Le latéral gauche Maciej Rybus, international polonais âgé de 27 ans, a accepté de se raconter. C’est l’occasion d’en savoir plus sur cette nouvelle recrue portée sur l’offensif, qui préfère qu’on l’appelle par son surnom, Ryba.
Comment se déroule votre acclimatation à l’OL ?
Maciej Rybus : Je me sens bien maintenant. Au début, c’était un peu difficile pour moi parce que j’ai été blessé pendant un mois et je ne pouvais pas m’entraîner avec le groupe. Je n’étais pas tout le temps avec mes coéquipiers dans le vestiaire. Mais maintenant je me sens bien, je commence à comprendre le français. Je prends des cours pour apprendre la langue, c’est important pour moi. C’est un peu difficile pour parler mais j’arrive à comprendre quand le coach ou mes partenaires parlent.
Revenons à votre choix l’été dernier. Pourquoi l’Olympique lyonnais ?
Je n’avais pas beaucoup d’offres, mis à part celle de l’OL. Je me suis blessé à l’épaule lors du dernier match du championnat russe, en fin de saison dernière, et je n’ai pas pu participer à l’Euro 2016 en France à cause de ça. Le médecin m’a dit qu’il fallait que je me fasse opérer et que je passe trois mois sans jouer. J’étais libre et c’était une situation difficile car je n’avais pas de club au moment de ma blessure. J’ai eu un mois de rééducation. Avant ma blessure, j’étais en discussion avec Lyon et le club est resté en contact avec moi malgré ma blessure. Mon agent envoyait des documents au club concernant l’évolution [de sa blessure] ainsi que des vidéos de ma rééducation. Ensuite, j’ai passé ma visite médicale ici et aucun problème n’a été détecté concernant mon épaule donc j’ai pu signer mon contrat à l’OL. À part Lyon, seul le Besiktas Istanbul m’a fait une offre, mais je ne voulais pas aller en Turquie. Le club n’était pas autant intéressé que l’OL et creusait d’autres pistes dans le même temps. Alors que Lyon me voulait vraiment.
Nous sommes ici au centre d’entraînement, juste en face du Parc OL. Quel est votre regard sur ce stade ?
J’étais très excité à l’idée de jouer ici. Le stade est magnifique et tout grand club se doit d’avoir une grande enceinte avec plein de supporters les jours de match. On a aussi un centre d’entraînement tout neuf. C’est vraiment parfait. Maintenant, à nous de bien nous entraîner et de gagner les matchs, car c’est un grand club, avec une grande tradition. Je suis content d’être ici et je veux gagner quelque chose avec l’OL.
Vous avez un profil offensif. ce système 3-5-1-1, vous devez vraiment l’apprécier…
Oui, ce système est bien pour moi. Avant, je jouais au poste d’ailier gauche et la saison dernière je suis passé arrière gauche. Avec le 3-5-1-1, j’occupe les deux positions. Je cours beaucoup et je travaille aussi bien l’aspect défensif que l’aspect offensif quand on joue avec ce système. C’est très bien pour moi, car ça me permet de jouer plus haut tout en pensant à bien défendre. Mais peu importe le dispositif. Pour le moment, on joue comme ça car on a beaucoup de joueurs blessés. Rien ne dit qu’on ne changera pas de système ensuite. Pour moi, avec mes qualités, le 3-5-1-1 est mieux que le 4-3-3, mais c’est le coach qui décide. Si on doit revenir au 4-3-3, alors on se doit de l’accepter et d’être aussi bon qu’en 3-5-1-1.
En septembre dernier, Bruno Genesio vous tressait ici même (lire ici) des lauriers, tout en déclarant que vous deviez progresser défensivement…
Je pense que j’ai de grandes qualités mais je ne suis pas encore au top de ma forme. Je n’ai pas pu faire une préparation complète à cause de ma blessure à l’épaule. Ça ira mieux avec l’enchaînement des matchs. Le fait de jouer me fait du bien physiquement et mentalement et ça ira mieux par la suite. Je dois évidemment améliorer l’aspect défensif, parce que parfois je ne suis pas concentré à 100 %. C’est quelque chose que je veux corriger.
Vous avez évolué au milieu de terrain, ça vous plairait de rejouer un jour à ce poste, ou vous êtes définitivement un latéral ?
