OL : Mariano rugit déjà

Auteur d’un doublé pour sa première en match officiel sous ses nouvelles couleurs samedi contre Strasbourg (4-0), Mariano Diaz a répondu aux nombreuses interrogations qui l’entouraient.

Quatre jours après son anniversaire, Mariano Diaz (24 ans) s’est offert un beau cadeau : un doublé pour son premier match officiel avec l’OL. Contre Strasbourg (4-0), l’avant-centre a fait mieux que de répondre aux interrogations qui l’entouraient. Il a tout simplement épaté. Et s’est déjà fait adopter par le public lyonnais.

Des débuts de rêve

Avant lui, Nilmar l’avait fait en 2004, puis Fred l’année suivante. Depuis plus aucun joueur de l’OL n’avait réussi un doublé pour sa première. Mariano, douze ans après le Brésilien, a rompu le mauvais sort. Il n’aura mis que 23 minutes. D’une frappe de l’extérieur de la surface, le Dominicain a signé ses débuts. Avant de répondre à toutes les interrogations qu’il suscitait en allant s’offrir un doublé après un cafouillage des défenseurs de Strasbourg (63e). « C’était un rêve de marquer deux buts pour débuter dans ce stade devant ce public, a déclaré celui qui est sorti sous les ovations des supporters lyonnais, avant de raconter ses deux réalisations. Sur le premier but, je reçois le ballon, je me l’amène, je vois que la défense est loin donc je tente ma chance. Sur le second, je récupère le ballon et j’accélère pour m’échapper. Je nargue un peu le gardien et je marque… » Jusque-là auteur d’un seul but en championnat dans toute sa carrière, l’attaquant de 24 ans a déjà doublé son total. « Je ne suis pas du tout surpris. Je savais que Mariano allait réussir ses débuts, il va faire quelque chose d'extraordinaire en Ligue 1. Il a le sens du but. Il lui manquait seulement le temps de jeu à Madrid », nous a confié José Luis Guerrero, journaliste pour le quotidien sportif madrilène AS. Lors de la préparation, l’avant-centre n’avait pu disputer que 90 minutes. Contre l’Inter Milan puis Montpellier, il n’avait pas eu grand-chose à se mettre sous la dent. Deux rencontres où il n’avait pas rassuré les sceptiques. C’est désormais chose faite. « C’est important pour la confiance d’avoir un joueur sur lequel beaucoup de gens s’interrogeaient, de le voir marquer deux buts », s’est satisfait Bruno Genesio.

Un style singulier

Mariano Diaz n’a rien d’un Alexandre Lacazette bis. L’Olympique lyonnais a pris un virage dans sa politique de recrutement cet été, il semble en avoir pris un autre en ce qui concerne son jeu. Contre Strasbourg les hommes de Bruno Genesio ont moins eu la balle que la saison dernière. Porté un Bertrand Traoré qui a dynamité son côté droit, l’OL a fait preuve d’un jeu plus direct. Ce qui a semblé convenir au nouvel avant-centre rhodanien, qui participe beaucoup moins au jeu que son prédécesseur. A l’inverse de Lacazette, Mariano décroche beaucoup moins, voire presque pas du tout. « Je ne pense pas lui demander de décrocher plus, a expliqué Genesio. C’est d’abord un joueur d’espace, et il faut garder ça. Cela induit un jeu différent. Avant, c’était le jeu court, les passes redoublées dans les petits espaces. Ce sera beaucoup moins ça… » Sa complicité avec Nabil Fekir semble également à parfaire, alors que celle entre le nouveau capitaine lyonnais et l’ancien numéro 10 avait ébloui la Ligue 1 en 2014-2015. « On ne se connaît pas encore par cœur. On a besoin de temps pour que les automatismes viennent », a soufflé le meneur de jeu. L’ancien joueur du Real Madrid, de son côté, apprécie déjà sa collaboration avec l’international français. « Nabil Fekir nous facilite la vie, a-t-il lancé à la fin de la rencontre. Je me sens bien à ses côtés. Mais il n’y pas que lui. Je me sens bien avec les autres attaquants, avec le reste de l’équipe. » Rafael a également dû apprécier la disponibilité du Dominicain, qui dispose d’un bon jeu de tête, et a souvent réceptionné les centres du latéral. Sans trouver le cadre, mais constamment en prenant le dessus sur ses adversaires directs. S’il n’avait « pas de pression par rapport à Lacazette », le natif de Barcelone a prouvé qu’il pouvait être son digne successeur. Dans un tout autre style.

Confirmer sur la durée

Samedi soir Mariano a récolté des éloges jusque de l’autre côté des Pyrénées, où sa prestation n’est pas passée inaperçue. Karim Benzema a félicité son ancien coéquipier sur Instagram. A Madrid, son doublé n’a pas étonné grand monde. « Ici, les gens ne sont pas surpris de sa prestation. Zidane a recommandé cette signature parce qu'il a « volé » Pintus au dernier moment à Lyon la saison dernière. Il leur devait quelque chose de grand », révèle José Luis Guerrero. Bruno Genesio n’a quant à lui pas trop voulu s’enflammer. « Ce n’est que le premier match donc j’ai pas envie de tirer des conclusions trop vite », a-t-il avancé. L’entraîneur lyonnais, qui manquait de garanties jusque-là, a quand même dû être rassuré. Lorsqu’il faudra faire souffler son avant-centre quand les matches commenceront à s’enchaîner, il devra alors composer différemment. Myziane Maolida voire Amine Gouri, semblent être les mieux placés pour suppléer l’ancien joueur du Real Madrid. En attendant, le nouveau numéro neuf lyonnais ne demande qu’à confirmer les bonnes impressions qu'il a laissé au Parc OL samedi soir.