont tissé une relation bien particulière durant ces onze années à l’OL (2006-2009 puis 2010-2018). « Quand on fait les déplacements pour les matches à l’extérieur, elle vient nous remercier, elle est toujours disponible, nous porte sans cesse des petites attentions. Elle a toujours eu de la compassion pour nous, les supporters », indique Willy Pasche, chargé de relation extérieure des OL Ang’Elles. C’est aussi pour ses qualités humaines que la meneuse de jeu va manquer à tout un club. « Les gens sont attachés à elle et pas uniquement à la joueuse, souligne Sandrine Dusang, son ancienne coéquipière à Lyon (2006-2012). Camille est très naturelle, quoi qu’elle ait fait ou quel que soit le niveau auquel elle ait joué, cela n’a jamais empiété sur ce côté humain. C’est une bonne communicante, quelqu’un de très sociable. Elle dégage quelque chose de très positif, cela va au-delà de la footballeuse. » L’ancienne internationale française (183 sélections, 37 buts) fait aussi partie de ces joueuses qui comptent dans un vestiaire. Plus introvertie au début de sa carrière, la Lyonnaise s’est peu à peu affirmée. Son principal outil de communication restant sa joie de vivre. « Elle tire les autres joueuses vers le haut. Son départ va être très compliqué à gérer car c’est quelqu’un d’humainement très important dans le vestiaire, elle fait le lien avec tout le monde, tous les petits groupes », affirme la défenseure rhodanienne Jessica Houara-d’Hommeaux.
Bienveillante avec ses coéquipières, Camille Abily n’en oublie donc pas les supporters. Au moment d’évoquer la joueuse, Willy Pasche se souvient toujours de cette anecdote pour la décrire : « En 2015, nous sommes à la Plaine de Jeux de Gerland. Il pleut et Gérard Prêcheur [l’entraîneur de l’époque, NdlR] fait changer l’équipe de terrain pour aller sur du synthétique. Nous, on se retrouve les pieds dans dix centimètres d’eau, mais on continue de regarder les joueuses. En nous voyant comme ça, « maman » vient nous chercher et nous fait rentrer sur le terrain pour avoir les pieds au sec. Elle pensait toujours à nous. » C’est finalement ce côté maternel, son inconditionnelle affection pour les autres, qui ont guidé la Lyonnaise tout au long de sa carrière. « Je pense que la trace que Camille va laisser à l’OL, c’est un héritage de son passage en tant que joueuse avec ce qu’elle a fait sur le terrain, mais cela va au-delà de ça, embraye Sandrine Dusang. Elle a aussi apporté sa joie de vivre, son côté accessible. C’est l’image de la joueuse et de la personne qu’elle va laisser à l’OL. » Derrière elle, aussi, des titres et des records en pagaille.
Une emblématique du football féminin
Joueuse la plus capée de l’histoire de l’OL (323 matches, 206 buts), Camille Abily tirera sa révérence à Strasbourg en finale de la Coupe de France contre le PSG, le 31 mai. Avant ça, la Bretonne (elle est née à Rennes) aura certainement tout fait pour décrocher sa cinquième Ligue des champions, une compétition qu’elle a marqué de son empreinte. Meilleure buteuse française (42 réalisations), la milieu de terrain a surtout joué 80 matches en C1 depuis ses débuts. A ce jour, personne ne fait mieux. « Elle fait partie des meilleures joueuses de l’histoire du football féminin en France. Pour moi, c’est indéniable », souffle Sandrine Dusang. Apparue pour la première fois en D1 à 15 ans, l’ancienne internationale française a tracé sa route à Montpellier, aux Etats-Unis, au PSG et surtout à l’OL. Dix-huit années au plus haut niveau, marquées par l’élégance, la finesse et l’incroyable vision de jeu de la meneuse. « Elle fait partie des pionnières. C’est une des joueuses qui a gagné le plus de titres avec l’Olympique lyonnais, rappelle Jessica Houara-d’Hommeaux. Ç’a été la numéro dix de l’OL et de l’équipe de France pendant tellement d’années que je pense que ça va être compliqué de la remplacer. »
Malgré son départ à la retraite, Camille Abily ne devrait jamais se trouver bien loin des terrains de l’Olympique lyonnais. Quelques idées derrière la tête, Jean-Michel Aulas rendait aussi hommage à la meneuse de jeu, après la qualification de l’OL en finale de la Ligue des champions. « C'est un symbole. Camille a fait tout le parcours ici, elle m'a initié au foot féminin à l'OL. Je me souviens de son match à Arsenal en demi-finales sous une pluie battante... Elle avait été infatigable, inarrêtable, glissait le président lyonnais. Elle va arrêter comme joueuse mais on va réfléchir à quelque chose pour la suite. » L’avenir de la Bretonne pourrait bien se situer sur un banc de touche. Jessica Houara-d’Hommeaux : « Elle entraînera, c’est sûr. Elle a le foot dans la peau. Elle va avoir envie de transmettre tout ce qu’elle a appris et d’en faire encore pour le foot féminin. Je suis certaine qu’elle va avoir une très belle carrière de coach. » Celle de joueuse restera un franc succès.
Une joueuse emblématique emblématique de L’OL dommage merci pour touts ce qu’elle aura fait à Lyon. Merci pour tous Camille. Vive L’OL FÉMININ
Après Sonia Bonpastor, un autre pilier de l'équipe va s'en aller, c'est ainsi. Merci à elle pour son engagement, son rôle de meneuse, de rassembleuse et bonne chance déjà pour les deux finales qui arrivent puis pour la suite de sa carrière avec sans doute une reconversion au sein du club.
Le genre de profil qui manque tant chez les hommes...
Depuis sonia tu peut rajouter Lotta et Louisa en pilier
De très bons souvenirs.