À l’occasion de sa venue à Lyon, Grégory Coupet a accepté de répondre aux questions de son vieux partenaire et ami Nicolas Puydebois pour le mensuel Lyon Capitale daté de novembre dernier*. 1/2
Nicolas Puydebois : Quel est ton regard sur cette équipe de l’OL saison 2015-2016 ?
Grégory Coupet : Je ressens une équipe qui n’est pas encore finalisée, qui essaie de se façonner au niveau des automatismes. On le savait dès le départ, qu’avec la Ligue des champions ce serait une saison plus compliquée. C’était une très belle surprise de les voir terminer à la deuxième place l’année dernière. Il faut donc confirmer, ce qui est toujours le plus difficile à faire. En tant que joueur, je sais que c’est délicat lorsqu’il y a de nombreuses revalorisations de contrats puisque les hiérarchies sont bousculées. Il faut du temps pour digérer tout ça...
Lyon Capitale : Vous avez joué dans plusieurs équipes (Saint-Étienne, Atlético Madrid, PSG) mais l’OL reste vraiment votre club numéro un ?
Bien sûr ! Je suis resté onze ans et demi à Lyon, c’est marquant. J’ai toujours dit que j’aimais, enfin j’aime toujours, beaucoup Saint-Étienne, car c’est mon club formateur, mais quand Sainté a battu l’OL [3-0, en novembre 2014, NdlR], ça m’a touché qu’on prenne 3-0, j’ai mal vécu ce sale match. J’ai vraiment réalisé que j’avais un pourcentage plus élevé côté lyonnais (rire).
N. Puydebois : Même si on te pose souvent cette question, sincèrement, tu n’aimerais pas succéder à Joël Bats (l’entraîneur des gardiens de l’OL) ? Tu dois avoir cette idée dans un coin de la tête, non ?
Je veux éviter de l’avoir en tête parce que je ne veux pas être en attente de quoi que ce soit. J’ai connu des copains, pour ne pas le nommer Toph’ [Christophe] Delmotte, qui ont longtemps espéré entraîner puis ça a mis vachement de temps... Je veux faire ma vie. J’ai un projet d’entraîner [au Maroc] mais ça prend du retard par rapport à des formalités administratives, mais c’est vrai que c’est quelque chose que j’aime. Je suis fait pour ça. Après, j’aimerais bien entraîner des jeunes, façonner des gosses, oui, ça, ça me plairait. Un gamin peut plus facilement t’écouter. Regarde, si on prend Antho Lopes [Anthony Lopes, actuel gardien numéro un de l’OL], je peux l’entraîner mais je ne pourrai pas le changer. Il a déjà son jeu, son style... Donc l’entraîneur doit s’adapter, alors qu’un gamin, tu peux le façonner à ton image.
À l’OL, il y a de nombreux anciens qui sont devenus entraîneurs d’équipes de jeunes. Tu l’as imaginé, toi aussi ?
Non ! Entraîneur général, je n’y pense pas du tout. Mon truc à moi, c’est entraîner les gardiens.
Comme c’est bizarre...
(Rires.) Tu es bien placé pour le savoir, c’est un poste très complexe et complet. Je pourrais avoir des gardiens et les faire bosser comme une équipe.
Lyon Capitale : On insiste, mais pourquoi pas à l’OL ?
Car on ne m’appelle pas pour le moment. Je n’ai jamais gratté à la porte de quelqu’un. Je n’ai jamais rien demandé à personne. Par exemple, les gens pensent que j’assiste aux matchs de l’Atlético Madrid [il a joué à l’Atlético de 2008 à 2009] gratuitement, mais non, je paye ma place comme tout le monde. C’est le principe de ne rien devoir. Comme ça, tu es tranquille.
N. Puydebois : Concernant Anthony Lopes, tu penses qu’il peut encore progresser ? Si oui, dans quel domaine ?
Assurément. À mon avis, là, s’il doit prendre une autre dimension et progresser, c’est au niveau du leadership. Il faut qu’il devienne plus un leader. Je ne le vois pas assez remuer ses troupes.
Il est trop gentil ?
Je ne sais pas. Non, je ne dirais pas ça. Je pense qu’il est trop respectueux. Il a la légitimité pour en imposer plus. Il est international, il est en devenir. C’est l’un des meilleurs depuis le début de la saison. Après, il faut le vouloir. On sait très bien que se gérer soi-même, c’est quelque chose, alors devoir gérer les autres... Être leader, c’est savoir se démultiplier. Ce n’est pas évident. Est-ce qu’il a cette capacité-là ? Je ne sais pas. En tout cas, par ses performances, il a la capacité d’imposer un leadership, il peut se permettre d’élever la voix. Ce que j’adore chez lui, c’est qu’il ne recule pas, il avance tout le temps.
