Jean-Michel Aulas fait partie des treize présidents qui ne se sont pas présentés aux élections de la Ligue ce mercredi. Il explique les raisons qui l'ont amené, lui et ses homologues, à boycotter ce rendez-vous important pour le football français.
Le déroulement des faits
Hier, l'assemblée générale de la LFP devait élire les membres de son nouveau Conseil d'Administration ainsi que son nouveau président, successeur de Frédéric Thiriez. Le CA devait être composé de huit présidents de clubs de Ligue 1, de deux présidents opérants en Domino's Ligue 2, du président du syndicat Première Ligue (Bernard Caiazzo), du président de l'UCPF (le syndicat des clubs professionnels), d'un représentant de la FFF, de sept membres des "familles" (représentants des arbitres, des joueurs, des entraîneurs, etc.) ainsi que de cinq membres indépendants. Mais il n'en est rien à l'heure actuelle, la faute au boycott de treize présidents de Ligue 1, plus ceux du Gazélec d'Ajaccio et de Reims, au moment d'élire leurs huit représentants.
Ces derniers, par le biais du syndicat Première Ligue, avaient dressé une liste de huit candidats dont la majeure partie est composée de dirigeants de clubs puissants (PSG, Monaco, OL, Bordeaux, Lille, Nice, Toulouse et Angers). Mais de son côté, l'UCPF, qui regroupe la plupart des clubs de Ligue 2 ainsi que certains de Ligue 1 (Dijon, Metz et Guingamp, qui avait refusé d'intégrer Première Ligue en juin 2015), appuyé par les présidents de Lorient, Bastia, Montpellier, Rennes et Caen, a dressé une autre liste de huit candidats, où l'absence du président de l'OL, Jean-Michel Aulas, n'est pas dénuée de sens. Face aux choix de l'UCPF de proposer une deuxième liste, treize membres du syndicat Première Ligue décident de quitter la salle où avait lieu l'assemblée générale, suivi par les "familles".
Leur absence au moment du vote a empêché le déroulement des élections puisque le quorum (le pourcentage des personnes présentes) était en deçà du minimum requis (57,71% contre 57,25% hier). Résultat, la Ligue n'aura pas de Conseil d'Administration ni de président jusqu'au 11 novembre prochain, date des nouvelles élections, et l'instance dirigeante du football professionnel français renvoie une mauvaise image. Mais ce jour-là, les noms des membres du nouveau CA seront connus car un quorum ne sera plus exigé.
Une insurrection contre Jean-Michel Aulas
Parmi les treize présidents ayant refusé d'émarger à l'assemblée générale d'hier, on retrouve Jean-Michel Aulas. Cible des membres de l'UCPF et de ses homologues de Caen, Montpellier, Rennes, Lorient et Guingamp qui en veulent plus de lui au CA de la LFP, le patron de l'OL, présent à la Ligue depuis 25 ans, est dans une position très inconfortable et dénonce "un putsch" mené contre sa personne. "Avec le syndicat Première Ligue qui regroupe les gros clubs représentant 80% du pouvoir économique de la Ligue, nous ne souhaitions pas que cette élection ait lieu aujourd’hui (mercredi), explique-t-il. Les clubs répartis dans deux syndicats (Première Ligue et l'UCPF) ne s’entendaient pas. La nuit dernière, des clubs ont changé de syndicat pour des raisons essentiellement électoralistes. Il y a eu une sorte de putsch des autres clubs pour s’accaparer la gouvernance."
JMA et les puissants d'un côté, les faibles et moyens de l'autre. Les gros décident de boycotter l'élection pour ne pas que les petits prennent le pouvoir. Ces derniers veulent une redistribution plus équitable des droits TV afin d'être en capacité de lutter avec les plus gros et augmenter la compétitivité du championnat de France. Dans cette optique, ils jugent nécessaire d'installer une majorité de petits clubs au sein du CA pour enlever la mainmise des gros sur le pouvoir décisionnaire. Et surtout, ils ne veulent plus d'Aulas parmi les décideurs au sein de la LFP, en témoignent les propos du président de EA Guingamp, Bertrand Desplat dans L'Equipe : "Sa candidature n'a pas été retenue. Le PSG et Monaco ont donné davantage d'assurances dans leur capacité à permettre une redistribution plus équitable des droits de télévision."
Par le passé, Aulas s'était dit en faveur d'une répartition des droits TV en faveur des grosses écuries du championnat et avait insisté sur le fait de passer à une Ligue à 18 clubs pour se partager de plus grosses part du gâteau. Une chose à laquelle ont peu goûté certains dirigeants de clubs moins imposants financièrement et qui se retourne désormais contre le lui. Le 11 novembre prochain, les quorum ne seront plus indispensable au vote et le président lyonnais pourrait bien être mis à la porte du CA de la LFP. Mais ce dernier va quand même tenter de sauver sa peau lors d'une réunion qui sera organisée entre les clubs de l'élite : "On va de nouveau convoquer un collège des clubs de L1 pour le 11 novembre prochain pour discuter entre nous et construire un conseil d’administration équilibré, annonce-t-il. Il y aura une négociation pour éviter un affrontement et pour un regroupement des deux syndicats. Je vais m’engager pour essayer de trouver une solution consensuelle et ne pas attendre le 11 novembre."
Ca s'appelle le nivellement par le bas !
Comme dans l'éducation nationale, au lieu de vouloir une élite forte qui pousse le reste, on fait le contraire pour que tout le monde végète !
Je me demande comment Aulas va s'en sortir sur ce coup la ?
mmmh... les championnats des voisins sont pourtant plus valorisés que le notre... donc qui a raison qui a tort... pour le moment la tendance est plus vers des gros clubs qui trustent les premières places.
Et puis la D1 n'a eu qu'une C1 et une C2... la L1 rien... donc par le passé on a pas été plus malins que les voisins. Pour le futur, c'est pas dit qu'on le soit plus en nivelant par le bas comme dit au premier post.
La course aux lourds investissements joueurs/stade dans le foot n'offre pas beaucoup de solutions. Ce fossé créé par les gros clubs, ce n'est pas nous qui l'avons voulu. On suit le mouvement. Ce qu'on entreprend politiquement pour la société n'est pas forcément adapté pour le foot business. On peut tout y perdre à vouloir trop freiner.
La calcio subit aussi les mêmes critiques que la L1 : hormis la Juve, l'italie n'est plus représentée en C1 ou C3 correctement, les deux milan et la Roma sont aux fraises en championnat, pas beaucoup de droits TV, investissements faibles, joueurs en circuit fermé...
En Bundesliga, les "petites" équipes prennent des volées face au Bayern ou à Dortmund. Il n'est pas rare que le Werder ou Shalke04 aille perdre en déplacement contre des promus.
Après je pense qu'il faut avoir conscience du fonctionnement pour mieux l’appréhender.
On est tous d'accord pour recruter le côté bizness à outrance du foot actuel. Mais pour l'instant il tourne comme cela et génère même un gros paquet de pognon, il n'y a donc pas beaucoup de chance que ça change. Donc soit on prend le train en marche, soit en reste sur le quai. Et la L1 pour l'instant, elle court après le dernier wagon...