OL : Ferland Mendy, en avant toute

Le couloir gauche de l’Olympique lyonnais s’est refait une santé. Après Fernando Marçal, c’est Ferland Mendy qui a signé. Transféré en provenance du Havre, le jeune joueur a un profil offensif et pourrait franchir les étapes plus vite qu’on ne le pense. Découverte.

« S’il fallait le comparer, c’est simple, ce serait avec Benjamin Mendy. Ils ont le même profil ». Benoît Donckele, journaliste pour le site paris-normandie ne perd pas de temps pour décrire la nouvelle recrue lyonnaise. Comme le Monégasque, Ferland Mendy a été formé au Havre (il y a terminé son parcours junior après être arrivé du PSG). Comme lui, il a décidé de passer par un gros club français avant d’éventuellement quitter le pays. Sur le terrain, leurs caractéristiques sont similaires. Si le jeune joueur progresse autant que l’international français, Lyon aura tout gagné.

« Ses qualités offensives sont évidentes et déconcertantes »

Bertrand Queneutte a commenté tous les matches du Havre l’an passé. Journaliste pour France Bleu Normandie et Radio France, il ne tarit pas d’éloges sur celui qu’il considère comme le joueur « le plus impressionnant de Ligue 2 ». Élu meilleur arrière gauche de son championnat, Ferland Mendy a impressionné le suiveur. « C’est un garçon qui a des qualités physiques hors normes pour son âge, explique-t-il bluffé. Il est très puissant et très rapide. Avec Alexis Bertin (ancien joueur) qui commente avec moi, on a souvent été stupéfait de voir que personne n’était en mesure de le stopper, le mettre au sol ou de le bouger. Que ce soit quand il attaque ou quand il défend ». Le latéral de 22 ans multiplie les allers-retours dans son couloir gauche. Avant de devenir un défenseur, il a occupé les postes d’attaquant et de milieu gauche comme il l’a confié jeudi lors de sa présentation. Un précédent dont il a gardé quelques facultés. « Ses qualités offensives sont évidentes et déconcertantes. Il est capable d’éliminer un voire plusieurs joueurs d’affilée, glisse le commentateur. Que ce soit quand il part arrêté en face à face, ou quand il est lancé dans le couloir. Il est capable de déborder et centrer mais il adore aussi rentrer à l’intérieur pour servir ou combiner avec ses partenaires. Parfois il monte pour finir les actions puisqu’il n’est pas maladroit devant le but et a une très grosse frappe, des deux pieds, même s’il est gaucher de base ».

Il doit encore s’améliorer sur l’aspect défensif

Décisif l’an dernier, Ferland Mendy dispose donc de compétences offensives indéniables. Il reste malgré tout perfectible défensivement. « Ferland doit encore progresser dans le repli défensif et dans le placement, être plus rigoureux et attentif, avance Bertrand Queneutte. Il possède une telle puissance qu'il revient souvent comme une bombe sur ses attaquants, quand bien même ceux-ci partent avec un temps d'avance ou que lui est en retard. Ses interventions sont d'ailleurs toujours musclées, mais toujours très propres. Il adore les duels ». De bon augure quand on connaît l’importance des latéraux lyonnais dans le jeu. « Pour la L1, il va lui falloir être un peu plus dur sur l'homme, mais il a progressé à ce niveau. Tactiquement, il est aussi perfectible", estime pour sa part Benoît Donckele. Les deux journalistes s’accordent sur le niveau de l’arrière gauche et sur son fort potentiel. D’après celui de France Bleu Normandie, il pourrait même s’imposer très rapidement dans l’équipe. « Quand on lui laisse un minimum de liberté, quand on ne le bride pas, Ferland est étincelant. Et je pense que Lyon va lui apporter le cadre nécessaire, la rigueur qui lui manque parfois. Je ne serais d'ailleurs pas étonné de le voir ‘manger’ Marçal rapidement, si son intégration se fait bien, si on l'accueille correctement et qu'on ne lui met pas de bâtons dans les roues ».

Un changement d’attitude salvateur

Arrivé en 2013 au Havre, Ferland Mendy opère un véritable changement l'été dernier. « C’est un jeune qui a pris conscience de la chance qu'il avait d'être pro la saison dernière. En 2015-16, il avait la tête d'un gars qui descendait à la mine, se rappelle Benoît Donckele. Mais il a mûri. Preuve en est, alors qu'il était sur le départ, il a effectué le début de la préparation du Havre avec un grand sérieux. Visiblement, son entourage a changé et il est très bien conseillé ». Même discours du côté de son confrère. « Il a longtemps été boudé par Bob Bradley (ancien coach du HAC, ndlr) en raison notamment, de plusieurs écarts de comportements. Il est finalement rentré dans le rang et a beaucoup mûri ces derniers mois. Il a donc logiquement été (re)lancé en début de saison. Et il ne lui a pas fallu longtemps pour exploser ». Révélation de l'année en Ligue 2, il devrait rapidement se faire apprécier des fans, du moins s’il ne répète pas les mêmes erreurs. « Auprès des supporters, le joueur a la cote, le jeune homme un peu moins », glisse celui qui suit le club au maillot bleu ciel et bleu marine, pour paris-normandie. « Sa relation n'a pas toujours été simple avec une partie des supporters, confirme son confrère. Mais il faisait l'unanimité dans le vestiaire. En dehors du terrain, Ferland est un garçon très réservé, méfiant qui ne se livre pas facilement. Mais c'est un jeune homme très attachant, qui franchement gagne à être connu. C'est un bon mec, un bon camarade, chambreur, gentil et très souriant. Un large sourire même ».

Ferland Mendy débarque dans le vestiaire d’un gros club de Ligue 1. Il devra donc se faire sa place et s’adapter à son nouveau statut. Celui d’un jeune à fort potentiel qui représente le futur et peut-être également le présent de l’Olympique lyonnais. De quoi ressentir une forme de pression ? Bertrand Queneutte écarte cette hypothèse et voit grand pour celui qui aura marqué Le Havre. « S'il est sérieux, Ferland ira très très loin. Les joueurs de son âge qui m'ont autant impressionné se comptent sur les doigts d'une main. Il a le potentiel pour devenir international. C'est certain ». C’est tout le mal qu’on lui souhaite, ça voudra dire qu’il est parvenu à bien négocier le premier virage de sa carrière avec l’OL.