Absent au match aller du fait d’une jambe droite douloureuse, l’international portugais (62 sélections) est de nouveau sur pied pour ce quart de finale retour d’Europa League face à l’Olympique Lyonnais. Très en verve cette saison, l’ailier droit de 33 ans devrait être l’une des principales menaces pour les Rhodaniens. Retour sur le parcours atypique du Lisboète.
Ricardo Quaresma. Son nom est forcément évocateur pour tous les amateurs du ballon rond tant le natif de Lisbonne a fait parler de lui, à la fois en bien qu’en mal, durant sa riche carrière. Formé au Sporting Portugal, O Cigano (le gitan) comme il est surnommé en raison des origines tziganes de son père, acquiert rapidement le statut de potentielle star du football en raison de qualités techniques très au-dessus de la moyenne. Une réputation flatteuse née d’un Euro des moins de 17 ans remporté en 2000 avec le Portugal où Quaresma a été élu logiquement meilleur joueur de la compétition.
Né un an avant Cristiano Ronaldo et formé dans le même club, les deux joueurs présentent un profil assez similaire, c’est la raison pour laquelle, ils ont été régulièrement comparés tout au long de leur carrière. Malgré une rivalité sportive, accentuée par les médias, les deux joueurs s’apprécient depuis qu’ils ont été formés ensemble chez les Lions du Sporting. « C’est un grand capitaine et une personne qui est toujours prête à aider ses collègues. Je l’admire depuis que nous avons commencé à jouer au Sporting » a même déclaré Quaresma à l’issue de l’Euro 2016 à Jornal de Noticia.
Un CV fourni mais une incapacité chronique à s’imposer dans des grands clubs
Le destin des deux joueurs a d’ailleurs toujours été plus ou moins lié puisqu’ils ont quitté ensemble le Sporting Portugal en 2003, l’un pour rejoindre Manchester United et Alex Ferguson, l’autre pour gonfler les rangs du FC Barcelone de Frank Rijkaard. Les deux joueurs formés ont également eu une relation controversée avec José Mourinho. Au Real Madrid pour Ronaldo, à l’Inter pour Quaresma. « A Milan, j’ai perdu la joie de jouer. Le matin, je me surprenais même à pleurer lorsque j’allais aux entraînements » avait avoué ce dernier au journal portugais Publico en 2010. Plus récemment, ils ont triomphé ensemble lors de l’Euro 2016 en France, Ricardo Quaresma suppléant en finale…CR7, blessé.
Mais Ricardo Quaresma n’est pas Cristiano Ronaldo. Loin de là. Sans doute supérieur sur le plan technique au Madrilène, le joueur du Besiktas n’a jamais confirmé les énormes espoirs placés en lui. La faute à une difficulté chronique à s’imposer dans les grands clubs mais aussi à un caractère bien trop trempé, les deux d’ailleurs étant plus ou moins liés. En effet, Quaresma présente un CV assez flatteur puisqu’il est passé par le FC Barcelone (2003-2004), par l’Inter Milan (2008-2010), période durant laquelle il avait été prêté à Chelsea (2009). Pourtant autant, jamais il ne s’est imposé dans ces clubs-là.
Un palmarès aussi impressionnant que ses dérapages extra-sportifs
Si bien que sa réputation est rapidement passée de future star du ballon rond à talent gâché. Un jugement assez sévère pour un joueur qui a fait les beaux jours de bons clubs européens comme le Sporting (2001-2003), le FC Porto (2004-2008 puis 2014-2015) et enfin son club actuel, le Besiktas Istanbul (2010-2013 puis 2015 à aujourd’hui). De plus, en termes de palmarès, Quaresma n’a pas grand-chose à envier à pas mal de ténors européens. Champion du Portugal à quatre reprises auquel il faut ajouter une coupe du Portugal et deux Supercoupe, champion d’Italie, champion de Turquie et vainqueur de la Coupe de Turquie, il a également remporté la Ligue des Champions avec l’Inter Milan ainsi que la Coupe Intercontinentale avec le FC Porto mais aussi et surtout l’Euro 2016 avec le Portugal.
