OL - Quentin Vieira : « Cris sait transmettre son expérience aux joueurs »

Pièce maîtresse de l'équipe dirigée par Cris avec les U19 de l’OL, Quentin Vieira poursuit son évolution depuis son arrivée au club en 2015-2016. Pour sa deuxième saison, ses bonnes prestations l’ont mené jusqu'à la sélection U18 du Portugal, son pays d’origine. Olympique-et-lyonnais.com est allé à la rencontre du jeune et rafraichissant défenseur lyonnais, afin de découvrir son parcours. 

Olympique-et-lyonnais.com : Quentin, quand avez-vous commencé le football ?

Quentin Vieira : J’ai commencé le football à l’âge de 5 ans, au FC du Pays de l’Arbresle. Je jouais là-bas jusqu’en U13 avant de rejoindre DOMTAC, un club partenaire de l’AS Saint-Etienne. J'ai ensuite été à Saint-Etienne, avec un titre de champion remporté en fin de saison. J'avais le choix de rejoindre l'OL à cette époque, mais dans la convention, il me fallait rester chez mes parents, géographiquement ce n'était pas compatible. C’est pour cette raison que j’avais fait le choix de rejoindre l'ASSE par la suite.

Après ce passage à Saint-Etienne, vous revenez à Lyon, à l'Olympique lyonnais plus précisément, votre club de cœur. Votre arrivée a été bien perçue par les joueurs ?

On se côtoyait déjà, puisqu’à cet âge, il y a des matchs inter-ligues. On jouait donc avec les meilleurs joueurs de la région, et beaucoup de Lyonnais et de Stéphanois composaient cette équipe. Les gars m’ont réservé un bel accueil, je me souviens aussi de Monsieur Garrido, il m’avait bien chambré par contre (rires). C’est un monument au club.

Vous l’appelez « Monsieur » Garrido, on sent que vous avez un profond respect pour lui…

Il a une exigence de travail… tu ne peux pas tricher avec lui. C’est incroyable. Si tu es bon, tu joues. Clairement, il nous fait sortir de notre zone de confort. D’ailleurs, je pense qu’il a toutes les qualités pour entraîner des joueurs professionnels. Il est si doué pour la formation. Il est aussi très fort pour te faire mûrir sur le plan humain.

Vous avez côtoyé deux centres de formation, celui de Saint-Etienne puis celui de Lyon. Quelles différences avez-vous noté ?

Il y a une grosse différence, à l’OL on va beaucoup se concentrer sur le plan individuel, tandis qu’à Saint-Etienne on va travailler par « bloc ». Justement, en arrivant à l’OL, j’ai mis un certain temps à m’adapter aux nouvelles exigences.

"Au début, j'étais timide avec Cris"

Être entrainé par Cris, qu’est-ce que cela vous fait ?

Au début, pour être sincère, j’étais plutôt timide. Il faut dire qu’un joueur comme Cris a marqué le club, en tant que capitaine, puis il a sa photo au Parc OL, cela a de quoi impressionner. C’est une légende à l’OL. Il sait partager son vécu, nous transmettre son caractère, son leadership. En tant que défenseur central, on a des séances spécifiques, il intervient pour nous conseiller. On analyse le jeu différemment, on apprend aux joueurs à jouer intelligemment. Je me souviens aussi, d’un déplacement assez tendu en Corse, il nous avait briefé sur l’ambiance, pour nous avertir que cela allait être chaud là-bas.

En parlant du public, vous manquez de soutien à Meyzieu…

Déjà, il n'y a pas de tribunes. Je vais prendre un exemple simple, même en U19, on a envie d’avoir les supporters avec nous lors d'un derby. À Saint-Etienne, les supporters peuvent venir, quand tu es lyonnais, tu as de quoi avoir un peu la pression lorsque les ultras viennent encourager leur équipe et nous déstabiliser. Très franchement, je pense que pour les supporters de l’OL, c’est toujours agréable de venir voir un match de jeunes, avec les futurs espoirs du club. Est-ce que beaucoup connaissaient Houssem Aouar avant ses apparitions face à Alkmaar ? Les joueurs ont envie d’être avec les supporters, même en U19, je suis persuadé que ce sentiment est réciproque.

Pouvez-vous nous raconter votre saison avec l’équipe U19…

Cet été, on a d’abord fait une grosse préparation à Vichy, ça nous avait bien tapé dans les jambes (rires). Pour comparer, avec Armand Garrido, la préparation se faisait énormément avec le ballon. On a fait un très gros début de saison, avec de bons résultats. Personnellement, mon objectif, était de m’imposer dans ce groupe et donc dans le onze de départ. J’ai repris 20 jours avant mes coéquipiers, j’avais besoin de me remettre en forme après une fin de saison qui m’avait un peu laissé sur ma faim en 2015-2016. J’ai également pu découvrir la Youth League cette année. Déjà, apprendre auprès de joueurs comme Christopher Martins Pereira, Jordy Gaspar ou encore Gédéon Kalulu, c’est une vraie chance pour nous. Mon but pour le premier match de groupe face à Zagreb est un grand souvenir. Et après… on n'a pas su gérer la suite et l’élimination nous a fait du mal. On a souffert du manque des 97. La plupart des matchs se sont déroulés avec des joueurs de 1998, ceux de ma génération, on découvrait donc tous cette compétition sans être appuyé par les joueurs de 1997 (Martins-Pereira était blessé, Gédéon Kalulu suspendu et Jordy Gaspar avec le groupe professionnel). Ce sont des joueurs d’expérience pour nous. Imaginons l’OL sans Lacazette, Lopes et Gonalons dans un match de Coupe d’Europe, ça change forcément la donne.

