Révélé au pôle espoir Grand-Est de Nancy, Estéban Lepaul, 17 ans, a franchi un nouveau palier à l’OL cette saison. De son enfance en Alsace à son arrivée à Lyon, retour sur le parcours de l’attaquant de l’équipe U19, aujourd’hui sous les ordres de Stéphane Roche.
Dans la famille Lepaul, le football coule dans les veines. En 1996, Fabrice, le père d’Estéban, est sacré champion de France avec l’AJ Auxerre. International junior puis espoirs avec l’équipe de France, un accident de la route freinera sa progression, ce qui ne l’empêchera pas de poursuivre sa carrière et de décrocher un titre de champion de France en division 2 avec l’AS Saint-Etienne en 1999. Le 18 avril 2000 marque la naissance d’Estéban, un garçon né avec un ballon dans les pieds et des rêves plein la tête. Aujourd’hui, il joue sa troisième saison sous le maillot lyonnais, l’attaquant semble avoir trouvé son rythme de croisière entre Rhône et Saône. Précoce, talentueux et ambitieux. À son image, sur les traces de son père.
Son enfance Alsacienne
Estéban Lepaul est âgé de 4 ans lorsqu'il commence le football dans son village à l’US Baldenheim, avant de rejoindre quelques années plus tard le club de Holtzwihr, situé dans le Haut-Rhin. Très rapidement, le joueur se distingue grâce à ses prouesses et son nom revient fréquemment parmi ceux des meilleurs potentiels de sa région. C'est au SR Colmar que le natif d'Auxerre poursuit son évolution tout en conservant sa faculté à enchaîner les buts. À 13 ans, Estéban intègre le pôle espoir Grand-Est de Nancy afin d'y suivre un parcours en sport-étude, cette première expérience loin de la vie du domicile familial n'impressionnait pas le jeune garçon à cette époque. « Tôt ou tard, je savais que ce cas de figure allait se présenter. Plus on part tôt et plus on s’y habitue rapidement donc à mes yeux, partir était utile", témoigne t-il. Là-bas, ses performances attisent la convoitise de plusieurs clubs français, dont l'Olympique lyonnais. Après des mois passés à l'observer, les recruteurs rhodaniens sont conquis par son profil et le joueur accepte de rejoindre l'OL en mars 2015, afin d'y évoluer dès la saison suivante. Depuis, l’enfant de Baldenheim garde toujours le cœur rivé vers son village en Alsace. Aujourd'hui, il fréquente encore ses amis d’enfance et accorde une très grande importance à sa famille qu’il retrouve dès qu’il en a l’occasion.
« Courtois, c’est le genre d’entraîneur qui partage tout avec ses joueurs»
À quatorze ans, Estéban Lepaul débarque à Lyon et quitte la région qui l’a vu grandir, l’Alsace. En arrivant, il fait la rencontre de son nouvel entraîneur Laurent Courtois, à la tête des U16 en 2015-2016 et aujourd’hui entraîneur-joueur des L.A Galaxy II aux États-Unis. « Le coach Courtois est quelqu’un de passionné, proche de ses joueurs, souffle-t-il. J’ai apprécié ma relation avec lui. Il partageait tout avec nous et il sait mettre le groupe à l’aise très facilement, il te fait confiance. Tactiquement aussi, il te fait énormément progresser. »
Culotté et tranchant dans ses mouvements, Estéban Lepaul séduit rapidement ses formateurs au club. Le jeune attaquant axial excelle dans le jeu en profondeur. Mais pas seulement : « J’aime beaucoup les duels aériens, dévier de la tête et jouer en pivot pour faire remonter le bloc ». Sa seconde saison entre Rhône et Saône lui permet d’évoluer sous les ordres d’Armand Garrido. Une saison qui aura été marquée par son premier passage à vide depuis qu’il joue au foot. « Avant l'OL, je marquais quasiment tout le temps et je n’avais pas vraiment le temps de douter, indique-t-il. Quand j’étais au pôle à Nancy, j’avais une moyenne de deux buts par match. Plus jeune dans le club de mon village j’avais terminé une année en inscrivant 112 buts. Donc oui, cela a été compliqué, j’étais en perte de confiance. Mon père m’a beaucoup parlé durant cette période, tout comme le staff et j’ai su la traverser pour en sortir plus fort. »
Des débuts prometteurs avec les U19
Sur le terrain, la saison 2017-2018 se passe à merveille pusique l’équipe U19 de l’OL occupe la première place du classement et Lepaul démontre toutes ses qualités durant les matchs. Il forme, avec Théo Ndicka et Thomas Oualembo, le trio offensif de son équipe. « On se trouve facilement, raconte-t-il. Cette complicité est sincère et ce même en dehors parce qu’on s’entend vraiment bien, on est des potes. »
Sans être costaud ou très grand (1m79, 72kg), son jeu a évolué depuis plusieurs mois, y compris son jeu de corps. Au delà de ses qualités footballistiques, le jeune homme se distingue par une joie de vivre très communicative : « J’adore déconner ! C’est toujours plus plaisant de se lever le matin avec le sourire plutôt que l’inverse. Je joue au foot, je fais ce que j’aime, je suis avec des gens que j’apprécie alors pourquoi bouder ? ». S’il aime rigoler en dehors des terrains, Estéban Lepaul démontre sa force de caractère sur le rectangle vert. Toujours meilleur buteur des équipes dans lesquelles il a évolué jusqu’à son arrivée à Lyon, Stéphane Roche le fait jouer au poste d’ailier cette saison. Un positionnement qui ne semble pas déranger l’intéressé. « J’évolue et je développe de nouvelles aptitudes. Tu as une autre vision quand tu es sur un côté. Pour être franc, défendre ce n'est pas trop mon truc à la base, là je n’ai pas le choix (rires). Regardez Thomas Oualembo a joué ailier l’an dernier, il retrouve l’axe cette saison et il en est à 12 buts en 11 matchs ! ». Si le capitaine de l’équipe U19 marque clairement les esprits, l’ancien joueur de Colmar monte lui aussi en puissance depuis plusieurs semaines après s’être remis d’une contusion au pied en début saison. Lors du dernier match face à Evian, il s’est distingué en inscrivant un but et en signant deux passes décisives. « Je prends autant de plaisir à marquer un but qu’à faire des passes décisives pour mes coéquipiers. Karim Benzema avait dit ça lors d’une interview et je partage son point de vue. C’était mon joueur préféré à l’OL lorsque j’étais plus jeune. Tiens, j’ai toujours pas regardé son documentaire d’ailleurs ». Pour l’heure, le joueur poursuit ses études, il passera son Bac STMG en fin d’année et tâchera d’être le plus performant possible avec l’Olympique lyonnais. Nul doute que son père serait heureux de le voir embrasser une carrière professionnelle à son tour. Le football, c’est une affaire de famille chez les Lepaul. Mais avant tout, une passion qui se partage.