OL : Houssem Aouar, déjà incontournable  

Depuis presque un mois, Houssem Aouar s’impose peu à peu comme un joueur majeur de l’Olympique lyonnais. Polyvalent, le jeune homme de 19 ans ne cesse d’étonner.

Un titulaire en puissance. Depuis sa première titularisation en Ligue 1 face à Dijon le 23 septembre dernier (3-3), Houssem Aouar n’a quitté le onze lyonnais qu’une seule fois, à Angers (3-3). Utilisé à différents postes par Bruno Genesio, le jeune homme de 19 ans impressionne à chacune des ses sorties. Patiemment, le joueur formé à l’OL a attendu son heure. Aujourd’hui, il est presque devenu indispensable à son club formateur.

Ultra polyvalent

Sur une aile, au milieu de terrain, en meneur de jeu, Houssem Aouar sait tout faire. Déjà brillant dans la création, le joueur formé à l’OL a montré jeudi soir à Everton (2-1), qu’il était aussi capable de se montrer efficace à la récupération. Aligné aux côtés de Lucas Tousart, puis dans un milieu à trois à la sortie de Nabil Fekir, le numéro 8 rhodanien n’a jamais semblé manquer de repères. « Je pense qu’il a les qualités techniques et aussi l’intelligence de jeu, pour s’adapter à ces différents postes. Ce qui est très important au haut niveau », a expliqué Bruno Genesio, vendredi. Plutôt frêle en apparence (1,75m pour 70kg), l’ancien international français des moins de 17 ans et 19 ans, excelle dans un registre où personne ne l’attendait. « Il a été encore une fois été très surprenant dans la récupération du ballon, a souligné son entraîneur. Il a non seulement été très bon dans l’utilisation du ballon mais il en a aussi gagné beaucoup, ça montre qu’on n’a pas besoin de faire 1,95m et 90kg pour pouvoir récupérer des ballons. Quand on est intelligent, on peut le faire. » Utilisé sur l’aile gauche à la place de Memphis en début de saison, l’ancien joueur de l'Athletic Club de Villeurbanne est désormais plus qu’une alternative à Tanguy Ndombele, dans l'entrejeu. Il peut aussi suppléer Nabil Fekir en meneur de jeu et évoluer dans un autre système que le 4-2-3-1. « Je pense que les joueurs de ce profil-là sont capables de s’adapter à pratiquement tous les postes. Son poste de prédilection est d’abord plus au milieu de terrain que sur le côté où je l’ai utilisé dernièrement. Mais quand on est un joueur intelligent et technique comme lui, on s’adapte », a lancé Bruno Genesio, décidément très élogieux.

Une forte maturité

En août dernier, alors qu’il n’avait pas été retenu dans le groupe lyonnais pour la première journée de Ligue 1 face à Strasbourg (4-0), ni même pour le match amical contre Chapecoense (2-1), Houssem Aouar, nous avait fait part de sa détermination à s’imposer chez les professionnels. « Ne pas avoir été pris dans le groupe professionnel pour ce match contre Strasbourg, ça me motive », confiait-il. Timide, le jeune homme de 19 ans fait déjà preuve d’une forte maturité, sur et en dehors du terrain. A Everton, il ressemblait déjà à un vieux briscard. « Ça ne m’a pas surpris parce que je le vois tous les jours, a glissé Bruno Genesio. Il apporte de la sérénité, notamment dans sa gestion du ballon, on sent qu’il ne s’affole jamais, qu’il joue juste. Lorsqu’il faut aller vers l’avant, il le fait, quand il faut garder le ballon, il le garde. » Pris sous l’aile de Nabil Fekir lorsqu’il est arrivé en équipe première, le numéro 8 rhodanien suivra peut-être un jour les traces de son capitaine. En attendant, il essaie de se montrer aussi performant que lui. Juste (81% de passes réussies toutes compétitions confondues depuis le début de la saison), technique (18 dribbles réussis), robuste (56,4% de duels remportés) et impliqué (27 ballons gagnés), ce pur produit de la formation lyonnaise a toutes les qualités pour faire une brillante carrière.

Le plus dur commence

Pour Houssem Aouar, le plus dur commence maintenant. Après la révélation, il va devoir confirmer. Et se montrer davantage décisif à la finition des actions (seulement un but, aucune passe décisive). Pour faire progresser son joueur, Bruno Genesio essaie de s’inspirer de ses homologues européens. C’est ce que le technicien rhodanien a fait à Everton, quand il a aligné le joueur formé à l’OL, aux côtés de Lucas Tousart. « Quand je vois ce que fait Miralem Pjanic à la Juve à ce poste, on peut se servir des exemples des grands entraîneurs dans les grandes équipes. Quand je vois ce que fait Guardiola avec son milieu avec trois attaquants pratiquement, j’essaie de m’en inspirer », a indiqué l’entraîneur lyonnais. Quoi qu’il en soit, Aouar a déjà changé de statut. Et ça, il ne le doit qu’à lui-même. « C’est lui qui est responsable de ça. Comme je le dis souvent, ce sont les joueurs qui vont chercher leur temps de jeu, leur statut, a affirmé Genesio. S’il est là aujourd‘hui c’est parce qu’il l’a mérité, il a montré des choses à l’entraînement qui lui m’ont permis d’avoir confiance en lui pour l’aligner. Il a aussi saisi sa chance lors des matches qu’il a fait. » En continuant sur sa lancée, le numéro 8 rhodanien va certainement essayer de gommer les rares erreurs qu’il commet lorsqu’il est aligné. Comme au Goodison Park, où c’est lui qui fait la faute sur le coup franc qui amène le but anglais. Avant ça, une autre faute, cette fois sur lui, n’avait pas été sifflée. Une remarque qu’a pu lui faire son entraîneur, au milieu des éloges. « Je vais arrêter lui faire trop de compliments parce que c’est un jeune joueur, a souri Bruno Genesio, vendredi. Il faut qu’il reste bien les pieds sur terre, comme il est jusqu’à maintenant, qu’il soit content de ce qu’il fait, qu’il prenne les compliments et qu'il continue à travailler. » Houssem Aouar connaît la marche suivre, ne manque plus qu’à se rendre encore plus indispensable.