L’OL vient d’enchaîner trois défaites toutes compétitions confondues. Le club est en crise, et sur le terrain rien ne va plus. La défense centrale, pour sa fébrilité est notamment pointée du doigt. Elle devra se solidifier face à Nancy, ce mercredi (19h).
« Un seul être vous manque et tout est dépeuplé. » Lamartine, n’avait sans doute pas tort. Si l’OL a toujours réussi à trouver des solutions plus que convenables ces dernières années après les départs de ses buteurs Benzema, Lisandro ou Gomis, le septuple champion de France peine à remplacer ses défenseurs. C’est évidemment le cas pour Samuel Umtiti, qui est parti couler des jours heureux sous le soleil de Catalogne, au FC Barcelone. Lyon a bien tenté de se renforcer et de combler le vide laissé par l’international français, en recrutant Nicolas Nkoulou et Emanuel Mammana l'été dernier, mais rien n’y fait, l’équipe entraînée par Bruno Genesio affiche une fébrilité défensive inquiétante. Surtout ces derniers jours.
C’était un des facteurs qui avait permis à l’OL d’entamer sa folle remontée la saison dernière. Le club de la capitale des Gaules avait retrouvé une assise défensive avec la charnière centrale Mapou Yanga-Mbiwa-Umtiti. Cette année, Lyon a déjà pris 27 buts en Ligue 1 et éprouve toute les peines du monde à trouver la bonne paire. Bruno Genesio en a essayé beaucoup et semblait avoir trouvé la solution avec Yanga-Mbiwa et Mouctar Diakhaby, le duo le plus utilisé (10 matches en Ligue 1). Tout s’est écroulé le 15 janvier dernier, lorsque le joueur formé entre Rhône et Saône s’est blessé lors de la défaite Caen (2-3). Avec lui, l’Olympique lyonnais avait pris 21 points sur 24 avant la trêve. Sans lui, les Rhodaniens viennent de perdre quatre fois sur cinq.
Mouctar Dikhaby patron de la défense
Personne ne s’attendait vraiment à l’éclosion aussi précoce de Mouctar Diakhaby. Rapidement, le jeune homme (20 ans) s’est imposé comme un patron de la défense. Il a su se rendre indispensable et saisir sa chance au bon moment. Ses qualités et son gabarit font de lui un profil unique dans l’effectif de l’OL. Le natif de Vendôme dans le Loir-et-Cher, a déjà joué onze matches cette saison en Ligue 1. Il rassure ses partenaires par sa capacité d’anticipation et sa solidité dans les duels. C’est également une arme offensive de plus sur les coups de pieds arrêtés. Ses deux buts (toutes compétitions confondues) font de lui le seul défenseur de l’effectif à avoir marqué. Depuis son entorse à la cheville, il est absent du groupe lyonnais et laisse un vide que Mammana n’arrive pas à combler.
Avant sa titularisation le 22 janvier contre Marseille, Emanuel Mammana n’avait plus joué en Ligue 1 depuis le 5 novembre 2016. L’Argentin vient d’enchaîner quatre titularisations (toutes compétitions confondues) mais peine encore à démontrer toute les qualités que les observateurs lui prêtent. Excellent dans l’anticipation, il demeure quelque peu friable dans les duels et a tendance à vite paniquer. Ce fut le cas, dimanche contre Saint-Etienne, lorsqu’il a perdu le ballon sur le premier but stéphanois. Mapou Yanga-Mbiwa, qui lui avait fait la passe, ne lui incombe aucune responsabilité. « C’était plus ma faute. Dans le match on a reçu plusieurs fois la balle et on ne faisait que la donner à Antho Lopes pour qu’il puisse dégager. C’est assez énervant de faire ça, de continuer à jouer comme ça pendant 90 minutes. Sur l’action je devais juste dégager le ballon mais je n’ai pas eu ce réflexe là parce qu’on voulait jouer », a avancé l’international français, lundi dans notre talk-show « Tant qu’il y aura des Gones ». Il sait, que cette saison, à la différence de la deuxième partie de Championnat l’an dernier, il est loin de son meilleur niveau. « Des fois on a beau préparer les matches, se préparer toute la semaine, on s’idéalise le match et arrivé le jour du match, il ne se passe pas comme on le voulait. On est des professionnels mais ça arrive à tout le monde de faire des erreurs. Dans le sport, il faut essayer d’en faire le minimum possible », a-t-il admis lorsqu’une question sur son niveau lui a été posée. Sans doute parce qu’il est épargné par les pépins physiques, c’est le défenseur central le plus utilisé (18 matches en Ligue 1). Bruno Genesio, qui est conscient de la fébrilité défensive de son équipe pourrait envisager de sortir de sa manche, l’option Nicolas Nkoulou, à son retour de sélection. Le Camerounais, auréolé d’un nouveau statut grâce à sa victoire à la CAN, pourrait être relancé après n’avoir que très peu joué depuis son arrivée (7 matches de Ligue 1 seulement). Jérémy Morel, pourrait aussi représenter une alternative crédible, mais le manque de solutions et le niveau de Rybus dans le couloir gauche, le cantonnent à un poste qui ne lui sied plus.
L’OL est fébrile sur les phases arrêtées
En attendant de retrouver un équilibre défensif, l’OL pourra d’abord travailler sur les buts qu'il concède sur coups de pieds arrêtés. L’Olympique lyonnais vient d’encaisser sept buts en quatre matches dont trois sur ces phases de jeu. C’est beaucoup trop. Les adversaires savent appuyer là où ça fait mal et ne se trompent que trop rarement lorsqu’ils frappent un corner ou un coup-franc. L’apport d’un Gonalons ou d’un Tousart pourraient soulager la défense lyonnaise. Encore faut-il qu’ils fassent preuve de concentration. Ce mercredi face à Nancy (19h), la charnière Mapou Yanga-Mbiwa-Mammana devrait être reconduite pour la quatrième fois d’affilée en Ligue 1. En attendant peut-être le retour de Mouctar Diakhaby, c’est ce duo qui sera amené à contenir les assauts des attaquants adverses lors des prochains matches. A un poste qui demande beaucoup d’automatismes, les deux joueurs apprennent à se connaitre au fil des semaines. Pour accélérer les choses, peut-être pourront-ils s’inspirer de Samuel Umtiti, qui s’est rapidement mis au diapason du champion du monde espagnol Gérard Piqué.
Si vous cherchez une assise, il y en aura plus de 40000 de libres ce soir, ça ne devrait pas être dur à trouver.
??