Pelouse du Parc OL

OL : une formation d'agents de joueurs au Parc OL

Le Parc OL accueille dans ses locaux l'EAJF, une école qui dispense des cours pour devenir agent de joueurs de football. O&L est allé à la rencontre de certains des étudiants suivant cette formation.

On savait qu'outre des matchs de football, le Parc OL était capable d'accueillir des rencontres de rugby, de hockey, des concerts ou bien des séminaires d'entreprises. Désormais, sachez que la nouvelle enceinte du club rhodanien est également le théâtre d'une formation pour devenir agent de footballeurs. C'est dans l'une des cent cinq loges que contient le stade olympien que l'EAJF (l'Ecole des agents de joueurs de football) a choisi de dispenser sa formation à près d'une vingtaine d'étudiants désireux de se faire une place parmi les agents de joueurs de football, une profession des plus décriées. Olympique-et-lyonnais.com est parti à leur rencontre.

L'EAJF, c'est quoi ?

La France est le seul pays à encore réglementer la profession d'agent de footballeurs en obligeant les personnes désirant exercer ce métier à passer un examen afin d'obtenir une licence. C'est la FFF qui délivre cette dernière à la suite d'une série de tests où s'affiche un taux de réussite inférieur à 20% sur les quelques deux cent quarante candidats. Beaucoup de demandeurs et peu de lauréats. Afin de préparer au mieux les prétendants, l'EAJF propose une formation étalée sur dix mois dans cinq des plus grandes villes de France (Paris, Lyon, Marseille, Nantes et Lille) ainsi qu'un "séminaire d'une semaine en insertion au sein d'un club professionnel", indique l'école d'agents. Créée il y a cinq ans au sein de la capitale, l'EAJF organise ces sessions de formation dans des stades, comme pour mieux inciter les élèves à se projeter vers l'avenir. Venus de différents horizons, âgés entre 20 et 40 ans, les étudiants qui suivent les cours proposés par l'école espèrent un jour épauler les meilleurs joueurs du monde et aspirent également à mettre dans leurs poches quelques uns des millions d'euros annuels de commissions que touchent les agents. Des élèves, décris comme "passionnés et ambitieux" et qui "veulent faire leur entrée dans l’industrie du football" par l'EAJF, qui expliquent leur vision d'une profession à la réputation peu flatteuse.

Agent de joueur, un métier légal...

Si Abdellatif, 40 ans, commercial de formation, a choisi de suivre la formation proposée par l'EAJF, c'est parce que c'est "la seule école spécialisée dans le foot, détaille-t-il. Elle va nous permettre d'avoir les bases pour obtenir la licence d'agent et il est important de se former avant de passer les examens, c'est même indispensable. On peut bénéficier de l'expérience des intervenants (avocats, juristes, agents, entraîneurs ou anciens footballeurs) et à la fin, on pourra exercer légalement notre travail." La légalité, un point sur lequel l'étudiant insiste bien et qui fait toute la différence entre la profession d'agent et les intermédiaires, dont l'intervention au cours des négociations est parfaitement illégale : "L'obtention et la détention de la licence sont obligatoires pour être agents. Après, tout ce qui tourne autour est illégal en France. On peut avoir des collaborateurs, des scoots. Mais en ce qui concerne la signature de contrats ou les transferts, seule la licence d'agent est légale", poursuit-il.

... et loin des préjugés

Mais cette notion n'empêche pas le métier d'agent d'être entouré de préjugés pas très glorieux. Quand on pense aux agents, on pense à Jorge Mendes, Mino Raiola ou Jean-Pierre Bernès et à ce monde de requins attirés par l'argent et qui privilégient leurs intérêts personnels dans le but de s'en mettre plein les fouilles. "Ce sont des stéréotypes légitimes, estime Florian, 21 ans, détenteur d'un BTS NRC. Cette mauvaise image que les gens ont du métier est la conséquence de la façon d'agir de certains agents. Ce n'est évidemment pas une généralité mais il y a des mauvais agents. Nous, on doit essayer de rétablir cette image." Même son de cloche pour Abdellatif, pour qui l'agent doit penser au bien-être de son client avant tout. "La relation agent/joueur doit être basée sur une confiance et un respect mutuels. On doit aussi travailler dans l'intérêt du joueur et du club, tout le monde doit être gagnant." Mais l'aspect financier reste évidemment important à leurs yeux et est l'une des principales raisons de leur volonté d'exercer ce métier. "Le but c'est de pouvoir en vivre", explique tout de même Florian. Ça fait partie des objectifs, comme la progression du joueur, la gestion de son image et de son patrimoine." Un accompagnement pendant et après la carrière du joueur. Un point que souligne bien Claire, 21 ans également, qui a partiellement suivi une formation STAPS avant de suivre la formation de l'EAJF. "Il faut aussi prendre conscience que la carrière du joueur s'arrête vers 34 ans, note l'une des seules filles présentes en salle de classe. Il faut penser à ce qu'il va faire après, ne pas le lâcher une fois sa carrière terminée. Il faut l'accompagner de A à Z, faire en sorte qu'il nous fasse confiance et le conseiller." Mais avant de donner des conseils, les étudiants qui suivent ce cursus devront encore écouter ceux de leurs intervenants pour espérer intégrer à terme le monde du foot business.

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