Mais son incapacité à s’imposer dans un grand club et ses frasques extra-sportives suffisent elles-mêmes à justifier quelque peu ce sentiment de gâchis. Lors de l’Euro 2012, il en vient aux mains avec Miguel Lopes après un tacle appuyé de l’ancien joueur de l’OL. Peu après, il est au cœur d’un conflit avec le Besiktas qui souhaite diviser son salaire par deux dans le but de faire des économies. Quaresma est alors mis à l’écart et est accusé par son club d’avoir uriné dans les vestiaires et d’avoir exhibé ses parties intimes devant une employée. Il dément alors les faits et porte plainte pour diffamation contre son propre club ! Il est ensuite au cœur d’une altercation avec un policier turc. Il quitte finalement la Turquie pour rejoindre le Moyen Orient et Al-Ahli Dubaï pour une pige de six mois. « Je ne sais pas ce qui m’est passé par la tête à ce moment-là » a-t-il déclaré en évoquant cette aventure exotique.
Ricardo « Harry Potter » Quaresma
Dernière polémique en date, un énième tatouage sur son corps déjà quasiment entièrement bariolé, représentant deux larmes sous son œil droit. Très rependu chez les criminels et les rappeurs américains, cette pratique signifie traditionnellement une larme pour chaque personne tuée. Qualifié de bad boy en raison de ce type de comportement, le père d’Ariana (7 ans), Ricardo (4 ans) et Kauana (1 an et demi) a un peu de mal avec cette image sulfureuse. « Je n’ai jamais fumé et jamais bu. Mais peut-être parce que je suis d’origine gitane et que je suis issue d’un quartier, je n’ai pas très bonne réputation » admettait-il à une chaîne portugaise en préambule de l’Euro. Une réputation qu’il tend d’ailleurs à améliorer tant il rentre de plus en plus dans le rang avec le poids des années.
Pourtant, Ricardo Quaresma a toujours été un joueur spectaculaire, privilégiant parfois les beaux gestes à l’efficacité. Auteur de prouesses techniques dont lui seul à le secret, il possède d’ailleurs comme surnom Harry Potter en raison de son côté « magicien ». La planète foot garde en mémoire les nombreux buts et passes de l’extérieur du pied du Lisboète de naissance baptisés trivela, gestes qui font partie intégrante de ce joueur. Elément fantasque, parfois qualifié même de « joueur YouTube », Quaresma a gagné en régularité depuis son retour à Porto en 2014. Le poids des années aidant, il a su affiné son jeu en mettant davantage en avant le côté collectif tout en gardant ce petit côté magicien.
Un joueur imprévisible
Décisif lors du triomphe du Portugal lors de l’Euro 2016, inscrivant notamment le but vainqueur en prolongations lors du huitième de finale face à la Croatie et auteur du tir au but décisif lors du quart de finale contre la Pologne, Ricardo Quaresma est un élément incontournable du Besiktas cette saison. Auteur de 5 buts et 14 passes décisives en 38 matchs toutes compétitions confondues, le Portugais est le maître à jouer de cette équipe. « Il délivre de très bons centres et c’est un gros avantage pour nous, les attaquants » livrait son coéquipier Cenk Tosun avant le match aller au Parc OL.
Absent lors de la défaite à Lyon la semaine dernière, Quaresma sera de retour ce soir dans la Vodafone Arena. Véritable valeur ajoutée dans son équipe, le Portugais pourrait bien faire souffrir une arrière garde lyonnaise en difficulté depuis le début de la saison. Elément à prendre en compte, il risque de manque de rythme puisqu’il revient d’une blessure contractée le 8 avril dernier à Trabzonspor. Après, avec lui, on ne sait jamais sur quel pied danser. Son côté fantasque le rend imprévisible. Dans le bon comme dans le mauvais sens du terme. Un véritable facteur X en somme.
Sur la photo, il a un cou de pitbull !
Ça tranche avec ses photos plus anciennes, pas sur qu'il ai été tj à l'eau clair ! 🙂
J'espère que depay ne fera pas une carrière à la quaresma, ils ont beaucoup de simitude de parcours et de style de jeu, je crache pas sur sa carrière car elle est très honorable et assez bonne, chez nous je le prend immédiatement mais il aurai du faire beaucoup mieux
Le facteur X de Quaresma c'est "Caresse-moi"