OL : Aulas à l'heure des comptes et du redressement

C’est dans un contexte apaisé, alors que l’OL vient de remonter sur le podium, que Jean-Michel Aulas sera l'invité de notre émission « Tant qu'il y aura des Gones », lundi soir (17h50).

Jean-Michel Aulas est un homme de parole qui tient à respecter ses engagements, lorsqu’il en prend. Surtout quand il s’agit de défendre son institution, qu’il estime être injustement remise en cause, parfois, dans les médias. A 69 ans, le président lyonnais n'a pas encore l'intention de déroger à ses principes : il sera l’invité exceptionnel de notre émission « Tant qu’il y aura des Gones », lundi soir (17h50). Que le boss rhodanien se rassure, ce n’est pas cet Olympique lyonnais, brillant vainqueur de Metz (5-0), qui devrait faire face aux critiques ce lundi matin. Elles devraient être positives, du moins, alors que l’OL est remonté sur le podium grâce à son succès en Lorraine et au match nul de Montpellier à Marseille (0-0).

Il est coutume de dire que tout va très vite dans le football, et l’adage, durant le mois écoulé, s’est encore vérifié. Il y a à peine un mois, donc, le club rhodanien pointait à cinq longueurs de l’OM, n’avait plus gagné depuis six matches en Ligue 1, venait de sortir assez tristement de la Coupe de France en quarts de finale face à Caen (0-1), et se préparait à vivre une humiliante défaite contre le CSKA Moscou (2-3, 8es de finale retour de la Ligue Europa), qui a ruiné les rêves de l’OL de disputer la finale de la C3 au Groupama Stadium. Digérée cette immense déception, les Lyonnais se sont remis la tête à l’endroit et sont désormais en position de force pour aller chercher une qualification pour la prochaine Ligue des champions. Un redressement rendu possible par une victoire aux tripes à Marseille (3-2), des attitudes moins autocentrées, comme celle Memphis, transfiguré depuis son passage dans l’axe, buteur et auteur de quatre passes décisives à Metz. Un choix tactique qui s’est avéré payant pour Bruno Genesio, qui a aussi décidé de ressortir le 4-4-2 en losange du placard. Bien lui en a pris. Parfois réticent à installer ce système de jeu, le technicien a le mérite de ne pas camper sur ses positions. Au regard de la performance rhodanienne en Lorraine, on regrettera seulement de ne pas avoir vu les Lyonnais évoluer plus tôt dans cette configuration. Galvanisé après l’élimination contre Moscou, l’entraîneur lyonnais, aussi, n’a cessé de rappeler l’importance de Jean-Michel Aulas, qui l’a complètement remotivé après ce fâcheux épisode. Sur le terrain, comme en haut lieu et sur le banc, l’union sacrée a été prônée. Les leviers activés par JMA, expert dans la gestion de crise, semblent pour l’instant fonctionner. C’est donc dans un contexte beaucoup plus apaisé que le président lyonnais débattra sur notre plateau, ce lundi.

Des retrouvailles avec Nicolas Puydebois

Il sera question de l’avenir de Bruno Genesio, de la saison écoulée et de celle à venir, mais aussi des déclarations polémiques de Jean-Michel Aulas envers notre consultant Nicolas Puydebois. Celles-ci, conjuguées à d’autres tweets à destination d’un journaliste du Progrès, avaient alimenté un climat nauséabond, qui avait, lui, abouti au boycott de la conférence de presse d’avant-match de l’OL, à deux jours de la réception de Caen (1-0, le 11 mars). Quelques jours plus tard, le président lyonnais avait fait son mea culpa sur Twitter. « Nicolas, le tweet qui avait pour objectif de vous faire prendre conscience du mal que vous faites à l’OL, à Bruno (Genesio), vous a choqué : je m'en excuse. L'objectif est d’être plus juste. C’est pour cela que je vous propose de venir sur le plateau de TLM à la date qui vous conviendra », avait-il proposé. Sur notre plateau, le boss rhodanien aura à cœur de débattre « du bien-fondé du ton, donc de la forme et du fond des propos tenus dans (notre) émission », comme il l’avait écrit dans un autre tweet.

Le mois écoulé ne doit pas faire oublier, non plus, que Lyon traverse une saison toujours pas à la hauteur des espérances. L’objectif initial fixé par Jean-Michel Aulas de « revenir aux toutes premières places du Championnat », est encore atteignable, celui « d’avoir l’ambition de remporter une Coupe d’Europe », paraît bien loin. C’est parce que cet OL a trop joué sur courant alternatif, capable de gagner quatre fois 5-0 à l’extérieur et de battre le PSG, l’OM et Monaco chez lui, mais aussi de s’incliner contre des mal classés et de perdre treize points après avoir mené au score, qu’il a si souvent été critiqué. Il y a encore quelques semaines de cela, Nabil Fekir représentait l’arbre qui cache la forêt, au milieu d’une équipe à l’identité de jeu incertaine. Les derniers matches, comme la très bonne période durant les mois d’octobre et de novembre, ont rappelé que l’exigence avait sa place au moment de parler de l’Olympique lyonnais. Difficile d’affirmer le contraire, même lorsqu’on s’appelle Jean-Michel Aulas.