Ça dépend du système dans lequel on joue. En 3-5-1-1, je suis aussi bien ailier que latéral. J’ai le plus souvent évolué en position d’ailier, que ce soit côté gauche ou côté droit. Je n’ai joué qu’une vingtaine de matchs comme arrière gauche dans ma carrière, pas plus. Et uniquement la saison passée. J’ai commencé à ce poste avec l’équipe nationale. Le sélectionneur m’a essayé au cours d’un match et depuis je joue latéral avec la Pologne. Je pense que c’est une bonne chose pour moi et pour l’équipe de pouvoir être capable de jouer aussi bien milieu que défenseur. Avec tous les matchs que l’on a à jouer cette saison, avec les éventuelles blessures et suspensions, il est important que je sois capable de couvrir plusieurs postes.
"Tout le monde doit avoir cette envie et le montrer à chaque match"
Selon vous, Lyon peut-il atteindre cette 2e place et titiller le PSG ?
Tout est possible en football. L’an dernier, le Paris-Saint-Germain a terminé champion avec une grosse avance sur l’OL [31 points d’écart, NdlR]. On doit rectifier ça et je pense que c’est possible. Les joueurs du PSG sont des êtres humains, comme nous, et eux aussi font des erreurs. On doit leur mettre la pression du début à la fin, de même qu’à l’AS Monaco, qui joue très bien en ce moment. Cette saison sera très intéressante, on a une bonne équipe, un bon staff. On peut se battre pour la première place, mais tout le monde doit avoir cette envie et le montrer à chaque match.
Passons à des questions plus personnelles. Quel est votre parcours ? avez-vous toujours voulu être footballeur ?
Mon père a joué au football en troisième division polonaise. Je me souviens que, petit, j’ai été le voir jouer plusieurs fois. Et je passais mes matinées et mes après-midi sur les terrains avec mes amis à jouer. Je rentrais chez moi seulement pour manger le midi avant de repartir. J’ai commencé à jouer au football à 10 ans car en Pologne on ne pouvait pas en faire plus tôt à l’époque. J’ai joué dans le club de ma ville pendant six ans, au Pelikan Łowicz. À 16 ans, je suis allé dans un centre de formation en Pologne, qui se trouvait à 400 kilomètres de chez moi. J’allais à l’école là-bas et j’y ai joué pendant deux ans. J’ai intégré l’équipe nationale de Pologne des moins de 17 ans et ensuite je suis parti une semaine à Wolfsburg pour faire des essais. Felix Magath était l’entraîneur à l’époque. Après ça, je suis retourné en Pologne et j’ai signé un contrat avec le Legia Varsovie. J’ai joué cinq matchs avec la réserve avant d’intégrer directement l’équipe première. J’ai passé cinq ans là-bas. Puis, à 22 ans, alors qu’aucun club polonais ne m’avait contacté, j’ai reçu une proposition en provenance du Terek Grozny, une équipe russe. Je n’avais pas très envie d’aller là-bas. Mais j’y suis quand même allé. Je pensais y rester une saison et changer pour une meilleure équipe ensuite. Mais au final j’ai passé quatre saisons en Russie et je me suis blessé deux fois à la cheville, donc j’ai dû subir une opération. J’ai joué beaucoup de matchs et j’ai découvert la sélection nationale. Mon rêve était de jouer la Champion’s League donc, au terme de mon contrat, j’ai décidé de partir libre. Je ne voulais pas continuer au Terek Grozny. L’OL s’est intéressé à moi, j’ai rencontré Florian Maurice [le responsable de la cellule de recrutement de l’OL] en Pologne et je me suis dit que c’était le club parfait pour ma progression.
Parlez-nous de votre enfance en Pologne…
Mes parents vivent encore à Łowicz. Je retourne les voir, ainsi que ma sœur et mes amis, quand j’ai quelques jours de libres. Mais, depuis que je suis parti en Russie, je n’y retourne pas souvent. La plupart du temps, je rentre en Pologne pour les matchs avec la sélection et on n’a presque pas le temps d’aller voir nos familles. Sinon, j’y vais pendant les vacances d’été, car l’hiver il fait trop froid et il y a beaucoup de neige. Je préfère aller aux Émirats ou aux Maldives. Quand je jouais à Varsovie, j’avais une maison là-bas et je sais que plus tard, à la fin de ma carrière, je retournerai y habiter. C’est en quelque sorte ma ville, je l’aime vraiment, c’est une très belle ville.
A Lyon, vos coéquipiers vous appellent Ryba. d’où vient ce surnom ?
J’ai toujours eu ce surnom. Les gens surnommaient déjà mon père comme cela. En polonais, Ryba veut dire “poisson”. J’aime bien ce surnom et tout le monde m’appelle comme ça, même ma mère. Je préfère qu’on m’appelle par mon surnom plutôt que par mon nom de famille.