Au niveau du jeu, il te ressemble beaucoup. Mais tu as raison, il lui manque ce petit cap pour passer à l’échelle supérieure. Changeons de sujet : tu as toujours des contacts avec Jean-Michel Aulas ?
Nous avons toujours de bons rapports. Je ne suis pas du genre à trop téléphoner, mais il m’a invité aux cinquante ans de sa compagne et pour la fête organisée [en mai dernier à Saint-Tropez] pour la deuxième place de l’OL. Ça m’a fait plaisir et c’était sympa de voir ces jeunes joueurs, dont la plupart sont issus du centre de formation. D’ailleurs, on ne le dit pas assez, mais bravo à tous les éducateurs de l’OL : ils font du bon travail et ça ne date pas d’hier. Après, pour répondre vraiment à ta question, je ne suis pas dans les petits papiers (sourire). Ce n’est pas mon ami, c’est mon président, c’est Monsieur Aulas.
Lyon Capitale : Vous qui connaissez bien Jean-Michel Aulas, vous n’êtes jamais surpris par ses nombreuses déclarations dans la presse ?
Non, jamais (rire). Au contraire, je le connais suffisamment pour savoir les interpréter, lire entre les lignes. Il ne fait jamais rien au hasard. Il y a beaucoup d’instinctif, mais on va dire qu’il a le don pour avoir un instinct malin (éclat de rire général).
N. Puydebois : L’un de ses chevaux de bataille, c’est le Grand Stade. Tu aurais aimé jouer dans cette enceinte ?
Bien sûr. J’ai eu Jérémie Bréchet [défenseur qui a évolué à l’OL de 1998 à 2003 et joue actuellement au Gazélec Ajaccio] dernièrement par texto. Il m’a dit que sa grande chance, c’est qu’il allait pouvoir fouler la pelouse du Grand Stade. Cette enceinte, surtout quand tu es lyonnais, ça fait rêver. C’est magique. J’espère qu’ils auront cette capacité à faire vivre ce nouveau stade. On a vécu de belles choses à Gerland, ce sont de beaux souvenirs, mais on entre dans une nouvelle ère, le club va passer dans une nouvelle dimension. Ça va être top !
Retrouvez ce vendredi 4 décembre, la deuxième partie de cette "conversation" entre Nicolas Puydebois et Grégory Coupet.
* Cet entretien a été réalisé pour le mensuel Lyon Capitale dans le cadre de l’émission "Tant qu’il y aura des Gones", talk-show 100 % OL diffusé sur le site Olympique-et-lyonnais.com et sur la chaîne TLM.
Un grand gardien, et quelqu'un de bien, humainement parlant ! Il a raison de ne pas vouloir de dette envers qui que ce soit, car bien souvent on vous demande de la rembourser avec les intérêts !
Par contre, je me demande quand même s'il ne fait pas fausse route en disant préférer entraîner de très jeunes gardiens pour les "façonner à son image".
En tant que formateur, on apporte toujours sa propre expérience au jeune, mais je pense que pour devenir un grand entraîneur, il faut aussi respecter la nature de chaque joueur.
C'est un peu comme éduquer un enfant : on lui inculque des principes, une échelle de valeurs, mais il ne faut pas chercher à le faire rentrer dans son moule à soi, ou alors, l'amour qu'on lui porte, c'est uniquement l'amour que l'on se porte à soi-même.
Bjr Aliocha ! ton pronostic pour le match Lyon Angers ?? Bonne fin de semaine !
Salut ROYALDULTON ! Pardonne-moi pour mon retard, je n'ai pu faire qu'un rapide saut ici aujourd'hui...
En ce qui concerne la rencontre face à Angers, je dirai que ça dépend à 80 % de nous. Sans faire injure à notre adversaire du jour, en temps normal, on devrait les battre systématiquement, même s'ils sont l'une des bonnes surprises de cette saison.
Etant donné le contexte (venue des anciens, recadrage d'Aulas), je ne nous vois pas perdre. Une incertitude demeure pour le poste de latéral droit avec Jallet et Rafael sur le carreau, mais Tolisso devrait s'y coller. Pour le reste, je prédis une bonne performance de Darder et j'espère que Grenier fera une entrée remarquée. Allez, on va dire 2 à 1 pour Lyon !