Il y a aussi l’élimination en Gambardella qui vous a fait du mal…

On a eu un gros coup de moins bien après notre victoire face à Saint-Etienne, à savoir qu’on a enchaîné plusieurs défaites. Arrive ensuite la Coupe Gambardella… Le coach nous avait briefé sur cette compétition. 20 ans que l’OL ne l’avait pas gagné, il fallait donc marquer le coup cette année. Tactiquement, on était vraiment au point. On voulait aller au bout, disputer cette finale au Stade de France. Pour reparler du match face à Metz, on a joué sur un terrain impraticable, récolté un rouge injustifié. Mais bon, je n’aime pas les excuses, il faut assumer même si les circonstances n’étaient pas à notre avantage. Lorsqu’une équipe affronte l’OL, elle veut nous faire tomber, ils ont une motivation supplémentaire du fait que le centre soit reconnu comme étant le meilleur de France. C'est une immense déception pour nous.

Qui est votre modèle en défense centrale ?

Sergio Ramos, pour moi, c’est un exemple, et un vrai capitaine. Il a le charisme d’un leader, c’est un des meilleurs défenseurs au monde. C’est aussi un joueur qui sait débloquer son équipe de situations compliquées, par un but, un tacle, un sauvetage. Il est à l’aise techniquement, il fait des fautes intelligentes. Bref, c’est le défenseur le plus complet. J’aime bien Pepe également, en tant que Portugais, je ne peux qu’être fan de lui. Il a fait un Euro fantastique avec le Portugal.

"Une immense fierté d'être appelé avec le Portugal"

Vous êtes d’origine portugaise, vous avez participé à votre premier rassemblement avec la sélection en octobre 2016...

Ma famille est originaire de Porto. Mon grand-père est fan du FC Porto, du coup il a su me transmettre la passion de ce club. Je suis également supporter de l'OL en parallèle depuis que je suis petit. C’était une immense fierté d’être appelé avec le Portugal. On a fait un stage de trois jours, j’ai pu côtoyer des joueurs qui évoluent dans les plus grands clubs européens. Pour comparer avec les sélections en France, au Portugal, on se concentre beaucoup sur le travail tactique, et les défenseurs mettent beaucoup d’agressivité dans les duels. C’est une autre approche du football.

Au centre de formation, qui sont les joueurs les plus impressionnants ?

Je vais en citer un par ligne. Je trouve Anthony Racioppi très performant aux cages, c’est une machine, il frustre aux entrainements car il arrête vraiment tout. Défensivement, il s’est imposé cette saison, je vais citer Mouctar Diakhaby. On ne pensait pas qu’il s’imposerait à cette vitesse. C’est un exemple, il a énormément travaillé pour s’installer avec le groupe professionnel, il est également une arme offensive pour le club puisqu’il marque énormément. J’aime beaucoup la charnière Mammana-Diakhaby, ils font du bon boulot malgré leur jeune âge. Au milieu, je vais en citer deux, Christopher Martins Pereira et Timothé Cognat. Le premier apporte énormément à l’OL en CFA, avec un profil unique, il aura sa chance un jour avec le groupe professionnel. En ce qui concerne Timothé, il se vide lorsqu’il est sur un terrain, il ne lâche jamais rien. Devant, il y a de nombreux talents au club, je vais retenir Myziane Maolida. C’est un joueur très calme, très posé, avec un immense talent. Il marque déjà beaucoup en CFA à 17 ans (7 buts), et je suis même persuadé qu'il pourra avoir sa chance prochainement avec le groupe professionnel.

Vous êtes très présent sur Twitter, comment exploitez-vous ce réseau ?

Personnellement, je ne vais pas trop tweeter pour raconter ma vie, je préfère retweeter par exemple. Je lis souvent les tweets des supporters. D’ailleurs, je trouve qu’il y a pas mal d’excès, pour des joueurs comme Maxwel Cornet, Rachid Ghezzal ou encore Jérémy Morel, les avis sont sévères. Jérémy Morel, par exemple, fait une bonne saison dans l’ensemble, c’est un professionnel qui a joué plus de 300 matchs en Ligue 1, il a aussi été sous les ordres de Bielsa par le passé, un atout majeur de la défense olympienne. Il mérite le respect. On peut ne pas aimer le joueur, mais je ne comprends pas les insultes que l’on retrouve bien trop souvent sur les réseaux sociaux.

Quels seront vos objectifs pour la saison prochaine ?

Tout d’abord bien finir la saison avec les U19, et l’an prochain l’objectif sera de viser du temps de jeu en équipe réserve et de m’imposer avec la sélection portugaise. À côté de ça, je vais passer mon BAC S cette année, j’étais obligé de suivre cette voie pour rester à fond dans le foot, c’était le deal avec mes parents. C’est important d’assurer un diplôme, ne serait-ce que pour l’après-carrière.