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OL – Ali Bouafia : "Je suis fier d'avoir contribué au lancement de la fusée OL"

OL Rétro / Infatigable ailier de l'OL entre 1988 et 1992, Ali Bouafia, dit « Mouche », n'a rien oublié de ses années lyonnaises. Plus de vingt ans plus tard, il suit toujours les Gones et se réjouit pour son ancien coéquipier, Bruno Genesio.

Olympique-et-lyonnais.com : Ali Bouafia, comment allez-vous et que faites-vous en ce moment ?

Ali Bouafia : Je travaille régulièrement pour le journal Ouest France. Je suis correspondant sportif et on me consulte sur des sujets bien précis. J'avais par exemple écrit un article sur la formation en France et sur le football féminin. Ça fait la marge. À côté de ça, je cherche actuellement à intégrer une cellule de recrutement. Je travaillais essentiellement dans le recrutement pour les clubs, mais je suis actuellement sans club.

Est-ce que vous suivez toujours l'Olympique lyonnais ?

Oui, je suis tous les clubs dans lesquels j'ai évolué. Je suis l'OL de manière un peu plus précise parce que j'ai l'occasion de voir jouer le club quand les joueurs viennent en Bretagne. Je suis allé les voir à Lorient par exemple. Comme ce sont les mêmes personnes qui sont en place au niveau de la direction et du staff – j'ai quand même joué avec l'entraîneur – ça me permet de les revoir avec plaisir quand ils viennent.

Quelle équipe supportiez-vous pendant ce Lorient-Lyon ? Ça ne devait pas être simple pour vous qui avez connu les deux clubs.

J'étais un petit peu partagé, oui. Je voulais un match nul. Lorient était dans une situation très compliquée, mais Lyon avait besoin de point. J'ai failli obtenir ce que je voulais. Au final, Lyon a perdu un match que les joueurs ne méritaient pas de perdre.

Êtes-vous surpris de constater que depuis votre départ, le club a changé de dimension justement sans changer de structure ?

Oui, c'est étonnant et surtout très rare dans le football moderne. Selon moi, c'est ce qui explique la longévité de ce club. C'est un club qui a toujours les mêmes personnes en place et ces personnes-là ont pu monter un grand club étape par étape, sans en griller une seule. Ils ne sont pas allés trop vite. Moi j'ai de la chance d'avoir participé à la première de ces étapes. J'ai lancé la fusée. Je suis arrivé avec Jean-Michel Aulas, Bernard Lacombe et Raymond Domenech. Je suis fier d'avoir contribué au lancement de la fusée OL.

Lorsque vous arrivez à Lyon, l'OL est en deuxième division. Dès votre première saison (1988-1989), vous montez en D1. Quel souvenir gardez-vous de ce moment ?

Il y a bien évidemment le match face à Alès, à Gerland, celui qui nous offre la montée. C'était un match nul dans tous les sens du terme. On savait qu'on avait besoin d'un point et on n’a pas joué. C'était crispant. On attendait le coup de sifflet final. Après, c'était la folie. Le match ne restera pas dans les annales pour son contenu, mais parce qu'il propulse l'Olympique lyonnais en première division. Toute la ville attendait ça. On était favoris toute la saison, on était attendus et on a assumé notre statut.

À la fin de la saison 1990-1991, après deux ans seulement en première division, vous vous qualifiez pour la Coupe d'Europe. On imagine que cette saison aussi a dû laisser pas mal de traces.

À l'époque, il y avait quand même des grosses cylindrées dans le championnat. Se qualifier, il fallait le faire. Ça ne restera pas la meilleure campagne européenne de l'Olympique lyonnais. On manquait d'expérience. On n’a pas du tout géré ces matchs-là. Mais le club avait goûté à la Coupe d'Europe. On tire toujours les enseignements de ces premières expériences. Ces matchs-là ont été utiles au club par la suite.

Vingt ans plus tard, vos anciens coéquipiers Rémi Garde et Bruno Genesio prennent tour à tour les commandes de l'équipe première en tant qu'entraîneur. Est-ce quelque chose qui vous surprend ?

