OM – OL (2-3) : Houssem Aouar, un match de malade

Encore convalescent face à Marseille (3-2), dimanche, Houssem Aouar a été le grand artisan de la victoire lyonnaise.

On joue la 74^e minute de cet électrique Olympico, quand Houssem Aouar, pris par des vertiges, s’écroule sur le terrain. Hospitalisé mercredi dernier à cause d’une angine, le milieu de terrain était encore convalescent sur la pelouse du Vélodrome, dimanche. Cela ne s’est pas vu jusqu’à cet instant précis de la partie. Remplacé par Jordan Ferri trois minutes plus tard, l’international Espoirs français a été le grand artisan de la victoire de l’OL face l’OM (3-2). Si Lyon a produit l’une de ses meilleures prestations depuis bien longtemps, le retour du joueur de 19 ans, buteur en deuxième mi-temps, n’y est pas étranger.

Absent de dernière minute contre Caen (1-0), le milieu avait assisté depuis le banc, jeudi, à l’élimination de son équipe en huitièmes de finale de la Ligue Europa face au CSKA Moscou (1-0, 2-3). Dans cette rencontre où rien n’a fonctionné, la qualité technique du Lyonnais a beaucoup manqué. Mais pour retrouver la lumière, il fallait bien que Houssem Aouar s’éclipse un petit peu. Pas toujours titulaire ces dernières semaines (seulement trois fois en sept matches avant le déplacement à Marseille), le joueur formé à l’OL a éclairé le jeu de son équipe grâce à sa vision et sa justesse, face à l’OM. En l’absence de Nabil Fekir, c’est bien lui le véritable leader technique de l’Olympique lyonnais.

Lyon a gagné le match au milieu de terrain

Alors qu’il pouvait compter sur un effectif au complet, l’entraîneur marseillais Rudi Garcia avait lui, décidé de faire confiance à Maxime Lopez pour accompagner Luiz Gustavo dans son double pivot. Pas dans un grand soir, le Brésilien n’a pu que constater les lacunes de son jeune coéquipier (20 ans). Dans un registre similaire à celui d’Houssem Aouar, le Phocéen à souffert de la comparaison. Le Lyonnais, de son côté, en a profité pour envoyer un message à Sylvain Ripoll, son sélectionneur en équipe de France Espoirs. Lors de ses deux premières et uniques capes, l’ancien technicien lorientais lui avait préféré Lopez pour accompagner Lucas Tousart et Tanguy Ndombele dans l’entrejeu. Dimanche, le numéro 8 rhodanien a prouvé qu’il formait un trident parfaitement complémentaire avec ses deux partenaires du milieu. « C’est souvent dans ce secteur qu’on fait la différence. Dans un sens ou dans l’autre. Je pense qu’on a dominé le milieu de terrain marseillais grâce à notre qualité technique, se satisfaisait Bruno Genesio. On a aussi réussi à bien défendre en avançant avant de poser des problèmes à l’OM, en ressortant des ballons avec de la densité pour trouver des joueurs à l’opposée. »

Incontestablement, Lyon a gagné cet Olympico en prenant l’ascendant au milieu de terrain. Dans tous les bons coups, Houssem Aouar a montré la voie à son équipe. La finesse de sa patte droite a, notamment, permis à l’OL de prendre une première fois l’avantage à la marque (2-1, 52e). Au départ et à la conclusion sur l’action de son but, le milieu, à la réception d’une passe de Bertrand Traoré, plaçait une frappe hors de portée de Steve Mandanda. Lyonnais le plus dangereux dans le camp adverse (vingt-huit passes), l’international Espoirs aurait pu rendre la pareille au Burkinabé, sans un arrêt exceptionnel du gardien marseillais (70^e). Omniprésent dans la construction (trois dernières passes avant un tir), donc, celui qui n’a que 19 ans, a aussi été efficace à la récupération (sept ballons gagnés). Son impact sur le jeu rhodanien s’est encore plus ressenti lorsqu’il fut remplacé. La maladie a fini par le rattraper. S'il n'est pas encore en pleine possession de ses moyens, Aouar a quand même guéri quelques maux lyonnais.