À dix kilomètres du Parc OL, la start-up lyonnaise Drawn termine le deuxième lion qui accueillera les visiteurs du stade. À terme, ce sont quatre gardiens géants de 4,2 mètres qui seront installés, une première mondiale en matière d'impression 3D.
Depuis le match OL – OM, un lion bleu est installé devant l'entrée des tribunes du Parc OL. Imaginé par le cabinet d'architecte Naço, il a été imprimé en 3D par la start-up Drawn. Trois autres, blanc, rouge et or, le rejoindront d'ici avril. Drawn a été choisie par l'OL pour réaliser ces quatre lions de 4,2 mètres.
À l'origine de cette start-up, on retrouve Sylvain Charpiot, un ingénieur de 37 ans qui « voulait créer des emplois en France » après avoir travaillé sept ans à l'étranger puis trois ans dans l'Hexagone. Il repère un Hollandais qui utilise une imprimante 3D géante et lui propose de travailler avec lui pour créer une succursale en France. L'homme refuse. Qu'importe Sylvain Charpiot décide de fabriquer lui même sa propre imprimante en se basant sur un robot issu de l'industrie automobile. Pour réaliser son projet, il investit 100 000 euros et parvient à convaincre les banques de lui prêter la même somme. En juin 2015, il lance une campagne sur Kickstarter et parvient à récolter 27 706 euros auprès des internautes. La machine, qui répond au nom de Galatea et utilise des billes en plastiques, lui sert à fabriquer des meubles sur mesure. Sylvain Charpiot imagine même un système avec des boutiques franchisées, où il serait possible de faire imprimer « du mobilier personnalisable avec une production hyper locale ». Son rêve : « créer l'iTunes du mobilier, des designers proposeraient le design et un réseau de boutique se chargerait de la fabrication »
Milieu 2015, Sylvain Charpiot apprend que l'Olympique lyonnais recherche une entreprise capable de réaliser les quatre lions qui entoureront le nouveau stade : « J'ai envoyé un devis et ils m'ont répondu favorablement ». L'impression 3D lui permet d'avoir une approche rationnelle "sans gaspillage de matière" : « Normalement vous prenez un pain de polystyrène que vous usinez. Là, on imprime directement les lions qui font 1,5 tonne chacun ». Il faut 480 heures pour imprimer une statue en plusieurs parties, soit une production de 20 jours non stop puis 600 heures pour les finitions. Sylvain qui dort parfois dans ses locaux pour maintenir la production ne pouvait s'attaquer seul à un tel chantier : « la commande de l'OL m'a permis d'embaucher cinq personnes ». Interrogé par Olympique-et-lyonnais.com, le club de Jean-Michel Aulas ne cache pas sa fierté d'avoir pu faire appel à une start-up locale : « Compte tenu de l’envergure sculpture de 4,2 m, il s’agit véritablement d’une première mondiale et l’Olympique lyonnais est fier d’avoir pu contribuer à la mise en valeur du savoir-faire d’une société Lyonnaise innovante, convaincu que ces lions gardiens de notre enceinte, en seront de véritables emblèmes auxquels nos supporters s’attacheront ». Drawn finalise actuellement le deuxième lion qui sera assemblé et peint en blanc chez un carrossier. Ces quatre gardiens fabriqués à dix kilomètres du stade sont le symbole de la philosophie de l'impression 3D : produire au plus près du lieu final d'utilisation. À eux quatre, ils sont la révolution inattendue du Parc OL et marqueront les esprits pour des dizaines d'années.
(article mis à jour le 9/02 : précision sur la durée d'impression et des finitions)
C'est énorme ces impressions, plus de 4 mètres de haut, j'ai hâte de les voir.
Je ne sais pas si on mesure bien à quel point ces impressions 3D vont révolutionner notre vie quotidienne dans les années à venir.
Et à quel vitesse des anciens pans de l'industrie vont tomber. On est à l'aube d'une ère nouvelle, de métiers nouveaux, de mode de consommation complètement nouveaux. C'est passionnant. Ça fait un peu peur, mais si on sait s'y prendre, avec un peu d'audace, on peut ramener en France une bonne partie de tout ce qu'on avait envoyé fabriquer en Chine et en Inde. C'est une grande chance qui s'offre à nous si on ne laisse pas passer l'occasion.
Oui et pas que dans le mobilier, mais aussi le batiment avec les imprimantes 3d en béton.
Cette nouvelle industrie est excitante car elle offre, en dehors des changements d'attitudes, des possibilité quasi impensable jusqu'alors. Pour ceux et celles qui connaissent les problèmes liés a l'injection plastique, des moules ou autres matrices, imaginer que l'on puisse ne pas se soucier des dépouilles / contre-dépouilles et même créer à travers la matiere, c'est une vraie revolution qui est en marche.
Tous à fait d accord, comme les téléphones portables il y a maintenant quelques années... Je suis persuadé que l impression 3D va être la futur révolution. Même si je m attendais a un développement plus rapide, à moins que les lobby retarde l échéance.
En plastique, en béton pour le génie civil, mais aussi en métal pour le génie mécanique. des technologies récentes permettent de "fusionner" de l'acier en poudre pour obtenir des pièces mécaniques totalement nouvelles que l'on ne pourrait pas concevoir par usinage classique, on parle aussi du principe d'impression 3D.
J'ai la chance de travailler dessus, il reste beaucoup de choses à faire mais j'ai également l'espoir qu'à l'avenir nous allons pouvoir relancer notre industrie grâce à ces technologies.
C'est marrant, j'ai toujours pensé que le frittage de poudre ressemblait à de l'impression 3d et que du coup c'est beaucoup moins recent comme process. Bon je vais aller voir ça en ligne ^^