Non, je ne suis pas vraiment surpris. Ce sont des enfants du club, ils avaient tous les deux cette idée-là en tête. Je pense que si Jean-Michel Aulas savait très bien ce qu'il faisait en leur donnant les rênes du club. Il ne s'est pas trompé. Bruno (Genesio) fait du bon travail. Il a fait six mois extraordinaires l'an dernier. Même si le début de saison est un peu chaotique là, il a prouvé qu'il avait les épaules pour ce club. Quand il était adjoint, j'avais eu l'occasion d'en parler avec lui. Il voulait déjà être numéro un. Pas forcément à Lyon, mais dans un grand club. Au fond de lui-même, il ne doutait pas, il savait qu'il avait la carrure pour être numéro un.

Quel souvenir marquant gardez-vous de votre passage à Lyon ?

Moi ce qui m'avait marqué, c'était un match contre Bastia. Il avait été délocalisé à Saint-Ouen parce que Furiani était suspendu. C'était un match important parce qu'en deuxième division, Bastia jouait les premiers rôles aussi. On a gagné 4-0 (NDLR, avec un doublé de Bouafia) et à la fin du match, l'arrière droit de Bastia, Bianconi, avait coupé l'électricité dans le couloir ! Il y avait eu une bagarre générale monumentale ! Je crois qu'il y avait à la base un contentieux avec Eugène Kabongo. Quelle bagarre dans le noir... Domenech était par terre avec une lèvre fendue. C'était un truc franchement hallucinant.

Vous vous souvenez forcément aussi de votre but lors d'un certain derby... Dominique Blanchard, lui non plus, ne l'a pas oublié.

C'est vrai qu'il m'arrive d'y penser (rires). Souvent on parle de ça quand on évoque le derby. En plus, il m'arrive de voir Dominique Blanchard sur LCI. Quand je le vois, je dis à mes enfants : « quand je jouais à Lyon, c'est lui qui commentait les matchs. » C'était un barjot fini, gentiment bien évidemment, un passionné quoi. C'est vrai que ce match était important, il mettait fin à une longue disette dans le derby. Après 18 ans sans victoires, c'était quelque chose de gagner. C'est ce qui fait la particularité de ce match. En plus, c'est vraiment un but gag. Je me souviens très bien, quand je prends le ballon côté gauche et que je commence à courir, Domenech me fait une remarque, il me demande où je vais comme ça. Moi je centre à la désespéré en bout de course et puis voilà. Ça a peut être été un déclic psychologique parce qu'après on a gagné d'autres derbys.

Pour finir, nous avons envie d'en savoir plus sur votre surnom, « Mouche ». D'où vient-il ?

L'explication n'est pas du tout celle qu'on croit. Vous êtes nombreux à me demander d'où vient ce surnom, mais ça n'a rien à voir avec l'insecte. Quand j'étais gamin, je jouais au football dans ma cité. Je rentrais de l'école, je posais mon cartable et j'allais jouer avec les copains. Quand ma maman m'appelait pour me dire de rentrer, elle m'appelait « Abrouche ». Je ne sais pas ce que ça veut dire, mais mes copains ont tout bêtement retenu Mouche. Moi je ne savais pas que ce surnom allait me poursuivre toute ma carrière ! Certains joueurs pensaient même que c'était mon prénom !

10 commentaires
  1. JFOL
    Juni entraineur OL - ven 7 Oct 16 à 12 h 37

    J'avais envahi le terrain ce jour contre Ales comme les quelques 25000 spectateurs présents de mémoire, Bouafia, kabongo, Garcia, n'gotty ... superbe équipe !
    Personne n'aurait imaginé la suite jusqu’à ce superbe stade maintenant
    Paradoxalement, j'étais pas trop fan de Bouafia ...

  2. Edmi
    Edmi - ven 7 Oct 16 à 13 h 09

    Salut à toi, Mouche ! Article nostalgique sur la fin des années 80 et la reprise du club par Aulas. Quel plaisir de reparler de ce cinglé de Dom' Blanchard et ses commentaires radio dans les tribunes de L2 de nos dimanche après midi...

