Fleury Di Nallo était très proche de Louis Nicollin, décédé jeudi. Le meilleur buteur de l’histoire de l’Olympique lyonnais rend hommage à l’ancien président de Montpellier, un club qui lui doit tout.
Olympique-et-lyonnais.com : Quel est votre sentiment après le décès brutal de Louis Nicollin ?
Fleury Di Nallo : C’est un gros choc, on ne s’y attendait pas. C’était une figure du foot français et c’était un homme de coeur. Ce qu’il a fait à Montpellier, personne ne l’a fait en France. Prendre un club en DH et devenir champion de France. Il aimait le foot, il avait ses mots à lui pour s’exprimer mais tout le monde l’aimait comme ça.
C’était un ami, vous étiez proches ...
Oui, quand j’étais joueur, j’habitais Lyon, son père avait une entreprise à Lyon. Il venait au match avec son drapeau et après on sortait ensemble avec (Robert) Nouzaret aussi. Après il m’a fait venir à Montpellier quand il a pris la Paillade. J’avais encore un contrat de 2 ans au Red Star, mais il m’a convaincu comme il savait si bien le faire.
« J’ai signé le contrat sur le capot de la voiture, sur le parking »
Vous aviez accepté de passer de la D1 à la DH à l’époque, pourquoi ce choix ?
Il était très convaincant (rires). Il était venu avec le père Gasset, avec qui il a monté le club. Ils étaient venus chez moi, m’avaient parlé du projet. J’ai dis ‘Allez ok’ et je suis parti là-bas, alors que je pouvais encore jouer en Première Division. Je sortais d’une dizaine de buts avec le Red Star, j’avais 32 ans. C’est un choix que j’ai fait.
Vous aviez d’ailleurs signé le contrat sur un parking ...
Oui c’est juste. C’était le père de Jean-Louis Gasset (Bernard Gasset), qui était monté a Montélimar. Chacun avait fait la moitié du chemin. Il m’a amené la licence et j’ai signé sur le capot de la voiture, sur le parking. On s’était mis d’accord chez moi avant, mais il n’était pas venu avec la licence ce jour-là.
Récemment vous auriez pu retravailler avec lui ...
Il m’avait un peu demandé oui, mais moi je suis un peu sur Lyon, un peu sur Montpellier. A mon âge, aller voir les matches de jeunes c’est un peu compliqué. Mais peut-être qu’il allait me convaincre (rires). Il savait faire, tout le monde le connait. C’était un président au grand coeur. Tout ceux qui avaient signé à la Paillade, si on avait un problème, on pouvait lui demander. D’ailleurs, ça va être compliqué pour Montpellier, il y a un trou à combler ...
« Dès qu’on se voyait, c’était des rigolades »
Son décès marque la fin d’une époque ...
Oui, c’était l’un des derniers présidents à mettre de l’argent de sa poche pour faire les fins de mois. Souvent quand il fallait payer les joueurs, c’est lui qui donnait parce que le club avait des difficultés. C’est une légende, il restera gravé.
Quels souvenirs allez-vous garder de lui en tant qu’homme ?
Dès qu’on se voyait, c’était des rigolades. Il parlait un peu de tout, avec son franc-parler, on était obligé de rigoler. On n’avait que deux mois d’écarts, j’ai deux mois de plus donc on était proches.
Et dans le football français, quelle trace va-t-il laisser ?
Depuis le temps qu’il connaissait le foot ... Il a commencé à voir des matches à 12-13 ans puis après en étant plus près, de l’intérieur. Il connaissait très bien le football, on ne pouvait pas lui dire n’importe quoi. Il reconnaissait vite les bons joueurs. Il n’y en aura jamais un deuxième comme lui.
« Son rêve était de prendre l’OL avant Aulas »
Il a aussi été un précurseur du foot féminin ...
C’est un des premiers qui a lancé le football féminin, il y a eu Lyon après qui lui prenait les bonnes joueuses.
C’était un homme qui adorait Lyon ...
Lui est de Lyon, c’est un pur lyonnais. Il a toujours gardé l’accent lyonnais d’ailleurs, il n’a jamais pris celui du Midi. Il était très proche de Jean-Michel Aulas. Son rêve était de prendre l’OL avant Aulas. Après non, il voyait que Aulas était quelqu’un qui allait faire quelque chose à l’OL.
Est-ce qu’il y a une anecdote qui vous vient en tête au moment d’évoquer Louis Nicollin ?
Au début quand on jouait en DH, il ne regardait pas les matches, il revenait seulement à la fin. Il allait à l’église du village où on jouait et il restait devant. Peu importe la façon dont on jouait, l’important c’était qu’on ait gagné à la fin du match (sourire).
Super bel hommage de la part de Di Nallo
Oui, La Fleur, est reconnaissant de ce qu'a fait Loulou alors qu'il était en fin de carrière.... C'etait non seulement un grand Prèsident mais aussi un homme de cœur .... Adieu Loulou tu es sans conteste dans le vestiaire du Paradis ...