Avez-vous un modèle dans le foot ?
Avant, mon idole, c’était Ronaldo, le Brésilien. J’adorais sa façon de jouer. Maintenant, je n’ai plus vraiment de joueur préféré, même si j’aime vraiment bien Lionel Messi. Concernant les joueurs polonais, Robert Lewandowski, c’est le top niveau. Plus jeune, j’aimais bien Jerzy Dudek, l’ancien gardien de Liverpool et du Real Madrid.
"Ce n’est pas parce que je suis footballeur que je suis au-dessus des autres"
Quels sont vos loisirs en dehors des terrains ?
Quand j’ai du temps libre, j’aime bien sortir avec ma copine et avec mon chien. Je regarde aussi des films et surtout des séries. Avant je jouais beaucoup à la Playstation durant mes jours de repos, mais maintenant que je suis un peu plus vieux, je préfère regarder des séries ou lire des livres. Les gens changent avec l’âge (rires).
Avez-vous pu découvrir la ville de Lyon, sa gastronomie… ?
J’ai déjà eu l’occasion d’aller en centre-ville avec ma compagne et de manger au restaurant. J’aime bien la nourriture française, mais je n’ai pas eu le temps de goûter les grenouilles (rires). Je dois essayer, car tout le monde me dit : “Tu habites en France, il faut que tu en manges !” J’ai un peu peur, mais je vais quand même le faire… Sinon, Lyon est une très belle ville. J’espère avoir plus de temps pour découvrir d’autres endroits sympathiques, mais pour le moment je reste concentré sur les matchs qui viennent et sur le fait de bien jouer.
Quelle est votre personnalité, vos traits de caractère ?
Je pense être quelqu’un de calme et de facile à vivre. Je n’ai aucun problème avec les gens. Je respecte toutes les personnes. Ce n’est pas parce que je suis footballeur que je suis au-dessus des autres. Je pense que les gens ont une bonne relation avec moi parce que je parle avec tout le monde, notamment les employés du club. Peu importe qu’ils travaillent à la cantine ou à la sécurité, je discute toujours avec eux. Je suis vraiment quelqu’un de facile à vivre, de très abordable.
Avez-vous un plan de carrière, y a-t-il une équipe que vous aimeriez rejoindre un jour ?
Pas vraiment. Plus jeune, je rêvais bien évidemment de jouer dans des clubs comme le Real Madrid ou le FC Barcelone. Mais maintenant je suis à l’OL, un très très grand club. J’ai signé ici pour trois ans et je veux gagner des trophées ici. En Russie, je n’ai rien gagné. En Pologne, j’ai seulement gagné une Coupe. À Lyon, j’ai l’opportunité de remporter le championnat et de faire de très belles choses en Ligue des champions. Je veux seulement me concentrer sur le fait de bien jouer. Je ne pense pas à ce que je ferai dans trois ans, une fois que mon contrat arrivera à son terme. Je prends les jours les uns après les autres. Je me projette match après match. Je vis comme ça. Mon plus grand rêve, c’est de remporter un jour la Ligue des champions avec l’OL.
Il faudra que sa carrière soit très très très très longue pour que son plus grand rêve devienne réalité.
vu les joueur qu'on a et leur motivation sur le terrin ca semble impossible mais comme il le dit c'est un reve qui peut devenir realiter dans quelque annee si tout le monde se bouge et que la direction lyonnaise mise sur les bons joueurs
Bon, comme Ryba est un garçon bien éduqué, on peut imaginer qu'il enjolive légèrement les choses, ne serait-ce que par tact. En tout cas, c'est rafraîchissant de lire les déclarations d'un joueur vraiment motivé ! On finissait par oublier que l'OL est censé être une grande équipe... Rêver de temps en temps, ça ne peut pas faire de mal.
Et puis objectivement, je trouve que nos résultats actuels sont très en-deçà de la qualité de l'effectif, même s'il manque une doublure attitrée à Alex. Il serait temps pour l'équipe de faire preuve d'un peu plus d'amour-propre et de cultiver davantage la haine de la défaite !
En effet, le pays lyonnais n'est pas encore le pays des rêves.
Un mec simple et sain, ça fait du bien à lire en tout cas.
Les grenouilles........les grenouilles..............les grenouilles ^^
S'il commençait déjà à rêver qu'il nous gagne un tout petit titre, une coupette, ça me semblerait plus concret et réalisable.
Et les tripes à la lyonnaise alors?