ASSE - OL : une question de suprématie

Face à son rival de toujours, l’Olympique lyonnais aura bien plus qu’un match à gagner ce dimanche soir sur la pelouse de Geoffroy-Guichard (21h).

Si elles n’avaient toujours pas compris l’importance du derby, les recrues estivales ont pu voir samedi à l’entraînement, ce qu’il signifiait pour les supporters lyonnais. Ils étaient plus de 2000, venus encourager une dernière fois leur équipe, avant que celle-ci s’en aille défier l’ASSE à Geoffroy-Guichard, ce dimanche (21h). Dans un Chaudron qui devrait être bouillant, l’Olympique lyonnais pourrait retrouver la lumière après une série de trois défaites consécutives dans le Forez. L’OL a les armes pour l’emporter et la série de cinq victoires, ne fait que confirmer la bonne impression générale laissée par les hommes de Bruno Genesio ces derniers temps. Bien plus que l’enjeu comptable, cette rencontre sera avant tout une question de suprématie.

Rompre le mauvais sort

Dépassés par l’enjeu, tétanisés, paralysés… Il existe de nombreuses façons de raconter les trois dernières sorties lyonnaises à Geoffoy-Guichard. Trois matches qui ressemblent à un cauchemar pour les supporters rhodaniens, qui n’avaient pas vu une seule fois leur équipe s’incliner dans le Forez en 20 ans. De 1994 à 2014, l’OL est toujours reparti du Chaudron avec au moins un point en poche. Forcément, quand on est habitué à voir Lyon ne laisser que des miettes à son rival de toujours, on se demande si la mauvaise série en terre stéphanoise ne ressemble pas plus à une anomalie qu’à un réel passage de témoin ? Les Lyonnais tenteront de rétablir la vérité, ce dimanche soir. En attendant, Bruno Genesio a déjà fixé le cap. « Le derby, pour les supporters, la ville et pour nous est très important. Il faut stopper cette série de trois revers consécutifs à l'extérieur, chez eux. Dans un derby ce qui compte c’est de gagner », a souligné le technicien, vendredi. A Lyon comme à Saint-Etienne, il est même coutume de dire qu’un derby ne se joue pas, il se gagne.

Un derby à l’accent moins lyonnais  

En février dernier, ils étaient cinq joueurs formés à l’OL à débuter le derby à Geoffroy-Guichard. Il y a trois ans, ils étaient huit. Ce dimanche soir, ils pourraient n’être que trois (Lopes, Aouar et Fekir). Le retour aux affaires de l’OL sur le marché des transferts, conjugué à une santé économique retrouvée coïncide avec cette identité beaucoup moins Lyonnaise au sein de l’effectif de Bruno Genesio. Ce derby, le 115^e du nom, va être une découverte pour beaucoup de joueurs, qui pourraient se sentir moins concernés par les enjeux historiques et régionaux. Les Gonalons, Lacazette, Umtiti ou Tolisso, avaient été bercés dans cette rivalité, cette culture, inculquée dès la formation. Ce qui n’a par forcément toujours eu un effet bénéfique sur les performances des uns et des autres. A l’image de Corentin Tolisso, expulsé la saison dernière et coupable de deux erreurs grossières sur les buts stéphanois, les deux années d’avant. Mariano, Bertrand Traoré ou Memphis, qui était déjà là lors de l’exercice précédent, pourront compter sur leur Gone de capitaine Nabil Fekir, pour se situer et ne pas trop tergiverser sur le terrain. Cela s’est vu contre Everton (3-0), ils ont à nouveau retrouvé un esprit collectif. « Les discussions que nous avons eues entre nous ont porté leurs fruits, a raconté l’international français, vendredi. Même si cela peut arriver car un attaquant veut toujours marquer, il faut penser au collectif. L’équipe passe avant l’intérêt individuel de chaque joueur. » Encore plus dans un derby.

Enchaîner une sixième victoire

La dynamique actuelle et les forces en présence désignent assez facilement l’Olympique lyonnais comme le favori de ce 115^e derby de l’histoire. A Geoffroy-Guichard, l’OL tentera d’aller chercher un sixième succès consécutif, alors que l’ASSE n’a gagné qu’un seul de ses cinq derniers matches. Pour ça, Bruno Genesio pourra compter sur un effectif au complet. Saint-Etienne, de son côté, est décimé par les blessures. Manqueront à l’appel Loïc Perrin et Rémy Cabella, notamment, deux des meilleurs joueurs d’Oscar Garcia. Face aux doutes stéphanois, les Lyonnais se présentent dans le Forez, sûrs de leurs forces. « Il y a toujours une petite pression, c’est toujours pimenté sur le terrain. On reste sur une série de cinq victoires, on a beaucoup de qualités, je pense qu’on est meilleurs qu’eux si on fait bien les choses ensemble. C’est à nous de tout faire pour tuer le match le plus rapidement possible », a soufflé Nabil Fekir, vendredi. A trois semaines d’un Monaco – PSG, qui pourrait permettre à Lyon de se rapprocher de la tête, ce derby pourrait aussi écarter durablement les Verts de la course au podium, qui pourraient se retrouver à sept points en cas de défaite. L'occasion est décidément trop belle pour que l'OL ne la laisse passer.