Angers - OL : attendre ou entreprendre ?

L'OL débute ce samedi une semaine tournant pour la suite de la saison en se déplaçant à Angers. En plus d'avoir gâché la fête à Gerland, il s'agit d'un concurrent direct au podium. Et Lyon a peut-être la recette pour gagner.

Bien que Bruno Genesio martèle ce vendredi en conférence de presse que l'OL prend dorénavant les matchs les uns après les autres (selon la formule consacrée), la semaine qui débute à Angers sera très importante pour le reste de la saison. En effet, en affrontant Angers ce samedi puis Caen le weekend prochain, avec le PSG comme plat de résistance mercredi en Coupe de France, les Gones en sauront un peu plus sur les objectifs à suivre. Avec ou sans Europe. Peut-être que le match contre Bordeaux a donné quelques idées.

Jouer plus direct

Avec 55% de possession contre les Girondins ce mercredi, les Lyonnais ont moins possédé le ballon que d'habitude (même s'ils en ont toujours le contrôle). Et à la clé un succès 3-0, même si le score est sans doute un peu trompeur. On se dit que l'efficacité est de nouveau au rendez-vous, certes, mais là encore on se rend compte que les Gones n'ont cadré que 5 de leurs 18 tirs (soit moins d'un tiers). C'est donc bien la possession qui retient notre attention, et l'entraîneur rhodanien a expliqué cela ce vendredi en conférence de presse. "Quand on mène au score, l'adversaire est obligé de faire quelque chose pour revenir au score, et on a donc un peu moins le ballon à cause de cela. Cela nous permet d'évoluer en situation d'attaque rapide ou de contre-attaque et cela met l'adversaire en danger. Donc il est important d'ouvrir le score, ce que l'on a pas réussi à faire contre Saint-Etienne, Marseille ou Bastia." Serait-ce donc la recette de l'OL pour être plus efficace ? Attention, Genesio ne rejette pas la possession, il le réaffirme d'ailleurs régulièrement qu'elle fait partie de l'identité de jeu de son équipe.

Mais il a conscience que celle-ci doit être plus efficace. Dans ce cadre, il semblerait que le meilleur moyen d'y parvenir est d'ouvrir le score. Pourquoi ? Premièrement, cela obligé l'adversaire à aller de l'avant et donc à avoir plus le ballon, alors que l'OL recule légèrement sur le terrain. Ensuite, avec les espaces qui se créent dans le dos de la défense adversaire, le pressing haut prôné a alors toute son utilité, comme le montre notamment le premier but contre Bordeaux (même s'il y avait 0-0). Dans cette physionomie, Lacazette semble plus à l'aise comme seul attaquant de pointe, et les milieux ont tout le loisir de se projeter sans se heurter à un mur, tandis que les latéraux ont tout l'espace pour déborder. L'espace, voilà peut-être ce qu'il manque à l'OL durant tout ce temps. C'est ensuite que les coéquipiers de Maxime Gonalons pourraient développer leur jeu, à condition que les transmissions soient rapides. Contre Angers justement, l'espace devrait être un peu plus rare.

Angers, le coup de mou ?

Toujours 4e au classement au début du mois de février (qui l'eut cru ?), Angers est cependant dans une passe assez difficile. Effectivement, sur ses sept derniers matchs en championnat, les Angevins se sont inclinés à 4 reprises, pour 2 succès et un nul. Mais la Ligue 1 étant ce qu'elle est, cela n'a pas vraiment eu d'impact sur le classement. Fatigue d'une équipe qui joue chaque match avec une grande débauche d'énergie (car Stéphane Moulin est exigeant tactiquement) ? Fin de l'effet de surprise, avec des adversaires lisant mieux le jeu du SCO ? Sans doute un peu des deux, mais il faut rappeler qu'à domicile, c'est la meilleur défense de Ligue 1 avec 4 buts encaissés. Toutefois, comment vont-ils jouer face à Lyon ? "On est souvent confronté à ce genre d'équipe, reconnait Genesio. On a la possession généralement, sauf contre Paris, donc on joue dans le camp adverse et on s'expose à des contres. L'équipe d'Angers a des joueurs de ce profil là, comme des milieux box to box. Elle ne correspond pas à ce que l'on aime (sourire)".

Contre Monaco néanmoins, les coéquipiers de Cheikh Ndoye ont montré qu'ils pouvaient faire autre chose que d'attendre bas et défendre uniquement (même si ce n'est pas forcément sur la longueur). Mais pour se rassurer, et sachant la manière dont l'OL peut être mis en danger (et en se souvenant du match aller), les Angevins seront sans doute tentés de jouer bas et d'attendre les espaces laissés par l'Olympique lyonnais. Dans ce cas, les Gones peuvent tout de même prendre le contrôle du cuir, mais encore une fois il faut que les touches de balle soient peu nombreuses, que le ballon circule vite et que les transmissions ainsi que les appels soient rapides. Sont-ils capables de le faire ?