La saison qui s'annonce, est, aux dires de Claude Puel plus difficile que jamais : "Lyon n'a plus la même avance que les années précédentes. Cette année, à mon avis, le Championnat sera beaucoup plus relevé que la saison dernière, parce que les équipes présentent davantage de qualité. Aujourd'hui, les clubs travaillent, arrivent à garder leurs meilleurs joueurs et sont capables d'en faire revenir de l'étranger".
Alors quelle place pour l'OL ? Guy Lacombe, l'entraîneur Rennais déclarait hier que "l'avance de l'OL est trop importante", et que malgré le renforcement sensible de ses rivaux, le club du président Aulas gardait une bonne avance sur ses rivaux. A quelques jours seulement de rentrer dans son championnat, à Gerland face à Toulouse, que penser de l'OL version 2008-2009 ? Et plus particulièrement de la question du recrutement effectué. Quelques tentatives de réponse.
Pour mesurer l'efficacité d'un recrutement, il faut d'abord s'attacher à voir les objectifs. Jean Michel Aulas, puis Claude Puel, l'ont dit : Cette année, Lyon veut se concentrer sur la Ligue des Champions, qui devient pour la première fois l'objectif principal du club.
Partant de ce postulat, le club a effectué son traditionnel chassé-croisé de joueurs. Ben Arfa, Coupet, Rémy et Müller ont été les premiers à quitter Lyon, bientôt suivis par Cleber Anderson (prêté seulement) et Squillaci. Un premier constat peut s'étonner du départ de Squillaci, et dans une moindre mesure, d'Hatem, compte tenu de leur talent et de leur importance (future importance pour Ben Arfa ?) dans l'équipe. Dans la mesure où les motifs de ces départs ont été à maintes fois explicités par le club, attardons nous plus en détail sur les joueurs arrivés au club.
Si le choix des arrivées de Jean II Makoun, Hugo Lloris et John Mensah paraissent judicieux et nécessaires, d'autres arrivées pourraient prêter à débattre. Au premier rang desquels l'ex-Niçois Ederson. Pas question de remettre en cause le talent avéré du joueur. La question se pose plutôt en terme de placement sur le terrain. Lors des matchs de préparation, le Brésilien a toujours été aligné sur un côté, ce qui n'est pas réellement son meilleur rendement. Et la présence de Juninho, Källström et Bodmer, et l'arrivée de Pjanic, qui a réussi des débuts plus que prometteurs vont certainement le confiner encore plus dans son couloir. D'autant que le couloir gauche est délesté d'un pur spécialiste comme l'était Ben Arfa, et force est de constater que son départ n'a pas été remplacé.
Se pose également la question du cas Piquionne : recruté pour 4,5 millions d'euros, l'ex-Monégasque ne fait pas l'unanimité. Mais le recrutement d'un joueur de son style, à savoir assez rapide, pouvant jouer en pivot et en profondeur ne manque pas d'une certaine logique. il tranche nettement avec le profil de Karim Benzema et de Fred et ce type de profil peut être un plus dans l'optique de la Ligue des Champions. Si son âge ou sa maladresse devant le but peuvent être des vrais sujets à polémiques, nous pensons qu'une autre question plus importante doit être posée : Ces joueurs sont ils en mesure de gagner la Ligue des Champions, puisqu'ils ont été recrutés dans ce sens ?
Nous pensons aujourd'hui que la réponse serait négative. Si Lyon dispose d'une colonne vertébrale défensive digne des plus grands d'Europe (Lloris - Cris,Mensah - Toulalan,Makoun), ainsi que d'un attaquant de grande valeur (Benzema), son milieu de terrain, son âme créatrice, nous semble plus "light" pour espérer gagner la coupe aux grandes oreilles. Que représentent des Ederson, Pjanic, Bodmer, Delgado, Keita ou Juninho, si nous les comparons à des Messi-Iniesta, Fabregas-Rosicky, Cristiano Ronaldo-Rooney ou des joueurs comme Ribéry ou Kaka, pour ne citer qu'eux ? Toutes les équipes qui s'imposent en Ligue des Champions disposent d'au moins un milieu de terrain créatif capable de gagner un match à lui tout seul, de prendre le ballon, de dribbler trois ou quatre joueurs, de créer un exploit. Kaka l'a fait avec Milan, C.Ronaldo avec Manchester.
A Lyon, seul Juninho peut avoir ce type de profil, mais aura-t-il le temps de jeu et l'influence nécessaire pour être le leader technique de cette équipe ?
Comme toujours, le terrain répondra aux interrogations. En espérant nous tromper.
