Face au Toulouse Football Club, Bruno Genesio a changé de dispositif tactique en cours de match. Mené 1-0, l’Olympique lyonnais va inscrire 3 buts suite à ce changement, pour s’imposer.
D’ici la fin de la saison, trois matchs s’annoncent. Lors de ceux-ci, les adversaires abordent des profils différents. Alors que le Gazélec Ajaccio se rend au Parc OL dans le but de rapporter un match nul, l’AS Monaco a l’ambition de venir gagner sur les terres lyonnaises, tandis que le Stade de Reims sera soit relégué, soit toujours en lutte pour son maintien lors de la 38e journée. Au regard de ses matchs, deux schémas tactiques s’offrent à Bruno Genesio.
Le 4-3-3, le système en place depuis janvier
Pour l’Olympique lyonnais, l’instauration du 4-3-3 a en partie permis au club de redorer son blason cette saison, en regagnant la deuxième place du championnat. Sur le terrain, ce système de jeu permet aux Lyonnais d’évoluer de façon moins stéréotypée qu’en début de saison, où le manque de tranchant et d’inspiration rendait les Gones vulnérables aux contres adverses, suite aux pertes de balle (notamment après la blessure de Fekir). Avec de vrais ailiers, plus libres, les milieux de terrain peuvent davantage accompagner les attaquants et donc créer plus de mouvement, comme l’évoque Corentin Tolisso ce jeudi en conférence de presse : « C’est sûr que le passage au 4-3-3 a changé beaucoup de choses. Avec Mathieu (Valbuena), Maxwel (Cornet) et Rachid(Ghezzal), les ailiers apportent beaucoup. Nous en tant que milieux de terrain on peut aussi se porter vers l’avant. »
Ainsi, l’avantage du schéma à trois attaquants (avec Cornet plutôt que Valbuena, on insiste, surtout avec la blessure de ce dernier), se base sur les phases offensives, où les relayeurs et attaquants montent en bloc, permettant des dédoublements rapides. Cela se fait à la fois dans l’axe, via des passes dans les intervalles de la défense, mais aussi par des débordements sur les côtés (c’est surtout vrai quand Cornet est aligné plutôt que Valbuena, qui a tendance à reprendre l’axe). On peut citer en exemple le deuxième but à Toulouse, ou encore les percées de Ghezzal accompagnées par son latéral (qui se « sacrifie » durant tout le match pour lui, n’est-ce pas Jallet…). En comparaison avec le système utilisé en première partie de saison, le relayeur observait : « Dans un système en losange, les ailiers nous obligent à rester plus en équilibre, alors qu’en 4-3-3, nous pouvons faire beaucoup plus d’allers-retours dans l’axe et donc nous projeter vers l’avant. »
Le 4-4-2, réutilisé pour la première fois depuis début janvier
Avec 58% de possession de balle cette saison, Lyon est la deuxième équipe qui garde le plus le ballon en Ligue 1. Dans le 4-4-2 mis en place par Rémi Garde et polit par Hubert Fournier, l’objectif est de garder la balle aux pieds pour procéder en attaques placées et accélérer au moment opportun Dans ce registre, le dispositif en losange s’impose comme le plus adéquat, fort de ses nombreux joueurs au milieu. Aujourd’hui, le staff lyonnais en connait les avantages (possession, maîtrise au milieu) mais également les inconvénients. Avec moins de joueurs offensifs, le jeu lyonnais est devenu stérile par moment, la balle tournant autour de la surface, de gauche à droite et inversement, sans pouvoir mettre en danger l’équipe adverse en première partie de saison.
Néanmoins, Bruno Genesio assure : « Nous pouvons rejouer en losange. J’avais dit que je ne l’abandonnais pas complètement. Il y a notre système en place, mais il peut évoluer en cours de match, ou même dès le coup d’envoi. J’ai les joueurs pour jouer dans ces systèmes », ajoute-t-il ensuite. Mettre Valbuena à Toulouse supposait déjà une réorganisation de fait, l’ancien marseillais ayant tendance à repiquer dans l’axe pour soutenir Lacazette. Mais cela déséquilibrait quelque peu le onze rhodanien, Bedimo étant trop seul sur son côté gauche et ne pouvant donc bénéficier de la complicité d’un vrai ailier (s’appuyer, dédoubler). C’est pourquoi lorsque Grenier a remplacé l’ancien du Dinamo Moscou, le losange a vraiment donné le signal qu’un joueur axial allait soutenir la pointe, ce qui a permis aux Lyonnais d’avoir la mainmise sur le cuir au milieu de terrain, face à des adversaires fatigués par un pressing intense en première mi-temps.
Plusieurs cartes en main
Au final, comme le déclare Bruno Genesio, ce débat signifie aussi que l’entraîneur possède plusieurs cartes en main pour s’adapter à la situation, surtout à ce moment de la saison. « On a la chance d’avoir une richesse sur cet effectif avec des joueurs aux profils différents, qui peuvent débuter ou rentrer en cours de match et poser des problèmes aux adversaires. » À l'image de la rencontre face au Gazélec ce soir (21h), l'entraîneur lyonnais devra non seulement trancher sur le système de jeu utilisé pendant le match, mais aussi sur quelques postes clés, tel que le latéral gauche. Avec un style offensif, Henri Bedimo s'oppose à Jérémy Morel, ce dernier adoptant une attitude plus défensive. Le coach résume alors la situation, pour l'opposition du jour au Parc OL : « C’est aussi à moi de savoir quel est le profil qui correspond le mieux, dans un match ce samedi où on va avoir le ballon et dominer, mais aussi être vigilant à la perte du ballon. »