FC Metz – OL : Milan Bisevac se cherche encore

Moins d’un an après avoir quitté l’Olympique Lyonnais dans un contexte délicat, le défenseur central serbe retrouve son ancienne équipe. A 33 ans, l’ancien Parisien est cependant loin d’être intraitable depuis le début de son aventure messine.

« Je n’ai aucune revanche à prendre. Lyon est un grand club avec qui j’ai beaucoup appris, qui m’a permis de grandir et de progresser. Je suis fier d’avoir porté les couleurs lyonnaises. » Ce sont en ces mots que Milan Bisevac s’est confié cette semaine au Républicain Lorrain quant à ses retrouvailles avec l’OL. L’international serbe joue la carte de la communication plutôt que celle de la polémique. Pourtant, son départ de la capitale des Gaules n’aura pas été sans tension.

Victime d’une rupture des ligaments croisés le 1er février 2015 à Monaco (0-0) alors qu’il était un élément fiable du club rhodanien depuis sa venue du PSG à l’été 2012, le natif de Kosovska Mitrovica a vu Mapou Yanga-Mbiwa, arrivé en août 2015, lui passer devant dans la hiérarchie aux côtés de l’indéboulonnable Samuel Umtiti. N’ayant plus la confiance de ses dirigeants, Bisevac n’a retrouvé son statut de titulaire qu’en raison des performances plus que médiocre d’Y.Mapou. En fin de contrat à l’issue de l’exercice 2015-2016 et jouissant d’un salaire important compte tenu de son nouveau statut, « le Guerrier » comme il fut surnommé, n’était clairement plus en odeur de sainteté à Lyon. Surtout après son refus de prolongation d’un an proposé par le club rhodanien.

Un départ de l’OL par la petite porte

Dans ce contexte, chaque erreur se paye cash. Au cœur d’une première partie de championnat délicate, l’OL sombre face à Montpellier à Gerland le 27 novembre (2-4). A l’instar de ces partenaires, Bisevac passe à côté de son match. A l’issue de la rencontre, Jean Michel Aulas vilipende son joueur devant les médias, comme rarement il ne l’a fait. « Milan Bisevac a été peu sûr de lui et souvent pris de vitesse. Je ne l’ai pas reconnu. » Ce sera sa 100ème et dernière apparition sous le maillot lyonnais. Début janvier 2016, Lyon le libère et il s’engage avec la Lazio de Rome. S’il dit « ne retenir que le positif » et « ne pas partir fâché », Bisevac admet tout de même que « le président Aulas a eu des propos inacceptables » à son égard. Cette phrase symbolise un certain mal-être chez un homme connu pour son caractère bien trempé. Un traitement assez injuste pour un joueur valeureux qui aura rendu de fiers services à l’OL durant ces trois ans et demi entre Rhône et Saône.

Son passage dans la capitale italienne (15 matchs) sera loin d’idyllique comme il l’a récemment confié dans le Républicain Lorrain. « Je n’ai pas aimé la mentalité de ce club, qui plus est était très mal organisé. C’était une erreur de signer là-bas. » Après six mois à Rome, il retrouve donc la Ligue 1. Son nom est associé à Marseille, à Nancy et même plus étonnamment à… Lyon. Pour autant, il décide de rallier la Lorraine et le FC Metz, fraichement promu dans l’élite française. A 33 ans, il connait déjà son cinquième club dans l’Hexagone après Lens, Valenciennes, Paris et donc Lyon.

2,12 buts encaissés de moyenne lors des huit matchs de Bisevac

Arrivée avec un CV bien chargé et un certain statut, Bisevac a pourtant du mal à trouver sa place dans une charnière centrale solide constituée de Simon Falette et du capitaine Guido Milan. « Un nom ça ne veut rien dire si l’on n’est pas performant derrière » avait-il déclaré de façon assez lucide à son arrivée. Recruté fin août, le Serbe ne connaît sa première titularisation qu’un mois plus tard lors de la victoire à Montpellier (0-1) où il a fait équipe avec Falette, élément incontournable du système défensif de Philippe Hinschberger.

Depuis, Milan Bisevac alterne le correct et le très mauvais. Intéressant à Montpellier (victoire 1-0) et à Toulouse (victoire 2-1) mais fautif sur le but de Bafé Gomis lors de la défaite à Marseille (0-1), il était également de la partie lors des débâcles face à Monaco (0-7) et à Nancy (0-4). Ces performances lui ont d’ailleurs valu d’être écarté lors de la réception de Nice (défaite 2-4). Au cœur d’une défense messine en difficulté, 19e défense de Ligue 1, l’ancien lyonnais n’est pas franchement à son aise. Depuis le début de la saison, les Lorrains ont encaissé 29 buts en 15 rencontres (1,93 but pris par match). Lors des huit matchs disputés par Bisevac, cette moyenne grimpe même à 2,12 !

Cependant, Milan Bisevac présente la particularité d’avoir l’expérience des grands rendez-vous puisqu’il a connu la Ligue de Champions avec l’OL ainsi que la sélection serbe à 19 reprises. De plus, même s’il ne s’estime officiellement pas revanchard, l’ancien de l’Etoile Rouge de Belgrade se verra bien jouer un vilain tour à ses anciens coéquipiers et ainsi se rappeler au bon souvenir du président Aulas. Un match plein pourrait pleinement lancer la saison de Bisevac, lui qui cherche toujours sa prestation de référence dans cet exercice 2016-2017.

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