Entraîneur de l’Ajax depuis mai 2016, Peter Bosz a insufflé une nouvelle dynamique avec une philosophie de jeu résolument tournée vers l’attaque. Il a réussi à emmener le club batave dans le dernier carré d’une compétition européenne, une première depuis 1997.
Avec R.B, notre envoyé spécial à Amsterdam.
Les statistiques de l’Ajax Amsterdam parlent d’elles-mêmes : 108 buts inscrits et 38 encaissés en 51 matchs toutes compétitions confondues, cette saison. La raison : Peter Bosz. Arrivé en mai 2016, l’actuel entraîneur de l’Ajax était revenu aux Pays-Bas, après un exil d’une année au Maccabi Tel-Aviv. Pour autant, ce n’est pas spécialement son aventure israélienne qui a convaincu la direction ajacide de lui transmettre les clés du camion. En effet, la réputation de celui qui jouait milieu de terrain lorsqu’il était joueur, vient de son passage au Vitesse Arnhem dont il a eu les rênes pendant deux années et demie (de 2013 à janvier 2016). Durant ces deux saisons et demie, Vitesse termine 6e puis 5e , mais développe surtout un jeu extrêmement séduisant. Hugo Borst, journaliste hollandais, déclarait d’ailleurs en 2015 qu’à l’époque Vitesse était « l’équipe la plus agréable à voir jouer en Eredivisie ».
L'attaque à tout va
Après avoir fait ses gammes à De Graafschap (2002-2003), à l’Heracles Almelo (2004-2006 et 2010-2013) puis à Feyenoord (2006-2009) au sein du staff technique, Peter Bosz s’est donc fait un nom au Vitesse Arnhem. Si ses aventures en tant qu’entraîneur ne se sont jamais soldées par des titres, il jouit d’une belle réputation, grâce au football total que ses équipes pratiquent. Il s’était d’ailleurs exprimé sur cette philosophie de jeu pour Sofoot.com en mars 2015, lorsqu’il officiait encore à Vitesse : « Moi, je n’essaie pas seulement de gagner, mais aussi de provoquer de l’enthousiasme chez les gens. Je pense que les fans attendent d’une équipe qu’elle ait la possession, qu’elle se crée beaucoup d’occasions et bien sûr, qu’elle marque beaucoup de buts ». Peter Bosz est un adepte du 4-3-3 et recherche systématiquement la possession du ballon. Pour preuve, l’Ajax, cette saison, c’est 500 passes par match et 58% de possession en moyenne. Pour atteindre ces statistiques, les joueurs de l'Ajax s'appuient sur un solide trident au milieu pétri de qualités et extrêmement techniques. Avec Davy Klaassen, Hakim Zyiech et Lasse Schöne, la formation batave aura de quoi poser des problèmes à l'OL dans l'entrejeu. Les joueurs défensifs, Davinson Sánchez et Nick Viergever (suspendu au match aller), ont également une grosse importance à la relance, et le gardien, Andre Onana n’hésite pas à sortir de sa surface pour apporter une solution supplémentaire dans la construction du jeu. Les Ajacides sont également adeptes du jeu à trois et des combinaisons en triangle. Cependant, les joueurs hollandais n'hésitent pas, parfois, à allonger de grands ballons devant. En effet, l'attaquant Kasper Dolberg excelle dans les déviations, et parvient souvent à lancer dans la profondeur, les flèches Bertrand Traoré, Justin Kluivert ou encore Amin Younes.
Une philosophie de jeu bien rodée donc, qui s’ajoute à d’autres concepts, notamment « la règle des cinq secondes » : « Chaque joueur doit faire en sorte d’avoir récupéré la balle dans les cinq secondes qui suivent sa perte en pressant immédiatement l’adversaire » déclare Peter Bosz. Une technique similaire à celle de Pep Guardiola au FC Barcelone, qui lui imposait à ses joueurs un délai de trois secondes pour récupérer le ballon. L’actuel entraîneur de Manchester City est d’ailleurs une des sources d’inspiration de Peter Bosz, tout comme Johan Cruyff.
Lyon reste favori
Cependant, toute philosophie de jeu à son talon d’Achille, et lorsque l’on pratique un football porté sur l’attaque, forcément, c’est en défense que cela peut coincer. Si les statistiques amsterdamoise sont plus que bonnes en Eredivisie (72 buts inscrits pour 22 encaissés), celles sur la scène européenne le sont moins (24 buts inscrits pour 13 encaissés en tour préliminaire de Ligue des Champions et en Ligue Europa). Face à Schalke, au tour précédent, l’Ajax a d’ailleurs vu son écart confortable de l’aller (2-0) être réduit à néant à l’issue du temps réglementaire (0-2) et ont même encaissé un troisième but qui les éliminaient, avant de redresser la barre et de marquer par deux fois en fin de prolongation (3-2). De plus, la très jeune équipe hollandaise, 23 ans de moyenne d’âge, pourrait faire preuve d’un manque d’expérience. Toutefois, à l'heure de recevoir l'OL, Peter Bosz se montre confiant : « On a vraiment une bonne équipe. Il y aura de la tension mais mes joueurs ont déjà prouvé qu’ils savaient jouer dans ces conditions». Réponse dès 18h45 à l'Amsterdam Arena.
Oui, en même temps, l'Ajax, c'est quand même la référence du football absolu en terme de football total (merci Gruyff).
Ils ont toujours pratiqué ce style de jeu, basé sur l'offensive.
Que leur entraîneur prône ce type de football n'est pas du tout une surprise.
Et c'est plutôt une bonne nouvelle puisque nous sommes d'autant plus efficaces que l'équipe adverse est offensive.