Tola Vologe, pour beaucoup, c'est le nom du centre d’entraînement de l'Olympique lyonnais. Pour les amoureux d'histoire, c'est surtout un résistant mort pour ses convictions. Avec le déménagement au Parc OL, sa mémoire ne doit pas être oubliée.
28 mai 1944, Lyon, Anatole Vologe est fusillé par les nazis. La France perd ce jour-là un vaillant résistant, mais aussi un grand sportif. Tola Vologe est né le 25 mai 1909 à Vilna en Lituanie (Vilnius). Issu d'une famille juive, il quitte son pays pour la France durant sa jeunesse. Tola va alors rencontrer à douze ans son premier amour qu'il ne quittera jamais : le hockey sur gazon. Sportif complet, il va exceller également en tennis de table et Athlétisme. Le jeune homme participe aux Jeux olympiques de Berlin en 1936 où la France termine quatrième.
Tola Vologe rejoint la résistance
Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, Tola est mobilisé. C'est la débâcle, il doit quitter Paris, il trouve refuge à Lyon en zone libre où il va s'impliquer dans le Lyon olympique universitaire (LOU) dès 1940. Il rencontre le sportif Tony Bertrand qui n'hésite pas à parler de « son héros » dans Lyon Capitale daté de novembre 2015 : « Tola Vologe, c’était un bon ami. En 1940, j’ai été prévenu qu’un grand athlète parisien venait de s’installer à Lyon. Je me suis débrouillé pour reprendre contact avec lui, car on se connaissait de l’athlétisme. Comme disait votre ancien confrère Marcel Rivière [résistant et déporté, journaliste au Progrès, NdlR], Vologe c’était un grand cœur, mais une grande gueule ». Vologe et Bertrand unissent leur force au sein du réseau de résistants « Sport Libre » et aident ceux refusent le Service du travail obligatoire à rejoindre le maquis.
En 1944, Tola Vologe est arrêté en mai 1944 dans le bar Le Monde, rue Bellecordière à Lyon, par des collaborateurs français membres du « Parti populaire ». Ces derniers le remettent à la Gestapo. Incarcéré à la prison de Montluc, Tola Vologe est réquisitionné le 28 mai 1944 pour déblayer l'école de Sainté Militaire, siège de la Gestapo bombardé par les alliés le 26 mai. Dans le Dictionnaire historique de Lyon, Gérard Corneloup explique que Tola Vologe fut fusillé le 28 mai : « sans raison apparente par un sous officier allemand « On sait seulement qu'à Monluc, qu'il avait eu maille à partir avec un de ses gardiens qui avait été son adversaire malheureux lors de plusieurs rencontres internationales de hockey... ».
Sa mémoire va-t-elle disparaître ?
Tony Bertand n'oubliera jamais son ami, mort pour la France. Le 3 juin 1976, ses restes sont inhumés au cimetière militaire de la Doua. À Gerland, le nom de Tola Vologe est donné au complexe regroupant trois stades. Il servira de centre d'entraînement à l'OL jusqu’au 3 juillet 2016. Le 4 juillet prochain, l'équipe masculine déménagera à côté du Parc OL. Adieu Tola Vologe ? Que restera-t-il de sa mémoire avec la perte de cette locomotive qui permettait de ne jamais l'oublier ? Même si tout le monde ne connaissait pas Tola Vologe, son nom revenait tous les jours, il était immortel.
Contacté par Olympique-et-lyonnais.com, l'OL confirme que « Tola Vologe fait partie des discussions actuelles concernant le musée du sport pour sa partie hors OL ». C'est une faible consolation. Tola Vologe aurait sans doute mérité une tribune à son nom, pour que des générations entières ne l'oublient jamais et pas seulement celles qui poussent les portes d'un musée. Encore aujourd'hui, ils nous rappellent un temps où les sportifs d'exceptions pouvaient risquer leur vie pour combattre l'obscurantisme et la haine.
merci , je connaissais pas cette histoire 😉
Merci, très intéressant et émouvant.
Merci pour cette histoire. J'espère que l'OL continuera à préserver dans ses nouvelles structures la mémoire de ces personnages qui ont marqué l'histoire de la ville.
en voilà un nom pour les tribunes
Bravo super article !
Bravo pour cet article.
Comme il est écrit sur le fronton du Panthéon:
Aux Grands Hommes la Patrie reconnaissante.
Vraiment intéressant...