    Sinon regardez bien la photo de l'article, rien ne vous choque ? Vous ne rêvez pas, Bouafia à la lutte avec son adversaire portent tous les deux des maillots de l'OL. Je pense qu'il s'agit du Lyon Rennes 1990 à Gerland (10ième journée de D1). Rennes n'a pas emporté de jeu de maillots et Lyon de lui prêter le jeu extérieur de la saison précédente 1988-1989. Anecdote croustillante : Rennes va jouer la rencontre avec le sponsor concurrent (Giraudy) à son propre sponsor habituel (Avenir). L'histoire fera des remous en Bretagne mais cela n'empêchera pas les bretons de renouveler leur collaboration avec Avenir par la suite.

    A titre perso, je trouve le maillot blanc satiné à chevron rouge et bleu comme le plus beau maillot toutes périodes confondues de l'Olympique Lyonnais. Sponsor le 69 (ex-Paru Vendu pour les plus jeunes), ça ne s'invente pas !

    Bravo à l'auteur de l'article d'avoir déniché cette photo.

    1. Edmi
      Edmi - ven 7 Oct 16 à 13 h 29

      Poue être complet, l'adversaire me semble être Serge Le Dizet, bon latéral de L1 qui a évolué toute sa carrière en bon breton qu'il est à Rennes et à Nantes où il fit partie de la fameuse team championne de France avec Coco Suaudeau.

    2. Avatar
      Florent Deligia - ven 7 Oct 16 à 14 h 46

      Bonjour, bravo, il s'agit bien de ce match, où l'OL a passé un jeu de maillots à Rennes !

  3. Avatar
    calone - ven 7 Oct 16 à 13 h 16

    J'étais abonné à l'époque lorsque l ol jouait en division 2 et je disais à mon fils qu Ali paraissait nonchalant mais en réalité il percutait très souvent la défense pour de bons centres et faire marquer quand il ne manquait pas.

  4. OLVictory
    OLVictory - ven 7 Oct 16 à 14 h 17

    Sa carrière a l'OL correspond pile à mes années sabbatiques de l'OL et du foot. Je ne pense pas l'avoir vu jouer.

  5. Avatar
    Fab - ven 7 Oct 16 à 19 h 23

    Un article sympa qui me rappelle mes premiers émois pour l'OL (d'autant qu'à l'époque la majorité de mes oncles étaient pour l'ASSE) !

  6. Lyolicha
    Lyolicha - sam 8 Oct 16 à 16 h 06

    J'ai un très vague souvenir de ce joueur. La première fois ou je suis aller au stade de la meinau il était titulaire. Né à Mulhouse,il a rejoins le RCS juste après son passage à Lyon. Zitelli et lui régaler à la Meinau dans des ambiances de folie. Quelle belle époque...

  7. Avatar
    BouBo - sam 8 Oct 16 à 16 h 13

    Merci pour cet article qui rappelle de bons souvenirs. Mes premières années à supporter l'OL, j'étais fan, des posters plein la chambre. Superbe attaque avec Bouafia a gauche, Kabooonngo au centre et Garcia à droite. Le milieu n'était vraiment pas dégueu non plus avec ... Bruno Génésio, Jacky Colin et biensure Rémi Garde (futur international) ! Derrière : le jeune N'Gotty. Bon j'étais tout gamin et dénué de sens critique, mais belle équipe quand meme, ... me semble t il avec du recul..... pour la dimension du club à l'époque. Ca fait plaisir d'avoir des nouvelles de Bouafia.

  8. Avatar
    sima - sam 8 Oct 16 à 16 h 17

    oui c'était un très bon joueur, l'un de nos meilleurs à l'époque (avec rémy garde aussi)
    Merci O&L pour cet itw!
    Je supporte l'OL depuis le début des années 80, donc notamment la période la moins faste et j'aimerais bien avoir des nouvelles d'un joueur comme André Ferri qui a connu la période Tigana-Moizan-Chiesa mais qui a aussi été notre valeureux capitaine pendant plusieurs années en D2.

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