Aujourd'hui, Sonia Bompastor occupe le poste de directrice de la section féminine au sein du centre de formation de l'OL. Ancienne capitaine du club, et de l'équipe de France, elle revient pour Olympique-et-lyonnais.com sur son rôle depuis maintenant trois ans.
Olympique-et-lyonnais.com : Sonia, tout d'abord comment allez-vous ? Vous attendez un heureux événement prochainement...
Sonia Bompastor : Actuellement, je suis en congé maternité. Il s'agit de ma deuxième grossesse, tout se passe bien pour le mieux. Avec le club, on a su trouver la bonne organisation, que ce soit avec ma remplaçante, je peux également travailler depuis mon domicile lorsque j'en ai la possibilité.
Pouvez-nous parler du poste que vous occupez à l'OL ?
Je suis directrice du centre de formation. Par le passé, j'occupais également une place d'adjointe dans le staff de Gérard Prêcheur, mais cela n'était plus compatible avec ma vie de famille et la naissance de mon premier enfant en 2015. Malgré tout, je garde un lien direct avec Gérard. Pour prendre un exemple, lors des trêves internationales, certaines joueuses du centre montent s'entraîner avec le groupe professionnel, cela nous permet de les évaluer notamment.
Est-ce que votre rôle est identique à celui de Stéphane Roche, qui occupe le poste de directeur du centre de formation chez les garçons ?
En effet, nos rôles sont sensiblement les mêmes. À l'OL, le président Jean-Michel Aulas met en place les moyens humains, matériels et financiers. Bien évidemment, nous disposons d'un suivi au niveau de la scolarité des joueuses, afin de faire le lien avec le sportif. On remplit le cahier des charges. Nous en sommes à la troisième année de notre projet avec le centre de formation.
Le football féminin poursuit son développement, le suivi scolaire chez les joueuses a beaucoup évolué depuis quelques années...
De mon côté, le discours est le suivant : l'objectif sur le plan scolaire est de décrocher le BAC. La majorité de nos 28 joueuses au centre de formation sont dans un cursus général, et 3-4 sont dans une filière professionnelle. Toutes les joueuses n'auront pas forcément la possibilité de sortir du centre de formation avec un contrat professionnel. On exige à ce qu'elles soient performantes aussi bien sur les terrains qu'à l'école. Ce sont des valeurs que l'on inculque aux joueuses.
Poursuivre les études après le BAC, c'est également une possibilité lorsqu'on aspire à devenir professionnelle ?
Il s'agit ici de la principale difficulté lorsqu'on a une carrière de joueuse et que l'on veut poursuivre ses études en parallèle. Il y a des aménagements possibles, mais cela demande une grande motivation et un investissement important. Pour donner quelques exemples, Camille Abily a un BAC + 5, tout comme les ex-Lyonnaises Laura Georges et Élise Bussaglia. Cela dit, ces exemples sont de moins en moins fréquents, puisque les filles se consacrent de plus en plus au sportif.
Et en ce qui vous concerne ?
Lorsque j'ai démarré ma carrière sportive, les contrats professionnels n'existaient pas, ils ont été mis en place depuis 2009, à l'initiative du président Jean-Michel Aulas. J'ai effectué la majeure partie de ma carrière avec un statut "amateur". J'étudiais, je travaillais, je m'entraînais le soir. En 2002, j'ai signé à Montpellier, et le président Louis Nicollin m'a fait travailler en tant que secrétaire pour le club. L'après-midi, il y avait les entraînements. Cette période semi-professionnelle a été précieuse pour moi, j'ai pu poursuivre mes études, passer mes diplômes.
Continuer dans le football était une priorité à la fin de votre carrière ?
Oui et non, j'avais fait le choix de m'ouvrir plusieurs portes afin d'avoir le choix. J'ai passé des diplômes dans le foot, mais également dans le management, la communication, j'ai également été commentatrice pour W9. J'ai eu une opportunité de poursuivre avec l'Olympique lyonnais, et je suis épanouie dans mon rôle au sein du club.
Aujourd'hui, avez-vous conscience que vous avez changé le visage du football féminin en France ces dernières années ?
En tant que sportive et compétitrice, je ne pensais qu'à gagner des trophées, prendre du plaisir sur le terrain. Mes proches me faisaient la remarque, mais je ne réalisais pas vraiment ce qu'on a pu accomplir avec mes coéquipières en club et en sélection. En 2013, lorsque j'ai raccroché les crampons, je souffrais de mon genou gauche, la décision a été plutôt simple à prendre. Aujourd'hui, je perçois mieux le changement médiatique du football féminin en France. C'est difficile de s'en rendre vraiment compte lorsque l'on est encore joueuse.
Que pensez-vous de la venue d'Alex Morgan à l'OL ?
C'est une star du football féminin, en tant que joueuse et par rapport à son image. Aux États-Unis, c'est la plus connue. Pour notre discipline, en France, c'est évidemment un plus en terme de médiatisation. Ce qui m'amuse un peu, c'est l'excitation des médias avec sa venue. C'est une star, il y a une certaine logique forcément, mais je pense qu'on a, ici, à Lyon, des joueuses françaises qui sont talentueuses, et c'est dommage que ces médias ne s'intéressent pas à elles.
Devenir entraîneur, c'est dans un coin de votre tête ?
Avec ma vie de famille, cela n'est pas compatible pour le moment. Le rôle de directrice me correspond car cela me permet de conjuguer travail et vie de famille. Même dans plusieurs années, ce n'est pas un objectif de devenir entraîneur. Après, il ne faut jamais dire jamais. En tout cas, ça ne m'intéresse pas aujourd'hui.
Photo : MAXPPP / Stéphane Guiochon
L'OL FEMININ joue en demi-finale face à Rodez:
Bouhaddi, Gerard
Henning, Houara, Petit, Renard
Abily, Dali, Hamraoui, Kaci, Lavogez, Majri
Bremer, Morgan, Tarrieu, Thomis
ALLEZ LES FILLES DE L'OL
Cette joueuse ne nous a laissé que de bons souvenirs.
Quel plaisir de savoir que Sonia poursuit son chemin professionnel avec l'O.L. Je lui souhaite une réussite professionnelle et familiale : elle mérite bien ce poste après avoir tout donné pour son club. Bonne chance Sonia et beaucoup de bonheur.