OL : Bertrand Traoré à la recherche de stabilité

En venant à Lyon, Bertrand Traoré espère trouver de la stabilité après des années passées en prêt. Pour enfin lancer une carrière très prometteuse.

Il était temps. A 21 ans, et après des années passées en prêt, Bertrand Traoré semble enfin avoir définitivement posé ses valises. Le Burkinabé qui s’est engagé pour cinq ans à l'OL contre 10 millions d'euros, espère trouver dans la capitale des Gaules une stabilité qui lui échappe depuis le début de sa carrière. S'il n'a joué que 90 minutes au total depuis le début de la préparation, l’ancien joueur de Chelsea n’a encore jamais eu l’occasion de tirer la quintessence de ses qualités. Installé durablement à l’Olympique lyonnais, il pourrait bien y parvenir.

Victime du modèle de Chelsea

Arrivé en octobre 2013 à Chelsea en provenance du centre de formation d’Auxerre, Bertrand Traoré n’a pas beaucoup pu se montrer en Angleterre. Prêté pendant un an et demi au Vitesse Arnhem (de janvier 2014 à mai 2015), il a ensuite espéré lancer son aventure du côté de Stamford Bridge avant de repartir en prêt à l’Ajax Amseterdam la saison dernière. « Il était déçu à Chelsea, parce qu’il n'a jamais eu la chance de faire ses preuves », nous confie Johan van Boven, journaliste pour le quotidien hollandais Metro. Comme beaucoup d’autres talents, le Burkinabé a été victime du modèle des Blues, qui achètent des joueurs à fort potentiel pour ensuite le prêter afin qu’ils s’aguerrissent. En 2016-2017, le champion d’Angleterre avait prêté 38 joueurs, un peu partout à travers le monde.

Comme Romelu Lukaku qui avait connu deux prêts réussis à West Bromwich Albion puis à Everton avant d’y être définitivement transféré, le nouvel attaquant lyonnais pourrait bien exploser hors de la capitale londonienne. « Bertrand Traoré fait partie des nombreux étudiants qui n’ont pas réussi à obtenir un diplôme de l'une des écoles les plus dures du football mondial. Cela ne signifie pas qu’il ne deviendra pas un grand joueur il suffit de regarder où ses collègues, les « Chelsea rejects », comme Romelu Lukaku ou Kevin De Bruyne, sont maintenant », souligne Robert Summerscales, journaliste pour le Daily Mail. L’avant-centre belge évolue aujourd’hui à Manchester United, qui a déboursé 85 millions pour s’attacher ses services alors que...Chelsea souhaitait aussi l’enrôler. Exceptés Thibault Courtois ou Victor Moses qui sont revenus en apothéose, le meilleur choix pour ces joueurs se révèle souvent être un départ définitif. Une option que Bertrand Traoré à donc saisi.

Apprécié par Mourinho et Guus Hiddink

S’il n’a pas trouvé grâce aux yeux d’Antonio Conte, Bertrand Traoré était très apprécié par José Mourinho. Revenu en 2013 à Chelsea, le « Special One » avait établi un plan de carrière pour le Burkinabé. Après l’avoir fait venir d'Auxerre puis envoyé en prêt pendant un et demi au Vitesse Arnhem, le Portugais semblait compter sur l’attaquant pour la saison 2015-2016. « Mourinho avait décidé de l’intégrer à l’équipe première, au moins pour s'entraîner, lors de la saison 2015-2016. Mais il pensait qu’il avait encore besoin de temps pour se développer, se rappelle Ben Nagle, journaliste pour le Daily Mail. Et puis quand Conte est arrivé la saison suivante, il est venu avec ses propres idées et un nouveau système qui ne correspond pas à Traoré. Il a mis son style de jeu en place et a recruté ses propres joueurs. » L’intérimaire Guus Hiddink, qui avait en décembre 2015 remplacé sur le banc des Blues l’actuel entraîneur de Manchester United, limogé, avait aussi vu le potentiel du nouveau Lyonnais. Il l’avait même fait participer à neuf matches de Premier League en deuxième partie de saison. Avec l’arrivée de l’ancien sélectionneur italien, la joie aura donc été de courte durée. Au grand dam de Traoré, qui sait ce qu’il doit à Mourinho. « C’est grâce à José Mourinho que j’ai connu tout ça. Il m’a sorti du centre de formation, m’a fait jouer des matches en équipe première de Chelsea. C’est lui qui m’a fait offert mon premier contrat professionnel. Il avait un plan pour moi, mais quand Chelsea n’a pas eu de bons résultats, José Mourinho est parti… », regrettait-il la semaine dernière dans le journal Le Progrès.

Lyon, le choix logique

En partant de Chelsea, Bertrand Traoré laisse derrière lui des supporters qui croyaient en lui. « Il était populaire auprès des supporters car il semblait très talentueux et les supporters veulent toujours voir les des jeunes joueurs réussir. Il semblait être un des rares à pouvoir intégrer l’équipe première et beaucoup ont été déçus de le voir partir », souffle Ben Nagle. Malgré une bonne saison à l’Ajax (13 buts et 6 passes décisives toutes compétitions confondues), les Hollandais préféraient eux ne pas retenter une nouvelle expérience avec le Burkinabé. « Les supporters préfèrent Justin Kluivert, avance Johan van Boven. Puis même s’ils n’auraient été contre l’idée de le garder, les dirigeants de l'Ajax ne pouvaient pas payer 10 millions d'euros pour Traoré. Il aurait pu être à nouveau prêté mais il ne voulait pas. Il veut de la stabilité. » C’est ce qu’il pourrait trouver à Lyon. Dans un championnat qu’il saura appréhender grâce à son grand frère, l'ancien Lorientais Alain Traoré, en Ligue Europa où il a brillé la saison dernière et dans un système de jeu qui lui convient, le Burkinabé à tout pour réussir. « J’avais vraiment envie de venir ici. Le style de jeu de l’OL est à peu près le même que celui de l’Ajax, c’est un football qui me convient parfaitement, confiait-il lors de sa présentation. Pour moi, à ce stade ma carrière, l’OL c’est le meilleur choix pour continuer à progresser. Je pense qu’en venant ici je vais mieux m’adapter et avoir la stabilité que je cherche depuis tant d’années. » Tous les facteurs sont en tout cas réunis pour qu'il s’épanouisse de longues années à l’Olympique lyonnais. « Lyon l'a acheté à Chelsea pour seulement 10 millions d'euros. Pour un joueur de 21 ans, avec sa capacité et son potentiel, ça pourrait bien être une des affaires de l’été », lance Robert Summerscales. Et bien plus encore.