OL : Jérémy Morel, l’indiscutable

Titulaire indiscutable dans le couloir gauche de la défense la saison dernière, Jérémy Morel l’est maintenant en charnière centrale. Parfois raillé, il apparaît comme un joueur clé de l’effectif de Bruno Genesio.

Arrivé de Marseille sur la pointe des pieds en 2015, Jérémy Morel ne peut plus vraiment se cacher aujourd’hui. Depuis qu’il a débarqué à l’OL, il a presque tout le temps été titulaire. Dans le couloir gauche de la défense d’abord, puis cette saison en charnière centrale. Un poste qui semble davantage convenir à ses qualités. Le vétéran de l’effectif lyonnais (33 ans) reste un joueur apprécié de tous et surtout de Bruno Genesio, qui voit en lui un indiscutable. Pas question pour lui de se passer du natif de Lorient.

Défenseur central solide

Après deux saisons à jouer arrière gauche avec l’OL, Jérémy Morel fait son retour dans l’axe pour ce nouvel exercice. Un poste qu’il avait déjà occupé lors de sa dernière année marseillaise avec Marcelo Bielsa. « J’avais un peu joué comme ça avec Lorient, j’avais bien aimé, mais après, oui, c’est Bielsa qui m’avait dirigé vers ce poste que j’affectionne. À l’OM, on jouait à deux ou à trois. Nous, on préférait à deux, mais Bielsa préférait à trois et c’est difficile d’avoir le dernier mot avec lui », souriait-il mercredi dernier. En charnière centrale, l’ancien Lorientais semble davantage en mesure d’exprimer ses qualités. « J’ai été surpris qu’il ne soit pas replacé dans l’axe plus tôt à Lyon, nous lance Alexandre Jacquin, journaliste et chef adjoint du service des sports de La Provence. Bielsa a eu une idée de génie de le recentrer. Il est solide et ne s'écroule pas face à la pression. » Son ancien entraîneur « El Loco », à l’époque n’avait pas vraiment eu le choix quant à sa position sur le terrain. « À vrai dire, il a surtout pris cette place dans l'axe parce que Lucas Mendes, qui évoluait dans l'axe gauche, a été vendu par Vincent Labrune. Du coup, Marcelo Bielsa a utilisé Morel en axe gauche dans une défense à deux ou trois. Et Benjamin Mendy jouait à gauche », se souvient notre confrère. Lors des deux premières journées de Ligue 1, l’ex-Marseillais a gagné 72,7 % des duels qu’il a disputé. Plus que n’importe quel autre joueur de champ de l’Olympique lyonnais. De quoi lui permettre de s’installer durablement en défense centrale.

Une entente à parfaire

Jérémy Morel s’est déjà mis au Portugais. Dans une défense à l’accent brésilien avec Rafael, Marcelo et Fernando Marçal, le Français a quelques efforts à faire en terme de communication. Notamment avec son partenaire dans l’axe. « Avec quelques mots d’anglais, on s’en sort. Il faut surtout que je communique bien avec Marcelo, parce que c’est nous qui gérons, notamment, la hauteur sur le terrain. Si on ne se regarde pas, ça peut être compliqué », a-t-il reconnu. Depuis le début du championnat, les deux centraux n’ont jamais vu l’adversaire marquer lorsqu'ils étaient tous les deux sur le terrain. Contre Rennes vendredi dernier (2-1), l’ancien joueur de Besiktas se faisait soigner sur le bord lorsque Benjamin Bourigeaud a réduit le score sur coup franc. Leur entente fonctionne bien et le natif de Lorient apprécie déjà son nouveau coéquipier. « C’est une très bonne personne, a-t-il affirmé. Dans le groupe pour une personne qui vient d’arriver ce n’est jamais simple, en plus en tant qu’étranger. Maintenant il a beaucoup de compatriotes dans l’équipe donc ça aide aussi. Mais même avec nous, on sent qu’il essaie de parler, et en tout cas il nous a vite mis à l’aise. » Même si leur entente reste encore à parfaire, ce duo semble déjà donner satisfaction à Bruno Genesio, qui avait aligné onze charnières centrales différentes la saison dernière.

Pilier de Bruno Genesio

Dans le viseur de Bordeaux, il n’est pas question que Jérémy Morel parte pour Bruno Genesio. « Si je l’ai installé dans l’axe c’est que je compte sur lui, j’ai confiance en lui à ce poste, a-t-il réagi la semaine dernière. Pour moi il n’y a pas de sujet. » L’entraîneur lyonnais a toujours eu une haute estime de son joueur. Comme beaucoup d’autres techniciens avant lui. « Morel est un gage de sérieux. Et ça, pour un coach, ça n'a pas de prix. Il n'est pas bling-bling bien sûr. Mais il est une valeur sûre. Avec lui, Lyon peut aller à la guerre. Bien sûr, il fait parfois des erreurs, mais il se relève. Il a été critiqué comme rarement un joueur l'a été à Marseille. Et il est parti la tête haute. Aujourd'hui, beaucoup de supporters le regrettent. C'est assez paradoxal puisque lorsqu'il était là, il était souvent raillé », souligne Alexandre Jacquin. Avant de nommer Nabil Fekir capitaine, le coach des Gones aurait pu confier le brassard à l’ancien Lorientais. Il l’avait fait contre le Celtic pendant la préparation. Joueur le plus âgé de l’effectif rhodanien, le défenseur central avait les qualités requises pour assumer ce rôle. « C'est un mec bien, apprécié de tous. Un taiseux, qui ne parle pas beaucoup, mais qui est irréprochable au niveau de la rigueur et du professionnalisme, souffle notre confrère. C'est donc un exemple pour les jeunes dans le vestiaire. Il a l'étoffe d'un capitaine, il l'a d'ailleurs été à Lorient. » Il fait sans doute partie du groupe de joueurs référents sur lequel s’appuie Genesio. Bien dans sa tête et ses crampons, Morel, sous contrat jusqu’en 2018, « reste », comme il l’a confié mercredi dernier. Comme à son habitude, pour rendre de fiers services.